Qu’est-ce qu’une Micro-Folie ?
« Les Micro-Folies sont de véritables musées numériques, des espaces de création et de diffusion, d’échanges et de rencontres, une forme de Tiers-Lieu indispensable pour nos territoires, où la culture doit aller à la rencontre de tous les Français », a affirmé Franck Riester, Ministre de la Culture. Ces micro-folies peuvent s’implanter au sein d’une structure existante (médiathèque, centre culturel…) ou d’un programme neuf et peuvent être permanentes ou simplement s’installer pour une durée limitée.
D’où vient le projet ?
Initié en 2017 par Didier Fusillier, Président du Parc et de la Grande Halle de la Villette avec le Ministère de la Culture et 12 partenaires[1], opérateurs du Ministère, le projet de musée numérique est une première mondiale. L’objectif était de réunir des collections dématérialisées de ces institutions dans un lieu en cédant les droits d’utilisation. La première Micro-Folie, inaugurée à Sevran-Beaudottes en janvier 2017, réunissait 646 œuvres sur un écran géant, auxquelles venaient s’ajouter une scène, un café associatif et un atelier d’impression 3D.
Micro-Folie : réseau artistique au service des territoires
Cette plateforme culturelle de proximité a pour objectif d’animer le territoire en créant un nouveau lieu de vie convivial et accessible à tous, de réduire les inégalités géographiques en offrant aux habitants un accès aux trésors des plus grandes institutions culturelles régionales, nationales et internationales à travers le musée numérique et de prendre part à un réseau permettant de mutualiser les moyens et de soutenir les artistes et les associations locales à travers une coopération artistique.
Le dispositif technique
Chaque Micro-Folie est différente puisqu’elle s’adapte au territoire dans lequel elle est implantée mais elles sont toutes conçues sur un même modèle : elles comprennent un musée numérique (un grand écran et des tablettes qui affichent et détaillent en très haute définition les œuvres numérisées par les musées français accompagnées de contenus pédagogiques rédigés par les conservateurs de ces derniers) et des modules complémentaires tels qu’un fab-lab avec imprimante 3D et outils informatiques, un espace dédié à la réalité virtuelle, un espace scénique et un café/bibliothèque/ludothèque. Dans l’espace musée numérique il existe plusieurs modes de visites : un mode « libre » qui permet de laisser le musée numérique en libre accès à tous et où chacun peut suivre sa propre navigation entre l’écran et sa tablette, un mode « enfant » plus interactif sous forme de jeu et un mode « conférencier » qui permet d’organiser des visites thématisées et programmées pour les groupes.
1000 Micro-Folies d’ici 2022
C’est l’objectif qu’a annoncé Franck Riester le 16 septembre 2019. Les Micro-Folies sont simples à installer et peu onéreuses, elles permettent de créer de nouveaux lieux de vie conviviaux et attractifs, tout en réduisant les inégalités géographiques d’accès à la culture. De nouvelles Micro-Folies ont donc vu le jour il y a peu comme en Guadeloupe où deux Micro-Folies ont été inaugurées le 16 Novembre dernier dont une micro-folie itinérante qui se déplacera dans 16 communes grâce à un système de salle gonflable et qui a la fonction de musée numérique le jour et salle de cinéma le soir. D’autres projets sont en préparation en Guadeloupe pour 2020 mais également sur d’autres territoires plus petits, par exemple le Village de Couzon dans l’Allier qui a lancé en mai 2019 une campagne de financement participatif pour son projet de musée numérique. Le prochain objectif serait de rendre le concept de Micro-Folie itinérant en l’installant dans un bus toujours dans cette optique d’amener la culture au plus proche des populations.
Un dispositif qui se développe à l’international
Parallèlement à leur forte croissante en France, les Micro-Folies se développent aussi à l’international, où elles deviennent des lieux de diffusion de la culture française et un outil de promotion de la Francophonie. Elles investissent notamment des réseaux culturels français à l’exemple de l’Alliance Française d’Abu Dhabi qui a réaménagé en avril dernier sa médiathèque afin d’accueillir un musée numérique visant à faciliter l’apprentissage des langues. D’autres structures ont également adhéré à ce nouveau concept de musée numérique comme l’Institut Français du Caire, celui de Pékin, ou encore l’Alliance Français de Lima. Outre les réseaux culturels français, d’autres types d’établissements se sont laissés séduire par ce modèle, par exemple la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale de Molenbeek en Belgique ou le Musée de la Civilisation de Québec.
À l’heure où l’un des défis et objectifs principaux du Ministère de la Culture réside en la démocratisation culturelle, les Micro-Folies semblent en passe de réussir cet ambitieux projet.
[1]Le musée du Louvre, le CNAC Georges-Pompidou, le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, la RMN-Grand Palais, le Château de Versailles, le Musée Picasso, Universcience, la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, le Musée d’Orsay, l’Opéra national de Paris, l’Institut du Monde Arabe et le Festival d’Avignon.
Margaux Lalevée