Grand succès de La Biennale des arts vivants de Toulouse

Après un premier test réussi, les acteurs culturels toulousains espèrent pérenniser le partenariat pour l’édition 2021

Entre le 24 septembre et le 12 octobre de cette année, la ville de Toulouse a vécu au rythme de propositions artistiques insolites. Non seulement par leur contenu, mais surtout pour l’innovation dans l’espace et les interactions. Près de 30 partenaires du secteur culturel local ont décidé de se regrouper pour une biennale qui marque l’ouverture commune  de la saison culturelle toulousaine. Une nouvelle expérience  basée sur le partage : partage d’équipes artistiques, de thématiques scéniques, de lieux et des publics pour un mélange innovant à l’échelle de la métropole. Tout cela avec l’appui des collectivités territoriales qui ont vu dans ce projet un écho de leurs envies et leurs enjeux de mobilité des publics entre communes, de collaboration étroite entre structures, de recherche de l’innovation et de soutien de la création émergente.

Les mots de Stéphane Gil, délégué du ThéâtredelaCité, résument bien les motivations qui ont amené les partenaires —parmi lesquels on retrouve la Cave Poésie, l’Espace Bonnefoi, Toulouse les Orgues, le musée des Abattoirs, le Théâtre du Grand Rond ou la ville de Cugnaux— à s’allier dans une offre commune :

« Il est aujourd’hui impératif de décloisonner ces territoires. Pas seulement pour répondre à la nécessité de mutualiser des moyens, ni sur la foi de goûts communs en matière de programmation mais par envie véritable de faire un pas de côté dans ses habitudes, de partager réellement de la transversalité et de la pluridisciplinarité ».

Ibidem, de la compagnie OBRA Théâtre, au ThéâtredelaCité – Photo de OBRA Théâtre

Ces déclarations résument ainsi quelques unes des priorités concernant les objectifs et la programmation de cet événement qui a duré trois semaines. Les organisateurs ont voulu s’inscrire dans une démarche qui cherche à travailler dans une logique collective et collégiale dans tous les domaines (technique, communication, etc.), à proposer un temps fort repérable aussi bien à l’échelle locale que régionale, nationale et même internationale, à créer  des espaces de convivialité et complicité entre artistes et publics et à ouvrir et animer le débat sur des thématiques internationales auprès des professionnels du spectacle vivant. Et ceux-ci sont seulement une toute petite partie des enjeux abordés.

Se prendre, spectacle de cirque chez l’habitant de la compagnie Lion Lion – Image La Biennale

La Biennale a présenté une programmation foisonnante et pluridisciplinaire, composée de spectacles, sorties de résidence, lectures et concerts,  installations, temps de rencontres, un cycle de projections et ateliers, en abordant des disciplines diverses telles que le théâtre, la musique, la danse, le cirque, la lecture, la photographie, les arts visuelles ou la performance présentées en salle ou dans la rue. La programmation a été aussi internationale, avec la participation d’artistes de près de 30 pays (Brésil, Royaume-Uni, Australie, Singapour, Canada, Egypte ou Bulgarie) et ouverte au plus grand nombre grâce à des propositions pour tous les âges et publics. L’événement a eu aussi l’intention d’être lieu de rassemblement des professionnels de la culture autour des journées spécialisés.

Justement le fil rouge des activités visant le public professionnel, organisées entre le mercredi 2 et le vendredi 4 octobre, a été l’ambition internationale dans le secteur culturel : sa nécessité, ses enjeux, ses problématiques, ses procédées, etc. Pendant plusieurs temps conviviaux les participants ont pu échanger leurs témoignages, leurs pratiques et les formes de transmission de projets internationaux. D’autres thématiques, comme les droits culturels et culture sourde ou les notions de traduction, interprétation et déplacement ont été aussi les protagonistes d’ateliers et journées de travail.

Apperçu du parcours « Le jour de la danse » – Image de La Biennale

Au niveau pratique, l’accès aux activités de La Biennale c’est fait sous réservation via la plateforme de billetterie du réseau Festik, mais aussi grâce à la Carte Biennale à 5 €, qui a permis aux intéressés d’obtenir des tarifs préférentiels dans tous les lieux. Parmi les plus grandes satisfactions des organisateurs on retrouve les parcours de La Biennale, des itinéraires thématiques ou circuits proposés dans une journée avec des types d’activité, des esthétiques et de lieux éclectiques. Ces circuits on été soigneusement conçus par les professionnels des structures participantes comme une manière peu classique de médiation culturelle. Amener les publics à la rencontre des artistes dans des lieux inouïs, les confronter à des thématiques peux probables ou leur faire découvrir des nouveaux endroits de la scène artistique et culturelle toulousaine.

Après tout, quelles ont été les réussites et les chiffres de cette première édition ? 20 000 spectateurs, 350 professionnels mobilisés, 10 parcours thématiques et 100 représentations dont 10 premières françaises signent un début remarquable. Les organisateurs se préparent déjà à la rentrée 2021. Pour plus d’informations sur la programmation, le partenariat et le bilan d’expérience de La Biennale, rendez-vous sur le site www.labiennale-toulouse.com ou sur les réseaux sociaux.

Mireia Sánchez Molas