En Belgique, le passage du bois à la pierre et à la brique est une question encore largement tributaire d’une lecture historienne et normative, se couplant insuffisamment aux données matérielles glanées par l’archéologie. À ce titre, la question a été fortement structurée autour du rôle de la brique et de l’influence des travaux publics (fortifications, infrastructures commerciales et religieuses) comme incubateurs pour le développement et la diffusion de cette pierre artificielle dans le bâti civil et ordinaire. La pierre n’est pourtant nullement absente de ce territoire, mais semble se moduler avec la brique dans le temps et dans l’espace selon une série de configurations particulières qui doivent encore être étudiées.
L’objectif de cette communication, centrée sur le cas de Bruxelles, est d’envisager sur nouveaux frais cette tradition historiographique. Dans un dialogue entre sources écrites et sources archéologiques, elle tâchera de ré-envisager les raisons pratiques et culturelles conduisant à l’adoption de nouveaux matériaux. La communication proposera en outre des comparaisons entre Bruxelles et son environnement rural ainsi qu’avec d’autres villes de l’espace belge (Bruges, Louvain, Liège en particulier) afin de mieux saisir les facteurs à l’œuvre et les éléments – moteurs comme freins – qui ont influé sur le bâti urbain.