La cité de Carcassonne [2020]

La cité de Carcassonne 

 

La cité de Carcassonne se trouve sur une colline proche de l’Aude dans la région Occitanie (autrefois Languedoc). Les premiers remparts ont été construits aux IIIe et IVe siècles par les romains. Puis, les Wisigoths ont occupé la cité, avant d’être chassés par Charlemagne. La cité a donc servi de marche entre les deux royaumes. 

Comment la cité de Carcassonne et son architecture ont-t-elles évolué dans le temps ?

I. La cité au centre de conflits

A. Les conflits religieux

Expulsion des habitants de Carcassonne par les croisés le 15 août 1209. Miniature extraite d’un manuscrit des Grandes Chroniques de France, de maître de Boucicaut. Source : Wikipédia

Le catharisme apparaît dans le Midi de la France entre le Xe et XIIe siècle. C’est alors qu’en juillet 1209, l’armée de la croisade tente de combattre cette nouvelle croyance. Le premier août 1209, 6000 combattants sont prêts à piller la cité de Carcassonne, après avoir détruit Béziers. Le 4 août, le vicomte Raymond-Roger Trencavel tente de trouver une entente entre les deux camps, mais le 15 août, les croisés prennent possession de la cité en y chassant les habitants, les hommes comme les femmes. Le vicomte quant à lui sera emprisonné par les ennemis et meurt trois mois plus tard, le 10 novembre 1209. Carcassonne revient plus tard au fils de Raymond-Roger Trencavel. La fin de la croisade est signée par l’accord de Meaux en 1229.

B. Les conflits territoriaux

Carcassonne est longtemps disputée entre le Comté de Toulouse et le Comté de Barcelone. En 1283, sous Philippe III le Hardi, les catalans tentent d’accéder à la Méditerranée en récupérant Carcassonne, ce que le roi refuse puisque c’est un lieu économiquement important.

Durant la guerre de Cent Ans, le 31 octobre 1355, le Prince Noir, s’attaque à la cité de Carcassonne. Il tente en vain une attaque contre les remparts. Dépité par cet échec, le Prince Noir fait raser toute la ville basse et incendie le bourg à sa portée.

II. La construction

A. La construction défensive

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Photographie des murailles de la cité de Carcassonne                                                               Source : Wikipédia

Carcassonne est une cité dotée d’une fortification très imposante. Elle a plusieurs moyens de défenses comme la muraille des Wisigoths, une poterne, des tours, des meurtrières et des mâchicoulis. Une meurtrière est une ouverture pratiquée dans une muraille pour permettre l’observation et l’envoi de projectiles. Un mâchicoulis est un balcon au sommet des murailles ou des tours, percé d’ouvertures à sa partie inférieure, il permet de laisser tomber des projectiles sur l’ennemi. La cité fait également construire une barbacane. Grâce à ses moyens de protection, la cité de Carcassonne est relativement bien protégée. Grâce à ses constructions défensives qui sont très remarquables, la cité de Carcassonne était considérée comme imprenable durant tout le Moyen Age.

B. La construction religieuse

La chapelle Guillaume Radulphe, dont la construction a débuté en 1259 reprend les caractéristiques du style gothique de par la présence d’ogives, d’arcs brisés et d’un décor végétal. La cathédrale Saint-Nazaire, comprend un décor de style “gothique rayonnant” grâce aux monstres et aux fleurs qui sont présents sur les consoles des 22 statues. Ce style a servi d’exemple dans l’architecture Languedocienne du XIVe siècle.

        La paix des Pyrénées en 1659 entre le royaume de France et celui d’Aragon entraîne l’abandon de la cité. Avant, elle était la frontière entre ces deux royaumes. Or elle perd son usage défensif et devient trop petite pour la population grandissante.

    III. La rénovation de la cité au XIXe siècle

A. Une revalorisation de Carcassonne

Carcassonne a été revalorisée par un historien et un architecte, Jean-Pierre Cros-Mayrevieille et Eugène Viollet-le-Duc. Cros-Mayrevieille découvre le tombeau de l’évêque Radulphe dans une des chapelles sud de la basilique Saint-Nazaire et sollicite une protection de l’édifice par l’État. Ainsi l’inspecteur général des monuments historiques, Prosper Mérimée, classe l’ancienne cathédrale monument historique en 1840. Elle bénéficie des subventions de l’État de Napoléon III afin de mener une restauration de la basilique puis de la cité dans sa globalité.

B. L’état des lieux de l’architecte

Eugène Viollet-Le-Duc est chargé de faire un rapport sur la cité de Carcassonne. L’enceinte intérieure est en mauvais état et le chemin de ronde presque impraticable. Les remparts du côté de la porte de l’Aude sont proches de l’état de ruine. Le cloître de la cathédrale est redécouvert par des fouilles, ces deux éléments étaient contenus dans une enceinte.

C. Une reconstruction menée par Eugène Viollet-Le-Duc

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Gargouille de la basilique                               Source : Wikipédia

 

À partir de la rénovation en 1844, Viollet-Le-Duc et Cros-Mayrevieille se séparent, le second quitte même Carcassonne à cause de différends sur la façon de restaurer la ville. Viollet-Le-Duc s’entoure d’une équipe de maçons, maîtres verriers, sculpteurs. Il est parfois critiqué pour ses rénovations puisqu’il prend certaines libertés avec l’architecture d’origine. Ainsi les gargouilles, signe emblématique de la basilique aujourd’hui sont en fait des créations de l’architecte qui représente des animaux fantastiques.

Pour conclure, la cité de Carcassonne se caractérise par ses imposantes constructions défensives et religieuses et ses impressionnantes fortifications. Des historiens et architectes ont complètement transformés la vision de la cité.  Aujourd’hui, la cité de Carcassonne est devenue un endroit touristique. Or ce tourisme est-il vraiment une bonne chose pour la cité, cela permet les rénovations et son entretien ?

Dasmara Khasanbekova (L2); Romane Masclef (L2); Daphné Audouy (L1); Marion Brandolin (L1)