Joachim Murat ne nécessite nulle présentation pour tout amateur de l’histoire du premier Empire (1804 – 1815). Néanmoins, son origine quercynoise est moins connue, même des Quercinois, alors même que son village natal porte désormais son nom : Labastide-Murat (au lieu de Labastide-Fortunière). Ceci montre l’étendue de sa postérité ainsi que son attachement au Quercy dont il fut député. Il s’agit donc ici de retracer brièvement le parcours atypique de Joachim Murat.
Joachim Murat voit le jour en 1767 dans une famille d’aubergistes du Quercy. Destiné à une carrière ecclésiastique, il trouve finalement sa place dans l’armée. Sa jeunesse dans l’auberge familiale où il exerce la fonction de palefrenier peut expliquer son parcours de cavalier hors pair. En effet, si Murat entre dans la postérité c’est grâce à son rôle capital dans les campagnes napoléoniennes au cours desquelles il lance certaines des charges de cavalerie les plus célèbres de l’Empire, notamment une, connue comme salvatrice, celle d’Eylau en 1807. Aussi, le cavalier est de toutes les campagnes terrestres de Napoléon, qu’il accompagne depuis la répression de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795).
Hormis son parcours militaire, Joachim Murat exerce des fonctions politiques telles que celle de diplomate notamment lors des négociations de la paix de Florence en 1801 qui permettent d’asseoir le régime naissant de Bonaparte. En 1806, le natif du Quercy se voit confier la charge de grand-duc de Berg (autour de Düsseldorf), il doit donc administrer le territoire et y être le relai de la politique impériale. Enfin, en 1808, Murat est placé par Napoléon sur le trône de Naples où il doit succéder à Joseph Bonaparte (le frère de l’Empereur) qui se voit confier le trône d’Espagne. Cet événement est un moment charnière dans le parcours de Joachim Murat car il marque le début de son éloignement de l’Empereur.
Il est donc établi que la carrière de cet homme est intimement liée à celle de Napoléon Bonaparte dont il épouse la sœur : Caroline, et ce dès 1800. En outre, il est un des protagonistes de certains des tournants de la vie de Napoléon. En effet, nous l’avons vu précédemment, il participe à la réussite de la répression du 13 vendémiaire. En outre, et c’est peut-être plus marquant, il est un des acteurs majeurs du 18 brumaire (9 novembre 1799). Ce jour-là, c’est Murat qui dissout la Chambre qui avait tenu tête à Bonaparte. Même si Murat contribue à la réussite de l’Empereur, la carrière du cavalier dépend fortement des faveurs de Napoléon. En effet, c’est sa rencontre avec Napoléon qui fait passer la vie de Murat de simple militaire à celle d’un dignitaire du premier Empire. Lors de leur rencontre (13 vendémiaire an IV), le cavalier est chef d’escadrons, soit officier de cavalerie. En 1804, soit 9 ans plus tard, Joachim Murat fait partie de la première promotion de Maréchal d’empire, le plus haut grade de la Grande Armée.
Tout comme il a permis son ascension, ce lien étroit avec l’empereur explique que suite à la chute de Napoléon à Waterloo, Murat se voit fragilisé dans son royaume de Naples. En effet, le jeune roi qui s’éloigne progressivement de Napoléon depuis 1808 acte ceci en s’alliant publiquement à l’Autriche en 1815, alors ennemi de l’Empire. S’apercevant de son erreur, le cavalier entreprend une conquête de l’Italie pour tenter de l’unifier et servir les intérêts de l’Empire. C’est au cours de celle-ci qu’il prononce la déclaration de Rimini, un des premiers textes évoquant un certain droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais aussi et surtout le Risorgimento. Toutefois, Murat est de plus en plus fragilisé, ce qui le contraint à l’exil. Cela ne l’empêche pas de tenter une opération de reconquête. Il débarque au Pizzo, à l’extrême-sud de la Sicile avec ses derniers fidèles où il se fait capturer. Ferdinand IV, à la fois son prédécesseur et successeur sur le trône de Naples, fait en sorte qu’il soit rapidement condamné à mort afin d’empêcher toute contestation de son autorité.
Cet enfant du Quercy est en effet un personnage incontournable de l’histoire du premier Empire. En outre, son ascension fulgurante est un parfait exemple des bouleversements sociaux opérés par la Révolution et l’Empire. Enfin, Murat est considéré par certains historiens comme un des précurseurs du Risorgimento en raison de sa vision de l’Italie formulée dans la déclaration de Rimini.
Etudiants : L2 : Battiste Murgia. L1 : Romain Gilbert, Antoine Rezungles, Jordan Tapprest.