La Bête du Gévaudan [2017]

La Bête du Gévaudan est un mythe qui a fasciné de nombreuses générations.

Au XVIII ème siècle,  entre le 30 juin 1764  et le 19 juin 1767,  se produisirent les fameuses attaques sanglantes,  ayant eu des retentissements à l’échelle nationale, d’une créature mystérieuse dans la région de l’actuelle Lozère (Occitanie). Devenue mythe fondateur d’une région pour le reste délaissé à notre époque, la bête du Gévaudan  a su acquérir un caractère légendaire.

Le nombre de victimes exact de la bête reste flou, mais il est généralement admis que celles-ci s’élèvent entre 88 et 124. Les principales cibles de la bête étaient les femmes et les enfants, souvent isolés.

L’affaire a été si médiatisée que le roi lui-même ( Louis XV) s’est notamment impliqué en envoyant sa porte-arquebuse François Antoine ainsi qu’en offrant une prime à quiconque tuerait la bête.

C’est finalement le 19 juin 1767 que Jean Chastel, un natif de la région, mettra un terme aux attaques, tuant la bête.

Des mystères subsistent toujours quant à l’origine véritable de la bête, le principal suspect était un gros loup. Mais d’autres théories apparaissent au fil du temps, telles que la piste de l’animal exotique (panthère, tigre …) ou encore celle du tueur en série.

De nos jours, la bête du Gévaudan est devenue un outil au service de la région, favorisant le tourisme, grâce à des infrastructures telles que Le Parc des Loups du Gévaudan  ou le musée fantastique de la bête du Gévaudan. On peut aussi trouver de nombreuses représentations matérielles du mythe comme des statues en bronze ou en pierre, ainsi que des stèles, tableaux, gravures…

Résultat de recherche d'images pour "statue bête du gévaudan"Statue à Auvers des Marie Jeanne Valet, réalisé par Philippe Kaeppelin en 1995

D’un point de vue religieux, la bête a aussi eu un rôle non négligeable. En effet l’évêque de Mende a prononcé  un mandement qui proclame « l’arrêt de mort de la bête ». De plus un appel à la prière est ordonné, celui-ci préconise une pénitence de quarante heures réparties sur trois dimanche consécutifs.

Le contexte démographique de l’époque ainsi que le contexte géographique global de la région ont favorisé une plus grande influence de l’Église que dans le reste de la France où les idées des lumières commençaient à occulter les dogmes religieux. Cette situation a permis un certain contrôle sur la population locale et a contribué à la pérennité de la légende.

 

Résultat de recherche d'images pour "gravure bete gevaudan"Gravure allemande représentant la bête du Gévaudan (artiste inconnu)

De nos jours, la bête du Gévaudan continue d’habiter les esprits et les espaces. Sa légende demeure vivace au travers de différents blasons, tel que sur les héraldiques de Rocles, représentant la bête ainsi que l’implication du clergé dans l’affaire

Blason de la ville de Rocles (Lozère) adopté en 2014

Ce blason se lit de la manière suivante : « D’or au mont rocheux d’argent mouvant des flancs et posé sur une rivière d’azur mouvant de la pointe, sommé à senestre de la Bête du Gévaudan, rampante, de sable, armé, lampassée et allumé de gueules et surmonté à dextre d’une croix latine aux quatre extrémités enflammées de gueules ».