Le premier match de catch féminin de l’histoire en Arabie Saoudite

Un évènement exceptionnel dans le contexte sociétal de l’Arabie Saoudite

Le 31 octobre 2019 a eu lieu au Stade International du Roi-Fahd à Riyad le premier match de catch féminin d’Arabie Saoudite de l’histoire du pays. Ce évènement s’est déroulé dans le cadre de la deuxième édition de la manifestation Crown Jewel organisée par la WWE, la principale fédération de catch professionnel des États-Unis. Cette manifestation rentre dans le cadre d’un accord négocié entre la fédération et le gouvernement saoudien pour une période de 10 ans, accord qui avait causé à l’époque de sa signature un tollé en raison des accusation contre l’Arabie Saoudite dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi.

Le match en lui-même n’a pas été simple à obtenir, les autorités saoudiennes étant à la base fermement opposées à toute participation féminine à l’évènement. Éventuellement et après une forte protestation de la part du public occidental, le prince héritier Mohammed ben Salmane a finalement autorisé le match, plaçant l’évènement comme faisant parti du programme d’ouverture culturelle du pays soutenu par le prince. Les deux athlètes ont cependant du se plier à plusieurs règles, notamment la quasi-absence de maquillage ainsi que le port de vêtements intégraux ne laissant par apercevoir leurs corps.

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Comparaison des tenues « classiques » avec les tenues portées en Arabie Saoudite par les deux catcheuses (Natalie « Natalya » Katherine Neidhart à droite et Lacey Evans à gauche)

Un petit pas pour l’émancipation des femmes

Même si cet évènement va dans la bonne direction pour l’émancipation des femmes en Arabie Saoudite, il ne faut pas oublier qu’il ne représente qu’une goutte d’eau dans le combat au quotidien de ces dernières. Un exemple frappant et en rapport avec le sujet était visible dans le public, les femmes saoudiennes souhaitant participer à l’évènement devant forcément être accompagnées par un homme de leur famille, démontrant que leur tutelle par ces derniers est un fait réel à ne par oublier, et que la lutte pour l’égalité est loin d’être terminée.

Max Baclet