Grottes et cavernes magdaléniennes des Pyrénées-Ariégeoises [2020]

L’époque magdalénienne est une période connue du grand public qui correspond à la dernière phase du paléolithique supérieur datant d’environ de 17 000 à 11 000 avant notre ère (BP). Cette dernière phase correspond à la fin de la dernière glaciation qui s’ouvre alors sur un climat plus doux et humide.

C’est une évolution climatique mais pas seulement, puisque nous pouvons voir des changements au niveau des déplacements et des modes de vies des populations, notamment à l’échelle européenne.

Jean Clottes disait lui-même « les variations du climat ont à l’évidence conditionné le peuplement des zones montagneuses ». En effet, nous avons décidé de travailler sur le thème des grottes ornées des Pyrénées ariégeoises occupées à l’époque du Magdalénien et plus précisément sur leurs habitats et leurs modes de vie.

Les Magdaléniens formaient une civilisation qui a su tirer profit de son environnement qui n’était guère facile puisqu’il s’agit de la fin de la dernière glaciation.

En effet, ils ont su s’approprier des techniques diverses et variées permettant la chasse, la pêche et la cueillette et ils ont su également tirer profit des abris naturels que leur offrait la nature en explorant notamment la grotte La Vache et celle de Niaux.

Illustration des sites magdaléniens extraite d’un panneau d’informations

Beaucoup de vestiges et de découvertes archéologiques témoignent du passage de cette civilisation dans les grottes ornées des Pyrénées-Ariégeoises. Ces fouilles archéologiques ont également prouvé le développement d’une sphère symbolique qui est une notion nouvelle à cette époque avec par exemple le développement de l’art pariétal, de l’art mobilier et de la parure.

L’art pariétal et la parure :

Aujourd’hui, beaucoup de chercheurs émettent des hypothèses quant aux motivations des Magdaléniens dans la réalisation de ces œuvres, certains pensent qu’il s’agit du domaine religieux ou même du domaine chamanique.

Illustration extrait de Clottes J., Les Cavernes de Niaux, Paris, 1995,p. 42.

 

 

Les peintures et les objets d’art mobilier retrouvés dans la grotte de Niaux et celle de La Vache nous montrent que Niaux n’avait pas seulement servi de refuge mais représentait surtout un sanctuaire.

Parures en coquillages
http://www.sculpture.prehistoire.culture.fr/fr/contenu/la-vie-il-y-15-000-ans.html#-materiaux

 

En termes d’objets retrouvés liés à la parure, on retrouve par exemple des perles en bois de rennes ou encore des ossements.

L’art mobilier

Le développement de l’art fût possible par la maîtrise d’un arsenal de techniques que les Magdaléniens ont su s’approprier. Par exemple, en ce qui concerne l’art mobilier, les entrées de grotte ont servi aux civilisations magdaléniennes à s’installer et à développer des outils domestiques paléolithiques.

L’intérêt majeur de la grotte de La Vache est son art mobilier, de par les aiguilles en os, les pinçons, perçoirs,… Il y a  également quelques galets et certains ont été gravés. Mais ils restent mineurs par rapport aux os et aux bois de rennes décorés, parmi lesquels  on dénombre des dizaines d’œuvres superbes.

Outils domestiques paléolithiques.
http://www.sculpture.prehistoire.culture.fr/fr/contenu/la-vie-il-y-15-000-ans.html#-outils

Malgré les nombreuses hypothèses sur les motivations des Magdaléniens quant à la réalisation de ces œuvres, tout cela reste spéculation car aucune preuve n’atteste réellement qu’ils s’agissait d’actes religieux ou même de rites chamaniques comme l’avait proposé David Levis- Williams dans ses recherches.

Néanmoins nous pouvons dire que les Magdaléniens étaient un peuple en avance sur leur temps grâce à leurs techniques et au développement de cet art qui est arrivé jusqu’à nous aujourd’hui.

 

La conservation des grottes :

Enfin, nous pouvons dire qu’il est nécessaire de continuer à protéger et à conserver du mieux que l’on peut ces grottes et ces sites qui témoignent du passage de cette civilisation si particulière dans les Pyrénées-Ariégeoises.

En effet, ces sites sont fragiles en raison des catastrophes naturelles et de l’agression des hommes, c’est pour cela qu’il faut d’autant plus conserver les vestiges qui nous restent de cette époque si lointaine.

Stalagmites liés aux remplissages de sables
Illustration extrait de Clottes J., Les Cavernes de Niaux, Paris, 1995, p. 54.
Stalactites fistuleuses près de l'entrée
Illustration extrait de Clottes J., Les Cavernes de Niaux, Paris, 1995, p. 84.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Étudiants : LABEGUERIE Clément (L2), TAURIN Yann (L1)

Pour aller plus loin, quelques notes bibliographiques