Notre-Dame-du-Bourg à Rabastens [2017]

Eglise Notre Dame du Bourg de Rabastens

 

A l’origine, l’église de Notre Dame du Bourg est un prieuré, construit par la riche abbaye bénédictine de Moissac (82) au XIIe siècle pour valoriser la richesse de la vallée du Tarn. En effet, Rabastens étant au bord du Tarn, cette localisation permet de développer le commerce du vin, l’une des productions de la région. Le Tarn permet son acheminement à travers la France et l’Europe. L’église est reconstruite et elle est achevée en 1260, elle devient alors église paroissiale. En 1318, le chœur est édifié dans la continuité de la nef. A la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, on reconstitue les bâtiments du cloître attenants à l’église. Aujourd’hui, les anciens bâtiments du cloître abritent l’hôtel de ville de la commune. Au XVIIe siècle, un massif abritant les cloches est encore édifié au-dessus de la salle haute, ainsi qu’une tourelle à l’angle sud de la façade. Les dernières modifications sur l’édifice datent de 1860 avec l’harmonisation de la façade telle qu’on la connaît aujourd’hui.

L’église Notre Dame du Bourg est le résultat de différents styles architecturaux des différentes périodes. En effet on peut distinguer le style roman et le style gothique, ce mélange d’architecture aboutissant à l’esthétique du gothique méridional. Architecture de l’église Notre Dame du Bourg à Rabastens

A l’intérieur de l’église, notamment dans les chapelles qui composent le chœur, il y a des peintures datant du XIVe siècle. Ces peintures représentent la vie des saints. Le chœur est composé de 7 chapelles, chacune d’elles raconte la vie d’un saint, on a donc de gauche à droite la chapelle St Martin, St Jacques, Vie de la Vierge, Maître-autel, Enfance de la Vierge, St Pierre et St Augustin. Les peintures ont été découvertes lors d’une campagne de restauration dans les années 1850. Cette campagne de restauration est menée par César Daly. En grattant les murs, lui et son équipe, s’aperçoivent qu’il y a des peintures. En effet, après les guerres de religion, les murs de l’église sont recouverts au blanc de chaux pour la purifier. César Daly et la municipalité décident de conserver les peintures du XIVe siècle et de les restaurer, c’est un travail de restauration très compliqué car il faut reproduire des peintures du XIVe siècle avec une vision de cette période alors qu’on est au XIXe siècle. Le peintre qui effectue la restauration des peintures est Engalière. Seules les chapelles St Augustin, St Martin et St Jacques ont gardé leurs décors d’origine.

Durant tous ces siècles de travaux, l’église est placée au cœur de la ville de Rabastens et tient une place différente en fonction des époques dans la vie des Rabastinois. Au début de son existence, en tant que prieuré, elle n’est ouverte qu’aux membres du clergé. Quand elle devient église paroissiale, elle rentre davantage dans la vie de la population qui peut s’y rendre régulièrement. L’église rythme, en effet, la vie des habitants : à la naissance d’un enfant il y est baptisé ; on passe par l’église pour se marier, le mariage religieux étant le seul reconnu officiellement ; quand une personne décède, elle passe par l’église avant d’être enterrée. Outre ces 3 événements de la vie d’une personne, l’église rythme encore la vie quotidienne par les messes tous les dimanches, les temps de confession, l’environnement sonore qu’elle procure avec ses cloches, qui rythment le temps journalier ou annoncent des événements, comme des décès. Au Moyen-Âge l’église est importante pour les habitants mais elle a également une place plus forte dans les familles nobles de la région. En effet certaines familles possèdent des chapelles à l’intérieur de l’église pour y être inhumé.

Au fils des siècles, cependant, elle perd de l’importance dans la vie des paroissiens. Cela est dû à la déchristianisation, puis à une émancipation de l’État par rapport à l’Église en tant qu’institution, qui aboutit en 1905 à la loi de séparation de l’Église et de l’État. Au début du XIXe siècle (1803), par exemple, l’état civil apparaît, ainsi, les actes religieux (baptême, mariage, décès) ne sont plus reconnus officiellement,ce sont les actes d’état civil qui désormais le sont. A partir de ce moment, l’église va moins rythmer la vie quotidienne des Rabastinois et ainsi, arriver à ne plus faire partie de la vie de la plus grande partie de la population. Aujourd’hui, on remarque cette perte d’importance lors de 3 événements de la vie. En effet, c’est courant aujourd’hui qu’un enfant ne soit pas baptisé, quand on se marie c’est obligatoirement à la mairie et le mariage religieux est secondaire. Beaucoup de personnes ne se marient pas à l’église. On voit également de plus en plus d’enterrements civils. A l’heure actuelle ce qu’on a gardé de la vie religieuse ce sont les fêtes de notre calendrier (pâques, assomption…).

Mais, paradoxalement, l’église Notre Dame du Bourg bénéficie Aujourd’hui d’une reconnaissance prestigieuse. En effet, elle est classée monument historique depuis 1899 et elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de St Jacques de Compostelle depuis 1998.

Reste une histoire pluriséculaire puisque cette année (2018), la ville de Rabastens s’apprête à fêter les 700 ans de la bénédiction du chœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Etudiants : L2 : Nathan Raynal. L1 : Valentin Girounes.