Les festivals professionnels en France

Les festivals professionnels en France

Il est important de noter la place que prennent des festivals créés, visités et encadrés par les professionnels du secteur musical dans le paysage culturel français. Mais doit-il se démarqué obligatoirement d’un festival tout public ?

On peut observé que ce modèle de festival pour les professionnels, qui permet l’entretien d’un réseau, la découverte de nouveau talent, n’est pas spécifique à la France mais est un des chainons qui forment l’industrie musicale dans sa globalité.
Chaque pays possède ses festivals musicaux et professionnels. On peut cité le SXSW à Austin au États-Unis, dans lequel chaque artiste va se produire de 3 à 5 fois par jour et dont le public se compose uniquement de tourneurs, de manageurs, de labels, de major, ou encore de journalistes.
De son côté le Royaume Uni peut compter sur le End Of The Road Festival, qui a lieu au sud ouest de l’Angleterre.
Quand a elle la France possède son lot de festivals professionnels comme le Printemps de Bourges qui se déroule à Bourges, ou même le MAMA festival qui a lieu à Paris ou encore les Transmusicales de Rennes.

Le MaMa festival

Chaque année en octobre la capitale française accueille un festival pendant 3 jours avec plus de 100 concerts dans les salles des quartiers de Montmartre, de Pigalle et du 11e arrondissement. Le festival se compose d’énormément de concerts mais propose aussi des conférences sur la filière musicale, entretiens de réseaux, débats ou encore des espaces de co-working pour accueillir des rendez-vous professionnels.

Cette année se déroulait la dixième édition du MaMa Festival et son objectif  est d’accueillir une programmation pointue dans des salles comme la Cigale, la Boule Noire, ou encore le Bus Palladium. Un des autres objectifs est de parier sur les jeunes projets, des découvertes artistique qui feront l’année suivante l’objet d’une forte demande sur le marché musical avec notamment des demandes de programmation dans les salles de concerts de toute la France mais aussi par exemple des proposition presses.

Nous pouvons prendre un autre exemple parmi les nombreux festivals professionnels français. Il est notamment important de citer le Printemps de Bourges existe lui depuis 1977. Beaucoup plus vieux, le Printemps de Bourges est une pièce maitresse dans l’échiquier de l’industrie musicale française.

Le Printemps de Bourges

Le Printemps de Bourges prône lui aussi les valeurs de la découverte, de l’émergence artistique. Il permet à la filière musicale de se rencontrer via des ateliers professionnels et de découvrir les artistes de demain.
Nous pouvons ajouter qu’il se démarque du MaMa Festival dans le sens où il est présent depuis plus longtemps mais aussi sur son innovation sur les question de responsabilité et d’écologie dans la mise en œuvre des actions culturelles et musicale. De plus le Printemps de Bourges mêne des actions culturelles pour les jeunes avec notamment de l’éveil musical ou encore des ateliers pour les jeunes.

Les places pour accéder au festival restent tout de même très élevées pour le tout public. Les professionnels qui y accèdent au festival ont des pass, des invitations professionnels ce qui leur donne un accès gratuit aux lieux. Ce festival, malgré ses actions autour de l’écologie, de l’émergence et de la découverte artistique reste de fait dans la zone professionnelle et le public non professionnel se trouve en difficulté à y accéder.
Le tout public devra alors, comme pour le MaMa festival attendre l’année suivante ou ces artistes émergeants rentreront sur le marché des salles de concerts françaises. La notion de festival avec la notion d’un accès pour tous reste donc très faible.

Que permettent ces festivals en comparaison aux festival dit tout public, ou même simplement public ? On remarque que ces festivals à visés professionnels permettent aux acteurs de l’industrie musicale d’assister directement à l’offre artistique avant qu’elle ne soit sur le marché. En effet les festivals professionnels, en plus d’être un moyen de s’informer sur le métier, d’être un centralisateur de professionnels et donc de créateur de réseau, permettent de voir les prochaines tendances musicales, tout genre confondus, et de se placer en position de force, à travers la connaissance du marché sur son territoire.

Ces festivals professionnels ont pour avantage de montrer les futurs artistes qui vont « marcher », et donc participent à l’émergence artistique française. Mais il est force de constater qu’il est nécéssaire d’être un professionnels pour accéder à ces nouveaux artistes. Le public non professionnel devra attendre l’année suivante afin de voir ces scènes émergentes devenir un réel produit commercialisé et disponible dans toutes les salles et festivals de France. Il y a donc un déséquilibre entre certaine valeur de découverte et un cloisonnement à cause d’un public déjà ciblé et d’une barrière créé par l’industrie musicale elle-même.

Jules Maison