Depuis le 8 septembre, une exposition intitulée « Design du IIIème Reich », présentée au Musée du Design dans la ville de Bois-le-Duc aux Pays-Bas, fait débat au sein de la population néerlandaise et européenne. En effet, la polémique fait la une de la rubrique culturelle de plusieurs journaux : The Guardian, Le Figaro, El Pais ou encore Le Parisien.Ouverte jusqu’au 19 janvier 2020, l’exposition fascine autant qu’elle dérange. Elle présente un peu moins de 280 objets de l’époque nazis : affiches de propagande, uniformes, voitures, casques, meubles, … tout objet provenant de cette période est bon à exposer pour le musée. Alors que l’objectif premier du musée est de montrer la « machine de séduction des nazis », selon Maan Leo, porte-parole du musée, certains, voient dans cette exposition du « mauvais goût » et se méfient de l’utilisation de cette présentation par les néo-nazis. De plus, ils estiment que cette exposition « montre trop les belles choses faites par les nazis », rapporte Caetano Antunes, membre du mouvement de la Jeunesse communiste néerlandaise qui s’oppose fervemment à l’exposition, avant d’ajouter que cette exposition « donne trop à penser que les nazis avaient de bonnes idées ». Le mouvement avait d’ailleurs manifesté devant les portes du musée avant même le début de l’exposition.
Le musée a pourtant pris ses précautions afin que cette exposition soit seulement informative vis-à-vis des visiteurs. En effet, les photos, selfies ou encore vidéos sont interdits lors de la visite pour éviter que certains visiteurs ne se servent de ces éléments pour en faire de la propagande fasciste.
Maan Leo, explique que cette exposition a uniquement pour but de montrer l’utilisation du design par les nazis, que ce soit par des affiches, des drapeaux mais aussi des meubles (certains furent créés pour des personnalités importantes du régime avec des croix gammées dissimulées, entremêlées au reste du design de l’objet) ou les uniformes des officiers. Elle affirme qu’il est important de comprendre comment ce que nous voyons tous les jours peut nous influencer à penser ou à agir différemment. Les symboles nazis, qu’ils ne soient pas visibles au premier abord ou au contraire qu’ils sautent aux yeux, ont influencés inconsciemment les personnes et les sociétés à force d’y être soumis.
Jan de Vries estime que cette exposition « contient un message très puissant : la terreur peut être dissimulée sous un beau déguisement ». C’est finalement une belle leçon que nous offre cette exposition, une manière de ne pas faire les erreurs du passé et d’apprendre à critiquer ce que nous voyons et ce qu’il nous est imposé de voir.
Pauline Guignard