Le Pont Valentré et sa légende à Cahors [2018]

L’idée de construction du Pont Valentré fut prise dès 1308, elle permit de protéger les combattants pendant la guerre de Cent ans notamment.Croquis aquarellé de Cahors, réalisé par Guymoll.

Les accès à la ville étaient bien défendus : au Sud, on trouvait le Pont Vieux et ses cinq tours fortifiées, à l’est le pont neuf achevé à la fin du XIIIe siècle et à l’ouest, le Pont Valentré. Ce dernier n’aurait jamais dû voir le jour pour des raisons financières, cependant les menaces anglaises étant de plus en plus fortes, la construction est acceptée et les consuls décident en 1306, peu avant les guerres franco-anglaises d’en commencer la construction. La première pierre est finalement posée en 1308.

Ce pont permit la création d’un second axe commercial, est-ouest et qui complète l’axe nord-sud que donnait le pont vieux. Ceci est une étape très importante, pour le développement de la ville qui connaît de lourdes modifications durant cette période. La construction de ce pont est très importante et s’achèvera entièrement soixante-dix ans après la pose de la première pierre.

La construction du Pont Valentré, ne fut pas seulement longue parce que les financements et matériaux furent difficiles à obtenir. G. de Salagnac qui a posé la première pierre, rencontra de grands soucis de construction et la lenteur de ces mouvements fit réfléchir les consuls de la ville.

Un matin d’hiver, un homme se présenta, prétendant avoir toutes les qualités nécessaires à la réalisation de ce projet. Son caractère assuré permit aux consuls de le croire, les convaincre, et ils l’embauchèrent.

Cet homme redonna espoir à la ville et promit de tout faire pour l’achever vis-à-vis de ce qui était demandé dans un temps limité. Les catastrophes météorologiques s’enchaînèrent et firent perdre tout espoir, aux habitants. Bientôt, tout le monde crut à une malédiction sur le pont. Le maçon, s’en alla un soir de l’autre côté du fleuve où il trouva une ensorceleuse dont sa réputation n’avait rien à changer. Elle s’exclama : « il ne m’est pas donné de te tirer de là, seul le diable en est capable. C’est pourquoi, s’il te donne un coup de main, tu devras te plier à ses volontés. Notre maçon la remerciant, comprit son « message » et s’en alla. Le lendemain, une étrange créature apparut face au constructeur. Le Malin proposa de l’aider en échange de l’âme du constructeur. Après avoir terminé la construction du pont, tu devras accomplir une toute petite chose que je te demanderai. Une fois que tu auras satisfait mon ultime demande, mon âme t’appartiendra ».

Le maçon commença son idée pour piéger le diable : il lui demanda d’aller chercher de l’eau pour lui qui, positionné en haut de la tour, gâchait du mortier dans un baquet. Pour ce faire, il lui tendit un crible. Le diable surpris et furieux, ne voulu montrer aucune faiblesse, plongea l’engin dans la rivière et courut très vite jusqu’au sommet pour que rien ne s’échappe à cet effet. Évidemment, lorsqu’il arriva au sommet tout était échappé du bac. Le diable s’enfonça alors, dans une cacophonie de blasphèmes, au plus profond des ondes.

Le Pont Valentré est un monument emblématique qui demeure le plus bel ouvrage d’art légué par le Moyen-Age en France. Il est classé parmi les plus beaux et importants ponts de la période médiévale. L’architecture gothique caractérise le Pont Valentré. Cet art utilise des caractéristiques bien particulières, la voûte sur croisée d’ogive et l’arc brisé. Ces innovations ont permis des édifices beaucoup plus hauts et fins. Les murs épais peuvent donc être remplacés par d’énormes piliers et être ouverts vers l’extérieur.

L’art gothique connaît différents âges et celle de l’époque du pont Valentré est appelé celui du gothique « rayonnant » : entre 1230 et 1350.

En 1879, la rénovation du Pont Valentré est réellement envisagée, car douze ans auparavant, la demande avait échouée.

Paul Gout qui établit donc cela, publie un livre deux ans plus tard : Histoire et description du Pont Valentré à Cahors pour expliquer que tout ce qu’il faisait était dans le seul but de redonner au pont son esthétique et forme d’art d’autrefois. Sa phrase est restée dans les mémoires lorsqu’il dit : « restaurer n’est pas seulement réparer, ni toujours restituer. C’est rendre ou apporter à l’édifice un état complet conforme aux données particulières et locales suivant lesquelles l’œuvre a été primitivement conçue ».