Jean Auguste Dominique Ingres est un peintre né à Montauban le 29 août 1780. Il est le fils de Jean-Marie-Joseph Ingres, artiste très apprécié par les élites locales, notamment pour ses qualités de sculpteur et de paysagiste. De Montauban à Paris, en passant par Rome, la biographie de Jean-Dominique Ingres témoigne du parcours d’un artiste au début du XIXe siècle dont l’ascension sociale fut importante.
Ingres, un peintre Montalbanais
Pendant, son enfance montalbanaise, Ingres est constamment encouragé par son père à développer ses talents d’artistes. Malgré le goût prononcé d’Ingres pour la peinture, son père, qui dirige une école à Montauban, choisit d’envoyer son fils à l’Académie royale de sculpture et d’architecture de Toulouse. Parallèlement aux arts plastiques, Jean Auguste Dominique Ingres apprend aussi la musique et réussit à jouer dans l’orchestre de Toulouse. Élève modèle, Jean Auguste Dominique Ingres développe ainsi ses compétences artistiques dans plusieurs domaines, et son succès lui permet de continuer ses études en partant pour Paris en 1797. C’est à ce moment que débute réellement sa carrière artistique : il commence ainsi à côtoyer les milieux culturels parisiens. En 1801, Ingres remporte le grand prix de Rome avec son huile sur toile Achille recevant les envoyés d’Agamemnon. Ce concours lui permet d’obtenir une bourse pour partir étudier en péninsule italienne, ce qu’il n’aurait pu se permettre à cause de ses faibles moyens financiers.
Ingres et la peinture
En 1806, Ingres arrive à Rome en tant que pensionnaire à la Villa Médicis, aussi appelé à l’époque l’Académie de France. Là-bas, il perfectionne son art, loin des critiques des salons parisiens. En 1813 après un bref retour à Paris, il se marie avec Madeleine Chapelle, une jeune chapelière, dont il réalise de nombreux portraits. Malgré l’éloignement, les œuvres qu’il envoie en France ne sont pas toujours très appréciées. Il décide alors de ne réaliser des dessins que pour des expatriés. C’est de cette manière qu’il rencontre le directeur général des eaux et forêts après son retour à Paris au début d’années 1820, Charles Marcotte d’Argenteuil, qui devient un de ses principaux mécènes. En 1821, alors que sa peinture n’est pas encore reconnue, le ministère de l’intérieur décide de lui passer commande.
Ce nouveau projet l’occupe pendant trois ans. Il réalise Le vœu de Louis XIII qu’il expose en 1824, à Paris. C’est à partir de ce moment que la peinture de Jean Auguste Dominique Ingres commence à être appréciée de la société parisienne. Sa renommée grandit ensuite progressivement au point qu’il est même décoré de la Légion d’honneur par Charles X. Par la suite, Ingres reçoit de multiples titres qui témoignent de l’accroissement de son influence : il occupe notamment le poste de directeur de la villa de Médicis de 1835 à 1841. Cet événement le fait passer d’un simple artiste côtoyant la haute société à membre de cette élite.
Ingres, peintre et membre de l’élite
Au cours de l’année 1841, Ingres revient en France après avoir quitté la direction de la Villa Médicis, qu’il a occupé durant 6 ans.
À Paris, il recommence la peinture, son cahier de commandes étant souvent plein. S’il peint des œuvres décoratives, on le sollicite surtout pour la réalisation de portraits, aujourd’hui célèbres, de membres de l’élite parisienne. Par exemple, en 1848, il peint le portrait de Betty de Rothschild.
Si Ingres était déjà bien lié à ce milieu parisien grâce à son succès en tant que peintre, c’est son second mariage qui l’intègre totalement dans ce groupe social : veuf de Madeleine Chapelle depuis 1849, Il épouse en 1852 Delphine Ramel, une aristocrate dont le père était directeur des hypothèques de Versailles, également nièce de son premier mécène, Charles Marcotte d’Argenteuil. Le peintre est élevé au grade de “grand officier de la Légion d’honneur” quelques années plus tard en 1855. Entre son art et sa clientèle, Ingres devient une véritable référence dans la haute société du XIXe siècle. Son tableau l’Apothéose d’Homère, à l’exposition universelle de 1855 le conduit vers la gloire: le peintre est ainsi élevé au grade de “grand officier de la Légion d’honneur” la même année. En découle l’une de ses plus célèbres œuvres : le Bain Turc réalisé en 1862 dans lequel il représente son épouse décédée au premier plan. L’apogée de sa carrière de peintre correspond également à une reconnaissance dans le monde politique : en 1862, il devient membre du Sénat Impérial de Napoléon III.
Il meurt à Paris 5 ans plus tard, et bien qu’il ait passé une grande partie de sa vie à Paris, il lègue une grande partie de ses travaux dans sa ville natale, Montauban. Cet héritage permet peu après, d’ouvrir un musée en son honneur.
Pour approfondir:
- Jean. Fouquet, La vie d’Ingres, Paris, Gallimard, 1930
- Hugo. Guicharnaud, Ingres, Secrets de dessins, Paris, Beaux Arts, 2011
- Jean-Auguste-Dominique. Ingres, Ingres raconté par lui-même et ses amis, Editions, 1947