Le château de la Roque [2020]

La Château de la Roque 

 


Situé sur la commune de Saint-Antonin de Lacalm, le Château de la Roque est un réel vestige de l’époque médiévale, mis en avant aujourd’hui par l’association Castelroc. Situé dans le Tarn, ce Château domine la vallée du Dadou depuis un pic rocheux s’élevant à 477 mètres. 

A l’époque médiévale ce Château faisait partie de l’Arifadès, territoire compris dans l’Albigeois et incluant les communes actuelles d’Arifat, du Travet, de la Roque et de Saint-Antonin de Lacalm.

 

 

 

Les débuts du château de la Roque (974-1050) 

Le Château était de forme rectangulaire, d’une longueur de plus de 40 mètres et d’une largeur d’environ 20 mètres. L’emplacement du Château de la Roque n’est pas un hasard. Sa place est stratégique : sa vue imprenable lui permet de bloquer les quatre vallées voisines.

De par son pic rocheux de 477 mètres d’altitude il est naturellement protégé de trois côtés. L’architecture du Château a été élaborée avec un objectif défensif. Dans le but de protéger le côté Nord les premiers seigneurs de la Roque ont fait construire une tour, ainsi qu’une tranchée creusée entre la pierre et le Château

La Roque est aussi protégé par la rivière du Dadou, frontière naturelle, puisqu’elle ne peut pas être naviguée. De plus le Dadou ne peut être que très peu traversé : il n’existe que trois ponts. C’est donc une rivière à rôle défensif.

La première mention du nom de “La Roque” dans les écrits remonte à 974, dans le testament de la Comtesse Garsinde. Le premier seigneur connu du lieu est Gaubert de La Roque qui s’y installe en 1085. 

Photo personnelle de la tour du château

Se met en place dans les années suivantes la construction d’un premier Château qui comprend la tour, une douve sèche et une tranchée. L’élément le mieux conservé reste la tour principale qui daterait de 1150. Au sommet de la tour se trouvent les courtines, aujourd’hui en partie ruinées. La tour s’élève à 23 mètres de haut. La salle du sous-sol est celle du coffre-fort du Château où on y stocke tout ce qui peut avoir de la valeur. Enfin, notons que cette tour n’est absolument pas un lieu de vie mais uniquement un lieu défensif. 

 

La famille De Cabrol, instigatrice de nouveaux aménagements au château

Armoirie de la famille de                    Cabrol

Les De Cabrol sont certainement la famille la plus importante dans l’histoire du Château de la Roque. La première mention de cette famille dans l’histoire du château remonte à 1517. Hugues de Cabrol prend la tête du Château de la Roque, menacé par les anglais. Il y installe sa seigneurie, reconnaissable aujourd’hui aux armes de la famille De Cabrol.

Cette famille va, dès lors, jouer un rôle central dans le renouveau du Château de la Roque : le Château va être emprunt à de nombreux changements et aménagements, influencés par la mode castrale de l’époque. La dernière trace de cette famille remonte à 1700. Lors de leur arrivée au Château, les De Cabrol décident de boucher l’ancienne porte d’entrée. Cet emplacement devient donc une nouvelle pièce.

Il faut faire une différence entre le premier Château et le second Château. L’emplacement ne change pas mais La Roque va être agrandie. Les aménagements réalisés par les De Cabrol feront presque doubler l’édifice. Le Château fait 800 mètres carré par niveaux (50 mètres de long et 25 mètres de large). Le Château est construit selon les concepts de la mode castrale (bois et pierre). Ces fortifications possèdent une tour le plus souvent carrée, entourée de fossés.

La vie au château : une place prépondérante du système seigneurial ? 

Il est aujourd’hui possible d’imaginer qu’il existait des structures d’habitations à l’intérieur du Château : des morceaux de vaisselles ont été retrouvés dans la partie Est, ainsi que des traces de murs. Les archéologues ont retrouvé une porte de secours qui se situe au bout du Château, cela nous éclaire sur la présence d’un étage dans le Château

L’emplacement de la Roque n’est pas anodin. Il se trouve au milieu de plusieurs ressources, dont les mines de fer. La Roque est un passage essentiel pour le commerce et les transports de la vallée. Avec ce commerce important le Château de la Roque a donc dû mettre en place plusieurs taxes. À cette époque les droits de passage étaient payés avec des épices. En plus de payer le seigneur pour le droit de passage, les commerçants payaient aussi une protection que l’on appelait à l’époque les “gens’armes”. 

Reproduction du château au XVI siècle                                 réalisée par l’association

Lors des guerres de religion La Roque et Arifat se trouvent aux mains des protestants. Le fait que le Château soit situé à la frontière entre le diocèse de Castres, qui est plutôt catholique, et celui d’Albi, qui est plutôt protestant, a entraîné plusieurs attaques entre 1562 et 1598 qui ont contribué à l’endommagement du château. 

En 1616, François le Reclot devient seigneur de La Roque mais installe sa seigneurie à Laylayé. Le fait que le Château de la Roque ne soit plus habité ne signifie pas forcément qu’il est détruit. Les Châteaux médiévaux sont progressivement délaissés au XV siècle au profit de nouvelles demeures seigneuriales. 

La Roque est donc encore debout durant le XVII siècle, néanmoins il est progressivement abandonné. Ce serait le manque d’entretien du Château, associé aux dégâts qu’il avait déjà subis pendant les siècles suivants, qui auraient entraîné sa ruine. 


Logo de l’association                      « Castelroc« 

Une association a vu le jour en 2016, du nom de “Castelroc”, elle oeuvre depuis 4 ans autant historiquement qu’archéologiquement à ce que l’histoire du château de la Roque ne soit passée sous silence. Il est aujourd’hui possible de visiter le château, d’assister à des événements à thématique médiévale, et aussi de participer financièrement à la sauvegarde de ce vestige historique.

 

Pour aller plus loin :

Bibliographie non exhaustive

Bibliographie exhaustive