REPORTAGE
Les Guerres de religion se sont déroulées en France durant la seconde la moitié du XVIe siècle. Elles opposent deux communautés religieuses, les protestants et les catholiques. La querelle est particulièrement forte dans le Quercy car on y trouve la ville de Montauban, l’une des principales villes protestantes du royaume. On peut distinguer le Haut-Quercy catholique et le Bas-Quercy protestant. A l’arrivée du protestantisme au début du XVIe siècle jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes en 1685 les deux religions ont évolué.
Un protestantisme porté par les élites
Il faut attendre les années 1530 pour que le protestantisme gagne le sud de la France. Les premiers corps sociaux touchés sont : la noblesse et la bourgeoisie.
En effet, les élites se convertissent à cette nouvelle confession par l’intermédiaire des individus côtoyant les académies et les universités. Les pasteurs formés en Suisse, se déplacent à l’intérieur du royaume notamment à travers ces institutions pour permettre d’étendre le message protestant. Quant à la noblesse quercynoise, elle est influencée par la cour de Nérac où réside la reine protestante Jeanne D’Albret. En matière de conversion au XVIe siècle, trois schémas se dessinent dans la noblesse : les convertis revendiquant leur conversion religieuse, ceux qui restent dans la foi catholique et enfin les derniers qui voient d’un bon œil la nouvelle foi, mais ne passent pas le cap de la conversion religieuse. Si les élites se convertissent à cette nouvelle foi, les couches inférieures de la société d’Ancien régime ne sont pas en reste. En effet, par l’intermédiaire des pasteurs, le peuple à accès aux nouvelles idées.
Les Guerres de religion, un conflit inédit
Si durant la première moitié du XVIe siècle, le protestantisme s’étend facilement et rapidement sur le territoire. La seconde partie de ce siècle, correspond aux Guerres de religion qui opposent les catholiques aux protestants. Elles se distinguent des autres guerres car elles sont civiles. Dans le Quercy, le premier massacre notable est celui de Cahors en 1561 où les protestants sont exécutés par les catholiques. D’autres événements ont lieu comme les troubles à Montauban et ceux de Toulouse en 1562. Ces événements prennent essentiellement place dans les cités où l’on trouve la communauté protestante.
A la fin des troubles en 1598, les Guerres de religion laissent un royaume meurtri économiquement, en raison, notamment, des nombreux dégâts causés par les combats, mais aussi un bilan humain très important avec environ un million de victimes.
Un déclin progressif
Après la signature de l’édit de Nantes en 1598 par Henri IV, qui met fin aux guerres de religion, ce n’est pas pour autant un siècle de paix absolu qui s’ouvre pour les protestants. Certes, les protestants peuvent désormais pratiquer leur religion sans craindre des représailles de la part des catholiques. Mais ils doivent exercer leur culte dans les places de sûretés qui ont été créées tout le long de la seconde moitié du XVIIe siècle. L’édit de Nantes à l’époque est accueilli par ses contemporains de manière mitigée. Les catholiques trouvent que les protestants ont trop de pouvoir alors que les protestants pensent le contraire, provoquant des révoltes huguenotes vers 1620, se terminant par la signature de la Paix d’Alès où les protestants perdent les pouvoirs que l’édit de Nantes leurs avait donnés.
Ainsi tout au long du XVIIe siècle, le protestantisme disparaît petit à petit. En effet, la noblesse se reconvertit à la foi catholique pour des raisons politiques. La bourgeoisie fait le choix de rester dans la nouvelle foi, pour développer un signe particulier face à la noblesse et trouve de nouvelles activités comme la finance.
Entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, le protestantisme n’arrive pas à s’imposer durablement dans le Quercy comme dans le royaume en général. En effet, le nombre d’adhérents à cette nouvelle foi n’a cessé d’augmenter au début du XVIe siècle et pendant les Guerres de religion. À partir du XVIIe siècle, par une politique monarchique tournée vers le camps des catholiques, les protestants disparaissent dans le royaume jusqu’à la suppression de la reconnaissance de cette religion par la révocation de l’édit de Nantes en 1685 par Louis XIV.
Etudiants : Yohan Pomiès, Léo Grosjean, Thomas Duval.