La Cathédrale Notre-Dame de Rodez au fil des siècles [2020]

 

(Wikipedia)

La cathédrale Notre-Dame de Rodez au fil des siècles [2020]

La cathédrale Notre-dame de l’assomption de Rodez a entamé sa construction en 1277 et l’a achevé en 1542. Elle appartient au diocèse de Rodez et de Vabre dans l’Aveyron. Sa construction sur plusieurs siècles n’est pas sans raison. En effet de nombreux événements ont ralenti ou rallongé les constructions du monument. En 1348, le fléau s’abat sur l’Europe, Rodez n’est pas épargné par la peste. Le grand nombre de victimes ralentit énormément les travaux. Le chantier est donc vu sous une nouvelle perspective. Enfin en 1793, à la suite de la révolution et des dégâts subis, la cathédrale de Rodez connaît un renouveau architectural. La Cathédrale Ruthénoise a été conservée durant tous ces siècles jusqu’à nos jours. Malgré la traversée d’événements “contemporains” marquants, elle reste aujourd’hui un monument incontournable de Rodez.

L’architecture et la conservation de la cathédrale de Rodez reflètent-elles l’Histoire de la région ruthénoise ?

De multiples campagnes de constructions (1277 – 1503) 

Après l’effondrement du clocher de la cathédrale romane de Rodez en février 1276, l’évêque de la ville : Raymond de Calmont décide de financer la construction d’une cathédrale plus importante et qui colle avec son temps, c’est-à-dire une cathédrale gothique. Grâce au soutien du pape Nicolas IV, de multiples chapelles ont pu voir le jour. La première est fondée en 1291 et la seconde en 1299. Ces chapelles seront des lieux de culte des saints dont notamment la deuxième qui est consacrée à St-Pierre. Enfin, après près de 80 ans de construction, les travaux sont interrompus par une maladie infectieuse et très contagieuse venue du vieux-port de Marseille. La peste bubonique ou «  peste noire » arrive dans le rouergue en 1347, touchant la moitié de la population ruthénoise et ainsi entraînant une crise de main d’œuvre.

À partir du milieu du XV siècle, les travaux reprennent rapidement sous l’épiscopat de Guillaume de la Tour d’Oliergues. En effet, la guerre de cent ans terminée, l’évêque décide alors de compléter et d’embellir la cathédrale. Sont alors construits le portail Sud de la cathédrale aux 108 statues mais également la troisième travée du choeur.

Chœur de la cathédrale
(Wikimedia Commons)

 

Une cathédrale en transition : du gothique à la modernité (1503 – 1793)

Plusieurs hommes hors du commun laissent une trace indélébile à cet édifice : les évêques François d’Estaing et Georges d’Armagnac. L’installation de François d’Estaing sur le siège épiscopal en 1504 ouvre une période faste pour la cathédrale, conclue par son achèvement cinquante ans plus tard.

Ces deux évêques donnent à la cathédrale la reconnaissance et la beauté qu’elle mérite. Peu de temps après son installation comme évêque de Rodez, François d’Estaing élabore le clocher de la cathédrale ainsi qu’une nouvelle architecture, décoration de la façade. Toutefois, Georges d’Armagnac est bien décidé à rivaliser de projets grandioses avec son prédécesseur. Avec d’Armagnac, c’est l’esprit de l’humanisme qui souffle sur Rodez. Ce dernier s’entoure de savants, parmi lesquels Guillaume Philandrier. Il avait notamment édité et commenté l’ouvrage de Vitruve, le classique de l’architecture antique.

Clocher de la cathédrale
(Wikimedia Commons)

 

De la Révolution à nos jours

À la Révolution, la cathédrale fit l’objet de terribles actes de vandalisme tels que le pillage et la destruction de tombeaux d’évêques, dont celui de François d’Estaing avec ses cinq colonnes de bronze «regardées que comme des monuments d’orgueil et de faste» par les membres de la municipalité de Rodez. Ils jetèrent les cloches, démolirent la statuaire du jubé et des portails ainsi qu’une partie des pièces d’orfèvrerie ornant les châsses, objets en ivoire, pierreries, reliquaires etc. Pour le cathédrale, ce drame est l’occasion d’élaborer une toute nouvelle architecture. Les éléments détruits ne seront jamais reconstruits  à l’identique, mais bel et bien remplacés

Cette rénovation qui dure depuis plusieurs siècles, est encore aujourd’hui au goût du jour. Il s’agit de la deuxième étape de la campagne de travaux 2018-2021, débutée en octobre 2018 avec la restauration et la mise en valeur intérieure de la chapelle du Saint-Sépulcre. Les travaux extérieurs, qui ont débuté au mois de mars 2019 pour une durée de 36 mois, consistent pour l’essentiel à renforcer le massif de fondation. En effet, le massif occidental souffre de problèmes de stabilité, signalés dès 1883, lors de la chute d’un escalier interne, et par de nombreuses fissures traversant les murs. Les études réalisées à partir de 2015 ont précisé et conforté ce diagnostic. L’opération, d’un montant s’élevant aux alentours de 3 millions d’euros, sera réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de la direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie (CRMH) et dirigée par l’architecte en chef des Monuments historiques. Cette opération sera la plus importante restauration d’un monument historique de l’État relevant du ministère de la Culture en Occitanie.

 

 

Pour aller plus loin :

La cathédrale Notre-Dame de Rodez

Annexes

Etudiants : VINTILLAS Romain, POINTIE Jeremy, GARRIC Manuel, ESTEBAN Valentin