La bande à Mina [2018]

Janvier 1834, 6 h 30 du matin, les époux Coutaud ainsi que leur servante Marie Gardès sont retrouvés mort dans la maison familiale. La piste criminelle est rapidement étudiée après le témoignage d’une jeune fillette de sept ans, la nouvelle se répandra rapidement dans la ville de Gaillac. Par la suite plusieurs suspects sont arrêtés ils se nomment : Dalbis, Ginestet et Salabert ainsi que deux femmes dont nous n’avons pas les noms. C’est alors le début de plusieurs procès qui ont appelés « les sept sessions d’assises » et qui ont tenu en haleine toute une population locale pendant cinq années. C’est au cours de la première session que Dalbis un malfrat de profession avec un lourd passé judiciaire afin d’éviter sa mise à mort rompit le pacte passé avec ses compères le soir des meurtres en les dénonçant ce qui amena à remettre toute l’affaire en question. À partir de ce moment là chacun tente de sauver sa peau avec des dénonciations et des trahisons. Par la suite l’affaire révèle une quarantaine d’hommes et une dizaine de femmes dont faisant partie  l’épouse du commissaire de la ville qui joua un grand rôle dans la bande durant leur épopée. L’affaire se termine au bout de cinq années de procès en 1839.

De quelle manière la bande s’est-elle formée ?

Joseph Jean Antoine Rigal, Gaillac (1797-1865) Maire de Gaillac de 1830 à 1832

1830, la révolution éclate en France suite à la chute de Charles X et de l’investiture de Louis Philippe d’Orléans. La France est donc divisée en deux camps : d’un côté les légitimistes aussi appelés les blancs et de l’autre les orléanistes aussi appelés les rouges. La ville de Gaillac est le reflet de la situation du pays, en effet en 1830 Joseph Rigal est élu maire de la ville au dépend de M.d’Yversen. Ce fut donc suite à cette crise politique que la bande se constitua : le nouveau maire un orléaniste tout comme le nouveau roi Louis Philippe tandis que l’ancien maire lui est un légitimiste comme l’ancien roi Charles X qui chuta du pouvoir.  Peu de temps après M. d’Yversen constitue un petit groupe d’une dizaine de  personnes afin de mener des actions contre le nouveau maire. Actions après actions la bande parvient à prendre de l’ampleur

Qui est Mina?

Mina est le surnom donné à M.Fabre, le chef de la bande ! Il fut nommé par M. d’Yversen car ces derniers ont un lien proche depuis la Révolution Française : en effet le père de Mina a sauvé celui de M. d’Yversen lors de la Révolution de 1789, c’est  ainsi qu’il est choisi comme chef.

Quelles sont leurs actions?

Emilie de Vialar (1797-1856) Fondatrice de la congrégation des soeurs de Saint-Joseph de l’Apparition en 1834

Leurs premières actions sont d’ordre politique puisque lors du passage de Joseph Rigal dans la rue, ils étaient chargés de remplacer le drapeau tricolore par le drapeau blanc du clan légitimiste mais aussi de distribuer des cocardes de leur parti… Le vrai départ de la bande est celui de l’épisode du prix de blé qui plonge la ville dans une situation économique critique et déclenche une émeute ce qui entraîne l’intervention de la garde nationale. La bande sème la terreur dans la ville, les rues sont dangereuses, à l’intérieur des murs des crimes de tout ordre sont commis ainsi que des vols… Une autre action bien connue est le cambriolage du couvent d’Emilie de Vialar qui venait de recevoir des coffres remplis d’objets de fer et de métal. Ce cambriolage a bien failli être le début de la fin car la bande a été interrompue durant son crime, une none a reconnu un membre, c’était son frère !  La chute de la bande se résuma par leur dernier crime qui fut celui des époux Coutaud et de leur servante.

Pourquoi leurs actions
sont-elles pris autant d’ampleur?

La bande a réalisé ses actions dans le plus grand des silences étant protégée par les grands noms de la ville comme M. d’Yversen, sa chute est causée par une faute dans l’organisation de leur dernier crime. Durant les sept sessions d’assises les médias s’emparent de l’affaire, les exécutions et les condamnations s’enchaînent. La population dénonce des crimes antérieur à l’affaire Coutaud ce qui permet de connaître les actions de la bande ainsi que les membres.

Journal du 19 novembre 1868 par Le Petit Journal

Pour aller plus loin :

    • Livre d’Alain Soriano
    • archives communales de Gaillac