Résumé de l’affaire
Le 2 octobre 2018, le journaliste Jamal Khashoggi saoudien a été retrouvé assassiné dans l’enceinte du consulat d’Arabie Saoudite en Turquie. Rapidement, les enquêteurs de l’ONU avaient conclus que l’homme avait été victime « d’une exécution extrajudiciaire pour laquelle l’État d’Arabie Saoudite est responsable aux termes du droit relatif aux droits humains ». Il faut noter que l’Arabie Saoudite n’avait pas souhaité coopérer avec les enquêteurs des Nations Unies. Pour le parquet de justice d’Istanbul, la culpabilité de l’Arabie Saoudite ne fait aucun doute et la justice Turque exige toujours l’extradition de 18 suspects actuellement en Arabie Saoudite.
Dans l’image à gauche Mohammed ben Salmane et à droite Jamal Khashoggi.
État des lieux un an plus tard
Un an après, peu de choses ont concrètement changées. La principale différence concerne le comportement du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. En effet ce dernier, sans pour autant reconnaitre sa culpabilité ou celle du gouvernement saoudien, a reconnu sa responsabilité dans le meurtre du journaliste en déclarant je cite « qu’il en était de sa responsabilité car c’est arrivé sous sa direction ». A l’heure actuelle, personne ne sait encore officiellement où se trouve le corps de Jamal Khashoggi ni si il sera un jour rendu à sa famille.
Bilan contextuel de l’affaire
Cette affaire s’inscrit dans la continuité d’un système judiciaire saoudien extrêmement opaque ainsi que dans un contexte de répression des défenseurs des droits de l’homme dans le pays. D’après Amnesty International, 14 de ces défenseurs seraient encore détenus en prison depuis au moins 6 mois sans avoir été encore inculpés. Ces derniers ont déclaré au tribunal qu’ils avaient subis des actes de torture pendant leur emprisonnement et que pendant les interrogatoires, « ils avaient été soumis à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements dans le but de leur extorquer des « aveux » ».
Max Baclet