« Être pour durer » tel est l’une des principales devises du Parkour. L’objectif premier de la pratique est donc une recherche de soi pour « être » et un perfectionnement physique pour « durer ». La finalité de la discipline est de se déplacer d’un point A à un point B de la manière la plus simple, rapide et efficace possible. Ce faisant, son rapport avec le patrimoine et le milieu urbain est majeur : sans ce dernier, il ne pourrait remplir son but. Cependant, le patrimoine n’est pas aménagé pour la discipline et des règles strictes protègent ce dernier. En effet, il s’agit d’un bien commun précieux de par son histoire, sa beauté, son architecture… Il est donc intéressant de voir comment cette pratique marque le patrimoine et le réinvente.
Des associations, souvent signataires de la fédération du ParKour (FPK), existent France et au-delà pour promouvoir la pratique, démystifier les a priori tenaces la concernant, mais aussi encadrer les nouveaux pratiquants, permettre des rassemblements dans des villes ainsi que des entraînements dans des lieux protégés… Les médias, quant à eux, diffèrent : là où les médias importants préfèrent les images chocs pour présenter la pratique au public, les médias locaux, eux, essayent de présenter les fondements de la pratique. Cependant, ni les uns ni les autres ne parviennent à représenter correctement le Parkour, leur regard sur la pratique étant au final assez superficiel.
L’interview d’un petit groupe de traceurs (1) à permis d’obtenir un point de vue plus précis sur ce que représente la discipline, sur ses enjeux et son interaction avec le monde qui nous entoure. En effet, ces échanges montrent des personnes pratiquant les bases de la discipline depuis leur plus jeune âge, à la recherche d’une meilleure interaction entre leur corps, leur esprit et leur environnement. Ce sont des sportifs qui s’entraînent quotidiennement et collectivement dans des lieux sécurisés. Les pratiquants apprennent ainsi à comprendre leur environnement : ils sont curieux et veulent connaître le patrimoine qu’ils utilisent, franchissent.
Enfin, le Parkour, dans une ville telle qu’Albi, protégée par l’Unesco depuis juillet 2010, demande une intégration particulière de la pratique, puisque évoluant dans un patrimoine urbain particulier.
Apparaissent alors depuis peu, des espaces et des monuments dédiés aux pratiques urbaines, tel que le Parkour.
En effet, le Carré Public, finalisé au début de l’année 2017, est un lieu sécurisant les pratiques extrêmes et urbaines au cœur de la ville. Albi prend donc ce sport nouveau à cœur, au point de lui dédier un espace au sein de son patrimoine urbain, mondialement connu.
Par ailleurs, la ville d’Albi organise également un Urban festival, qui réunit un grand nombre de pratiquants de diverses activités, comme le BMX, le skateboard ou encore le Parkour, permettant ainsi de faire découvrir l’art des traceurs au public albigeois.
Le Parkour s’impose comme une nouvelle vision du patrimoine : les édifices ne sont plus simplement décoratifs, mais deviennent pleinement utilisables. C’est aussi une pratique qui permet un travail sur soi-même pour franchir les différents obstacles (de la vie).
(1) Un traceur, d’après la traduction du site Urban dictionnary, est un pratiquant de la discipline sportive et artistique qu’est le parkour. Il a de bonnes aptitudes en course et en saut. Souvent, il est capable de réaliser des performances acrobatiques techniques, bien que le propre de sa pratique ne réside pas en ce point.