Eliud Kipchoge : le marathon dans la peau ?

Le marathonien Eliud Kipchoge, champion du monde en titre dans sa discipline depuis le marathon de Berlin terminé en 2h 1min 39s, s’est de nouveau illustré ce 12 octobre 2019 en devenant le premier homme de l’histoire à parcourir ces 42,195 km sous la barre des 2 heures en très exactement 1h 59min 40s.

Le marathonien Eliud Kipchoge le 12 octobre 2019 à Vienne après avoir battu son record. Photo prise par REUTERS/LEONHARD FOEGER.

La performance du Kényan ne fait que confirmer la suprématie des Kényans, mais également des Éthiopiens dans les courses de longue distance. Les chiffres sont sans appel : sur les 10 recordmen du monde de marathon 7 sont de nationalité kényane et 3 de nationalité éthiopienne. Ce leadership est également visible chez les femmes avec 5 championnes kényanes et 2 Éthiopiennes parmi les 10 meilleures mondiales.

La prouesse d’Eliud Kipchoge a ainsi relancé les controverses quant à une supposée prédisposition génétique des Kényans pour la course à pied. En effet, diverses études ont été menées à ce sujet sans qu’aucune ne parvienne réellement à expliquer ce phénomène.

Certaines théories tendent à attribuer cette habileté à la course à pied par des raisons culturelles telles que le fait que dès leur plus jeune âge les enfants doivent marcher 10km tous les jours pour se rendre à l’école dans les pays d’Afrique de l’est ou bien le fait qu’ils vivent en altitude et voient la course à pied comme l’une des seules issues possible à la pauvreté. D’autres études tendent à affirmer que les sportifs kényans et éthiopiens bénéficieraient d’une génétique de la course à pied qui leur serait propre, le chercheur Bengt Saltin affirmait notamment que les mollets des coureurs kényans pesaient 400 grammes de moins que ceux des Danois ce qui leur permettaient alors de consommer 8 % d’énergie de moins par kilomètre.

Quelle est la vraie raison expliquant la suprématie des sportifs de nationalité kényane dans les courses de fond ?

Aucune réponse pouvant être prouvée scientifiquement n’a été trouvé. Ce qu’il convient par ailleurs de souligner est que les explications culturelles et purement génétiques proposées tendent à sous-estimer l’effort, la persévérance et les entraînements des sportifs éthiopiens et kényans qui bénéficient pour sûr d’un certain sentiment d’invincibilité de par leurs incroyables performances.

Cathy Faubry