Le château de Bournazel:
L’histoire du château :
Le château de Bournazel se situe au cœur du Rouergue entre les villes de Villefranche de Rouergue et Rodez. Il est bâti sur les bases d’une forteresse médiévale de la fin du XIème siècle.
Il fut construit par Jean de Buisson, un riche commerçant toulousain qui hérite de la propriété par sa femme, Charlotte de Mancip en 1530. La construction du château de style renaissance intervient au milieu du XVIème siècle dans un contexte où ce modèle se diffuse abondamment en Europe et notamment au cœur du royaume de France comme en témoignent les nombreux châteaux de la Loire. Ce mouvement artistique, culturel et architectural s’inspire et témoigne de l’admiration de l’Antiquité.
Au cœur du XVIème siècle, le Rouergue comme la quasi-totalité du Royaume de France est très rural, donnant de ce fait aux seigneurs un rôle majeur dans l’articulation des terres et leur gestion.
Le château de Bournazel marque une rupture, de part son style Renaissance, par rapport aux châteaux médiévaux très nombreux dans la région.
Cependant, son rôle de fief du seigneur ne diverge pas avec le rôle des châteaux médiévaux. En effet, situé entre les deux plus grandes villes du Rouergue, les seigneurs de Bournazel sont des acteurs incontournables de la région avec une activité reposant sur une agriculture viable, un territoire de chasse vaste et des impôts importants. Le seigneur inscrit donc Bournazel dans un climat de prospérité économique.
Un rôle stratégique local :
Le seigneur est omnipotent dans le bourg et l’enceinte du château constitue également une place forte. En cas de danger majeur, les habitants du bourg et des alentours peuvent s’y abriter. Le seigneur percevait beaucoup d’impôts dans le village tout comme l’Église, jouissant d’un rôle considérable.
Le château, par son rôle de fief seigneurial, est un lieu de jugement pour les habitants de la seigneurie, soumis à la juridiction du seigneur local.
Construit sur une colline en hauteur du village le château domine le bourg et la vallée. Dénué de dimension défensive, le château Renaissance s’inscrit néanmoins dans le système défensif établi dès le Moyen-Age de part les tours médiévales du XIe siècle et bien-sûr l’enclos seigneurial.
La route des seigneurs du Rouergue :
Le château de Bournazel est intégré à la route des seigneurs du Rouergue, aujourd’hui renommée, elle relie des châteaux aux influences bien inégalitaires mais Bournazel reste l’un des plus influents au début de l’époque moderne.
La route des seigneurs du Rouergue traverse l’Aveyron, le Lot et le Tarn. Cette route met en relation directe ou indirecte 13 châteaux. C’est l’un des principal vecteur d’échanges du Rouergue médiéval.
Chaque château est le fief d’un territoire, d’un village, il s’agit donc des lieux les plus puissants du Rouergue. Ainsi, les échanges de natures diverses sont inévitables entre ces derniers. Bournazel s’impose au XVIème siècle comme un lieu de pouvoir fort, comme en témoigne les responsabilités grandissantes de ses seigneurs en Rouergue.
De plus, il bénéficie d’une bonne situation géographique, idéalement situé entre Rodez et Villefranche de Rouergue, les deux villes les plus importantes du territoire à l’époque. Ainsi, il assoie sa domination sur ses rivaux les plus proches comme le château de Belcastel.
Les familles importantes du château :
Le château a été le fief de deux grandes familles, les Mancip, famille rouergate, installée à Toulouse dès le XVème siècle et les De Buisson, ces derniers à l’origine du château Renaissance.
La famille Mancip possède le château depuis le début du XIème siècle. Ils achètent une partie de la seigneurie en 1341 et font construire les 2 tours médiévales en hommage à l’abbé de Conques. C’est une famille importante dans la région du Rouergue mais aussi du Lauragais au XIIème siècle.
Intéressons-nous également à la famille De Buisson. En 1532, Jean de Buisson, fils de Hugues de Buisson, seigneur de Mirabel était un puissant marchand et contrairement à la tradition de transmission, ses deux fils Jean II et Paul ne reprirent pas les activités de leur père mais choisirent le métier des armes. Jean de Buisson est toulousain et compagnon d’armes de François Ier. Sa famille connue une ascension sociale durant la guerre de Cent ans. Ainsi il fait partie de l’aristocratie urbaine de l’époque, il est issu du négoce et acquiert le château par le biais du mariage avec Charlotte Mancip (petite fille d’un sénéchal de Toulouse) issue de la famille des précédents seigneurs de Bournazel. En effet, le château est l’œuvre de ce dernier, car ayant participé aux batailles d’Italie et de Flandres, il sera à son échelle le représentant de la Renaissance rouerguate.
On peut donc voir que les familles Mancip et De Buisson étaient proches de la cour de France de part leurs rôles importants au niveau de la région du Rouergue (syndic, sénéchal de Toulouse, …).
Les jardins :
Intéressons nous maintenant aux jardins du château de Bournazel.
Ils sont créés à la Renaissance par les constructeurs du château sous Charlotte de Mancip et son époux Jean de Buisson. Leurs dessins sont réalisés par l’architecte qui est intervenu lors de la seconde campagne de travaux à partir de 1545.
Ils se composent de 2 espaces, à savoir le verger et les jardins clos. Ils sont inspirés d’un style géométrique et ont aussi une fonction éducative pour le jeune prince, reprenant comme grands thèmes par exemple l’astrologie ou le zodiaque. Aujourd’hui, les propriétaires du château entrepris la restauration des jardins en s’inspirant des jardins savants typiques de la Renaissance, dans l’impossibilité de réaliser les jardins de Bournazel tels qu’ils étaient originellement.
Pour aller plus loin:
_http://www.chateau-bournazel.fr/
Etudiants : Couderc Romain, Mouly Juliette, Schwing Chloé.