La rivalité entre Castres et Albi lors de la création du département du Tarn pendant la Révolution française [2018]

La Révolution Française: La création d’une unité départementale

L’Assemblée nationale constituante de 1789 est née des États Généraux. Elle est convoquée à Versailles le 5 mai 1789 par Louis XVI dans le contexte des évènements de la Révolution Française. Le tiers état décide de se rassembler sous le nom de Communes pour vérifier les pouvoirs de l’ensemble des députés des trois ordres de l’Ancien Régime. Le roi et la noblesse empêchent l’Assemblée de se réunir. Celle-ci trouve refuge dans la salle du Jeu de paume et prononce le serment du Jeu de Paume. Le 9 juillet 1789, elle se proclame «Constituante» et commence à gouverner la France en préparant une constitution. L’Assemblée a pour but d’anéantir des sectes de centralisation monarchique.

Le Serment du Jeu de Paume

Ainsi, le territoire français est découpé en quatre-vingt-trois départements organisés autour d’un chef-lieu. Ces départements sont créés le 22 décembre 1789 par décret appliqué le 4 mars 1790.

La Constituante divise le Languedoc en 8 départements. Par peur d’une trop grande influence de Toulouse, les trois diocèses d’Albi, de Castres et de Lavaur décident de se rassembler en un département, le Tarn.

Lors de la création du Tarn, les villes d’Albi et de Castres commencent à défendre leur prétention au chef-lieu, en adressant des mémoires à la Constituante. Albi ne peut compter sur l’appui de l’évêque François de Bernis et de ses faibles représentants. Castres montre une ferveur plus « patriotique» que sa rivale.

Une rivalité entre les deux villes tarnaises pour l’attribution de ce chef-lieu est née.


Le Tarn, un département divisé

Évidemment, dans un contexte de Révolution, royalistes et anti-royalistes s’affrontent âprement . Fait néanmoins surprenant, les intrigues et la politique suppléent assez largement l’épée et le sang dans le département du Tarn. Chacun des camps fomente complots et intrigues politiques afin de l’emporter. Albi est considérée à tort comme une ville réactionnaire et monarchiste, tandis que Castres est plus encline aux mouvements révolutionnaires dans un premier temps.

Entre mensonges, interventions des membres du clergé , interventions des militaires à l’instar de De Toulouse-Lautrec et de la population malgré elle, le destin des deux pôles urbains tarnais va se croiser. La mise en exergue des tensions est visible lors de la tenue des fêtes de la fédération de 1791.

Pierre de Toulouse -Lautrec

Remise en cause du chef-lieu

Concernant l’aspect religieux : La Constitution civile du clergé de 1790 vient bouleverser l’ordre établi, les hommes d’Église sont maintenant des fonctionnaires. Dans le Tarn, plus que dans les autres départements français, la nouvelle est très mal reçue. La majorité des membres du clergé et des pratiquants tarnais n’accepte pas cette loi.
Durant la Grande Terreur, le Tarn est épargné de la violence et de la brutalité mise en place par Robespierre pour purger la France des contre-révolutionnaires. Après la mort de Robespierre en 1794, les bourgeois s’emparent du pouvoir et mettent en place des lois plus modérées.
Une vague de violence s’abat sur le Tarn, c’est à Castres que les contre-révolutionnaires s’insurgent et tuent les amis de la Révolution. L’administration française située à Castres est déplacée à Albi pour la protéger des contre-révolutionnaires. C’est alors qu’en 1797 un projet de loi est voté, le chef-lieu est donné à Albi.

Proclamation du Roi pour la Constitution Civile du Clergé

Pour aller plus loin:

Bibliographie

Archives départementales du Tarn

Étudiants: Blanc Mathilde, Cartier Laly, Bedu Antoine