Déclin et rivalités

Malgré le rayonnement du vin de Gaillac dans le royaume et en Europe, le vin connaît quelques problèmes de commercialisation au XVIIIe siècle. La production de vin démarre très mal pour les producteurs de Gaillac suite à la succession de nombreux événements climatiques. Ce qui donne lieu à de nombreuses falsifications et à l’élaboration de vins factices. Ces vins sont alors vendus tels quels et utilisés pour en couper d’autres. En outre, suite aux périodes de froid, les vignes sont endommagées ou détruites et le vin gèle dans les chais. Cela encourage les vignerons à replanter de nouvelles vignes de manière frénétique au détriment de la qualité. Ce coup marque une régression pour la notoriété du vin de Gaillac. Ainsi, en 1731, le gouvernement se voit contraindre de geler les plantations à cause d’une surproduction de vin au détriment du blé. S’ajoutent aux problèmes liés au climat, des guerres, la Révolution, l’attaque du phylloxéra qui provoquent l’abandon progressif de la marque « Vin du coq » et une réelle perte de qualité et de popularité au profit de son adversaire, le Bordelais.

COUSTEAUX Fernand et PLAGEOLES Robert, Le vin de Gaillac : 2000 ans d’histoire, Toulouse, Editions Privat, 2000.
Marque « vin du coq » apposée sur les tonneaux en 1766.

En effet, le vignoble de Gaillac possède une rivalité avec le vin de Bordeaux. D’après Robert Plageoles et Fernard Cousteaux dans le livre Le vignoble de Gaillac : 2000 ans d’histoire, la rivalité se coupent en trois périodes. La première, la ville de Gaillac, mais aussi Lisle, Rabastens, sont privilégiées puisqu’elles ne peuvent toujours pas envoyer leurs vins avant Noël. La seconde période commence par les contestations de 1500-1501 où le roi François Ier décide d’interdire aux jurats de Bordeaux de s’opposer aux déchargements des vins de Gaillac dans le quartier des Chartrons. Progressivement par l’intermédiaire de procès ou de revendications, Gaillac est associé aux vins du Languedoc et profite des avantages de l’ouverture du canal du Midi. La dernière période commence par l’utilité de la liberté du commerce du vin qui commence à s’étendre partout sur le territoire et finit sur une revendication de la part des négociants étrangers. En effet, ils souhaitent mélanger des vins du Languedoc et du Quercy avec d’autres vins comme ceux de la Guyenne.