La Résistance dans le Tarn-Et-Garonne [2017]

Certains des résistants les plus connus, ainsi que les groupes qu’ils mènent, se trouvent dans le Sud-Ouest de la France, plus particulièrement dans le Tarn-et-Garonne, en zone dite « libre ». En effet, la Résistance bien en place sur ce territoire à partir de 1942 a su s’organiser de manière à faire partir eux-mêmes les Allemands entre mai et août 1944, sans l’aide de l’armée française.
En effet, la Résistance dans le Tarn-et-Garonne s’est montrée plus active qu’ailleurs. Elle a continuellement harcelé les troupes ennemies. Il y eut cependant une forte répression allemande envers ces résistants avant leur départ, qui marqua profondément le département.
On retrouve un grand nombre de stèles et de monuments aux morts à la gloire de ces « combattants » partout dans le Tarn-et-Garonne, ainsi que des cérémonies régulières. Des associations d’anciens résistants, des musées et des écrivains s’obligent à un devoir de mémoire pour conserver le souvenir de ces personnes qui ont donné leur vie pour la liberté.

Pourquoi le Tarn-et-Garonne garde-t-il une mémoire vive de la Résistance ?

Les Allemands ont occupé le Tarn-et-Garonne à partir de 1942 car il permettait de transporter des armes et des soldats à travers le canal du midi , le train Toulouse/Paris et la N20. La Résistance dans le Tarn et Garonne se manifeste par des inscriptions, des graffitis, des tracts et des journaux clandestins.
Les premiers mouvements de Résistance sont menés par le Lieutenant-Colonel NORMAND et le camp de Caylus qui permet de cacher du matériel de guerre (des armes, de l’essence , des munitions).
L’Armée Secrète apparaît. C’est un plan national qui regroupe trois grands mouvements civils : « Combat », « Libération », « Franc-Tireur » , ces groupes forment les M.U.R (Mouvements Unis de la Résistance) en 1943.
Pour finir, la Phalange anti-nazi est menée par le surveillant Louis Sabatié.
Des groupes de résistants se forment comme « Libérer et Fédérer » et les Francs-Tireurs Partisans et créent des maquis pour lutter contre l’occupation de l’Allemagne nazie mais aussi pour fuir le S.T.O (Service du travail obligatoire) dans les usines , les champs… en Allemagne.

Les maquis s’occupent de la réception du parachutage d’armes, de munitions, de nourriture, de médicaments : ces parachutages étaient annoncés par message à la radio et l’équipe entrait en contact avec l’avion en envoyant une lettre en alphabet Morse.

Les maquis organisent des sabotages à partir de 1943, il y a eu 29 locomotives détruites, 7 déraillements de trains, des lignes de haute  tension sabotées tout cela grâce à l’usage d’explosifs.

 

 

 

 

À propos des répressions, elles se divisent en 2 types :

Individuelles :
– Louis SABATIÉ : (24 août 1924 – 17 février 1944), acteur principal d’un regroupement qui lutte contre le pouvoir et la collaboration dès le lycée, le jeune Sabatié créé le PAN (Phalange Anti-Nazi) en 1942. L’action de ce groupe se caractérise par l’édition et la distribution de tracts. Ces tracts anti-nazis et anti-vichystes sont affichés sur les panneaux d’affichage du lycée Ingres puis dans toute la ville. Il intègre l’Armée Secrète, dans un premier temps il est un agent de liaison puis il s’engage dans les rangs des Francs-Tireurs et Partisans Français. Le 3 février 1944 il est arrêté au lycée Ingres. Il est exécuté le 17 février à la suite de son jugement par la Cour martiale.

Collectives :
Les répressions ont connu plusieurs formes :
– avec armes à feu comme pour le maquis d’Ornano : le mardi 21 mars 1944 que le maquis d’Ornano est attaqué par 2 colonnes allemandes, on compterait 6 victimes.
– incendie : sur la route nationale, entre Caussade et Montpezat 6 juin 1944, les S.S incendient des fermes et massacrent leurs habitants : soit 11 victimes dont quatre hommes, quatre femmes et trois enfants…
Mais ce qui fait l’originalité dans les répression pour le Tarn-et-Garonne sont les pendus : la nuit du 23 juillet 1944 quatre prisonniers sont pendus place Maréchal Pétain. Aujourd’hui, elle se nomme place des Martyrs en leur honneur. L’originalité de la région s’accentue avec le cas de deux personnes enterrées vivantes : André Jouany et Lucien Lespinet près de Montech en septembre 1944.

. 

D’après les monuments, stèles et plaques du département, on compte au total 109 résistants morts au combat, fusillés ou abattus, et 56 civils hommes, femmes et enfants pendus, abattus ou brûlés vifs…

Au 15 août 1944, la Résistance commence réellement à affronter l’ennemi, comme on peut le voir avec les combats à Montauban le 19 août : les résistants s’attaquent directement à des colonnes allemandes.
L’ennemi tente de fuir durant la nuit avec des otages pris au passage, mais il est repéré au matin, poursuivi et harcelé jusqu’à sa sortie du Tarn-et-Garonne. Le Tarn-et-Garonne est libéré.
D’autres combats ont lieu dans les villes alentours, comme à Castelsarrasin ou encore à Moissac où les hommes du Corps Franc Pommiés forcent le départ de troupes.
La libération du Sud-Ouest est totalement achevée le 25 août 1944.
L’engagement des résistants de 1942 à 1944 dans le département a marqué les esprits de manière assez forte : on observe en Tarn-et-Garonne un grand nombre de plaques, stèles et mémoriaux en souvenir des résistants morts pour la France, souvent aux endroits mêmes où des événements particuliers ont eu lieu. Des associations départementales comme le musée de la Résistance et du Combattant à Montauban partagent le souvenir de guerre en présentant l’histoire de la guerre 39/45 à l’échelle locale, on peut y écouter des interviews d’anciens résistants.

On peut retrouver des cérémonies commémoratives tous les ans, comme celle qui a eu lieu à Castelsarrasin le 20 aout 2017 pour fêter les 63ans de la Libération.


En conclusion, le Tarn-et-Garonne garde une mémoire importante de la Résistance :  en effet, énormément de maquis ont été créés et répartis sur toute la zone, il y a eu beaucoup d’actions spécifiques de leur part, réussies ou non. C’est pour cela que les Allemands ont effectués une forte répression contre eux, et même contre des civils en guise d’exemples. On retrouve des plaques, des stèles et des monuments à travers tout le territoire, montrant leur courage et le besoin de ne pas oublier.