Des œuvres exclusivement réalisées par des femmes: le pari engagé du Musée d’Art de Baltimore

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« The Rabbit in the Hat » de Amy Sherald, est aujourd’hui exposé au Musée d’Art de Baltimore. L’artiste est connue pour ses peintures évoquant la place et la représentation des Afro-américains dans la société.

 

N’exposer que des œuvres d’art réalisées par des artistes femmes, tel est l’ambitieux objectif du musée d’art de Baltimore (BMA), dans le Maryland aux Etats-Unis. 

Ce musée, ouvert depuis 1914, est reconnu pour sa collection étonnante comportant des œuvres de peintres célèbres dans le monde entier tels que Matisse, Monet ou encore Picasso. Pourtant ces noms impressionnants semblent ne pas suffire à l’institution culturelle, qui a pour ambition de n’acquérir que des œuvres d’artistes femmes à partir de 2020 pour sa collection permanente. Si cet objectif peut paraître ambitieux de l’extérieur, le BMA n’en est pas à son coup d’essai concernant des choix artistiques engagés. En effet, le musée a acquis sa première œuvre réalisée par une femme en 1916, soit deux ans seulement après son ouverture. Cependant, cet achat n’en a pas vu beaucoup d’autres le suivre. Aujourd’hui seulement 4% des œuvres possédées par le musée ont été réalisées par des femmes.

C’est dans un souci d’égalité et d’équité que le musée a pris cette décision, selon le directeur, Christopher Bedford. Il a d’ailleurs affirmé que cette décision visait à « éveiller les consciences, changer l’image de l’institution et corriger un déséquilibre », qui s’illustre par le faible pourcentage d’œuvre de femmes au BMA mais aussi dans la majorité des musées dans le monde.

Il semblerait que cet objectif d’égalité soit sur la bonne voie pour se réaliser. Effectivement, dès le 11 décembre 2019, une exposition intitulée « Les femmes africaine et l’art de l’identité » (African Women and the Art of Identity), prendra place au Musée d’art de Baltimore jusqu’au 19 juin 2020. Cette exposition vise à démontrer le rôle critique des femmes dans la manière de sculpter et maintenir l’identité sociale pendant le XXe siècle en Afrique.

Car, en plus de lutter pour l’égalité homme-femme dans les représentations artistiques, le BMA souhaite profiter de l’opportunité que lui offre cet objectif pour augmenter la représentation d’artistes dits d’ethnies minoritaires, en achetant notamment des œuvres de femmes, mais surtout de femmes issues de minorités comme c’est le cas avec l’exposition « Les femmes africaines et l’art de l’identité ».

Certains sont sceptiques quant aux réelles intentions du BMA : est-ce une réelle volonté d’œuvrer pour un monde et un milieu artistique plus juste et égalitaire, ou est-ce une façon de faire un coup de pub en utilisant l’une des grandes luttes sociales de nos jours ?

Il semblerait pourtant que les intentions du musée soient bonnes et même si cela fait aussi de la publicité pour l’institution culturelle, cette initiative ne parait pourvoir offrir que des résultats positifs, tant dans le milieu de l’art que dans les mentalités de la société tout entière.

Pauline Guignard