Joker : le super-vilain de Gotham devient symbole de résistance

Joaquin Phoenix, dernier interprète du Prince du Crime.

Article garanti sans spoilers.

Un personnage bien connu

Le clown tueur porte bien des noms, noms qui diffèrent selon les versions. Mais toutes portent à croire que l’ennemi juré, le Némésis du chevalier noir de Gotham City reste un tueur psychopathe.

Le personnage créée de toutes pièces par Bob Kane et Bill Finger a été inspiré par un film tiré lui-même du roman éponyme de Victor Hugo : « L’Homme qui rit » et de son acteur, Conrad Veidt.

Dans le monde du cinéma, le personnage a déjà été interprété pas moins de cinq fois.

Le Joker version Joaquin Phoenix, plus torturé que jamais ?

Sa dernière interprétation est sortie il y a de ça quelques semaines dans nos salles obscures mais force déjà le respect de par son succès au box-office mondial : 788 millions de dollars de recettes engrangées dans le monde mais surtout par la qualité du jeu d’acteur de Joaquin Phoenix, l’interprète du clown. En effet, Joker ne nous conte pas le classique combat entre Batman et le Joker mais plutôt la genèse de ce dernier. Le cinéma nous a déjà donné des Joker fous à lier, des Joker avec une dangereuse envie de destruction mais jamais encore nous n’avons vu de Joker torturé, de Joker perdu entre le bien et le mal, la naissance du super-vilain.

Le film éponyme de Todd Phillips nous raconte cette fois l’histoire d’Arthur Fleck, un homme travaillant dans une agence de clowns et victime de troubles mentaux le poussant à rire de manière hystérique et non contrôlé. Ce thriller psychologique nous plonge dans la vie de ce personnage, rejeté et méprisé par le système et qui deviendra par la suite l’un des plus grands super-vilains de l’histoire.

Un symbole anti-système

Bien que l’oeuvre n’ait pas la prétention d’avoir une quelconque portée politique, les opprimés actuels ont utilisé le visage du clown pour appuyer leur cause.

Le Prince du Crime n’est pas le premier personnage de la contre-culture utilisé lors de manifestations : le masque de Guy Fawkes de « V pour Vendetta » ainsi que celui de Salvador Dali de « La Casa de Papel » ont déjà servis pour des cas similaires.

Aujourd’hui, celui du Joker sert la cause des manifestants de Hong-Kong, de Bolivie, du Liban ou encore du Chili. Pourquoi ? Le masque sert tout d’abord à masquer l’identité des manifestants, leur servant donc de protection mais aussi et surtout car le Joker de Joaquin Phoenix représente un personnage incompris par la société dans laquelle il vit, un personnage anti-système qui doit se battre pour reprendre le contrôle de sa vie.

Autrefois grand méchant des comics DC, ennemi juré de la chauve-souris et de la justice, le Joker est aujourd’hui symbole de résistance face à l’oppression étatique dans certains pays.

Une manifestante libanaise maquillée en Joker.