Pendant la Révolution française, de 1789 à 1799, les femmes ont su jouer un rôle important pour la cause féministe, notamment l’écrivaine et politicienne Olympes de Gouges de son vrai nom Marie de Gouzes. Née en 1748 à Montauban dans une famille modeste, cette femme fut l’une des première féministes françaises et a lutté en faveur de l’amélioration des conditions de vie des minorités opprimées jusqu’à sa mort en 1793. En outre, autant son désir d’égalité entre les hommes et les femmes fut un aspect des plus fondamentaux dans ses idées, autant elle dénonce l’esclavagisme, pratique courante au XVIIIe siècle. C’est par l’écrit qu’elle revendiquera ses opinions. Ainsi, en 1791, Olympes de Gouges rédige la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, calquant son modèle sur celui de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, texte oubliant la moitié de la population. C’est par cet écrit qu’elle confirme sa volonté d’égalité et entre dans l’histoire.
Dans les années 1780, le commerce des esclaves tient une place omniprésente dans l’économie française ainsi que le commerce avec les colonies. Cependant, l’esclavage est critiqué et des associations se mettent en place pour lutter contre ces pratiques. En 1787, le club des Amis des Noirs est crée à Londres et est importé à Paris par Jacques-Pierre Brissot. Ce club rassemble de nombreuses personnalité comme Mirabeau, l’abbé Grégoire et La Fayette mais on y trouve également une femme, Olympe de Gouges. Cependant, les propriétaires coloniaux voient d’un mauvais œil cette association et ils fondent à leur tour un club. Ils s’en prennent aux membres importants de cette association.
Olympe de Gouges souhaite établir une certaine égalité entre les hommes et les femmes. Le divorce est un aspect dont Olympe de Gouges parle dans ses écrits, notamment dans sa pièce de théâtre la Nécessité du divorce, écrit en 1791 mais il n’apparaît qu’en 1792. Le 15 Décembre 1788-1789, elle écrit ses Remarques patriotiques, un programme de réforme sociale. En 1789, elle écrit le Cri du sage, par une femme. Elle montre sa volonté de supprimer toutes les barrières sociales. Elle a combattu toute sa vie pour les luttes sociales en innovant toujours de nouvelles choses.
En 1785, Olympes de Gouges rédige Zamore et Mirza sa première pièce de théâtre antiesclavagiste mais ne sera jouée qu’en 1789. Les représentations de Zamore et Mirza furent houleuses et elle eu droit à de multiples critiques négatives. La Comédie Française décide d’interdire la représentation de cette pièce dans tous les théâtres car elle est jugée trop polémique. Mais surtout de peur de perdre la majeure partie de ses clients qui sont des propriétaires coloniaux. La pièce de théâtre Zamore et Mirza n’aura pas permis d’améliorer les conditions des esclaves, mais elle a su provoquer le débat et remettre en question l’esclavagisme.
En 1791, Olympe de Gouges écrit la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne pour réveiller les consciences des femmes françaises en complément de la Déclaration de 1789. Son texte est oublié suite à sa mort et ne sera redécouvert qu’au XIXe siècle. Avec ce texte, elle souhaite donner des droits aux femmes mais également aux enfants illégitimes et aux personnes de couleurs ; des pensées très avant-gardistes. Au XIXe siècle, les idées d’Olympe de Gouges renaissent avec la socialiste Flora Tristan même si elle n’en fait aucune mention.
Cette période révolutionnaire l’inspire beaucoup notamment la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. En effet, elle écrit au roi le factum Séance royale dans lequel elle lui écrit d’abdiquer. En 1792, la Révolution entre dans la guerre civile après la prise des Tuileries, renversant la monarchie. A la suite de cet événement, Olympe de Gouges dénonce Marat comme étant un criminel et les ambitions dictatoriales de Robespierre. Pour dénoncer la violence de la Révolution, elle écrit la brochure Le Bon Sens ou l’apologie des vrais nobles où elle y défend le droit de vote pour tous les citoyens et citoyennes mais qui n’aboutit pas.
Le regard des hommes sur les femmes de la Révolution est multiple. D’abord les hommes contre l’émancipation féminine pensent que les femmes sont différentes car elles sont inférieures. Selon eux, elles n’ont pas leur place dans les milieux intellectuels. C’est en parti pour cela que les écrits d’Olympe de Gouges sont vivement critiqués. Pour les hommes encourageant le féminisme, leurs milieux sociaux sont très divers : il y a des politiques, des philosophes ou encore des abbés. Mais malgré ces oppositions, la situation des femmes s’améliore petit à petit jusqu’en 1793 où à cause d’un conflits, toutes ces améliorations de la condition féminine sont supprimés.
Olympe de Gouges est toujours présente dans les esprits au XXe siècle. Elle a été la première à prôner l’égalité homme femme. Mais durant son existence, ses travaux n’ont pas toujours été reconnus par une majorité de personnes. Cependant, elle finit par être oubliée lorsqu’elle passe sous l’échafaud. Pendant longtemps, la mémoire d’Olympe de Gouges reste enfouie, mais dans les années 1970, son image est restaurée grâce à la montée des mouvements féministes ainsi qu’aux revendications des droits de la femme. Cependant, elle reste méconnue du grand public mais de nombreux auteurs ont participé à la restauration de sa mémoire. Dans les médias, on retrouve des références comme des émissions didactiques ou des sites internet à tendance féministe.
Olympe de Gouges était une femme de lettre reconnue et ses écrits lui ont permis de faire passer des messages en faveur des minorités opprimés. Ce sont ses écrits politiques qui la conduisent à l’échafaud en 1793. Elle fut une femme d’abord critiquée par les hommes puis oubliée pendant des années. Bien qu’il y ait certains ouvrages consacrés à sa mémoire, elle reste un personnage méconnu. Tout de même en Octobre 2016, un buste d’Olympe de Gouges est placé dans l’enceinte de l‘Assemblée nationale, c’est la première fois que la statue d’une femme y est exposée.
Etudiantes : L2 : Maëva Ramos. L1 : Marie-Pierre Denouvion, Pauline Minatchy, Maêva Cluzel.