La Copa Libertadores déplacée suite aux tensions qui agitent le Chili

Initialement prévue à Santiago le 23 novembre, la finale de Copa Libertadores a été déplacée à Lima en raison des manifestations qui secouent le Chili.

Gabriel Barbosa, auteur des deux buts qui ont permis de sacrer l’équipe brésilienne Flamengo en finale de la Copa Libertadores 2019© AFP

 La finale de la Copa Libertadores s’est déroulée samedi 23 novembre et a sacré champion le club brésilien Flamengo. Ils ont battu l’équipe argentine River Plate, tenant du titre en 2018 (2-1). La finale, qui devait se dérouler à Santiago, a finalement été déplacée à Lima  en raison de la crise sociale qui traverse le Chili. C’est un coup dur pour les autorités chiliennes et pour la Conmebol, qui avait déjà dû reporter la finale du championnat en 2018, suite à des violences en Argentine. « De nouvelles circonstances de force majeure et des questions d’ordre public, analysées et évaluées avec prudence (…) ont justifié la décision de déplacer la finale de la Copa Libertadores 2019 à Lima, au Pérou, en maintenant la date du 23 novembre », s’est justifiée la Conmebol dans un communiqué.

Un conflit social d’envergure  

Manifestation le 25 octobre à Santiago, une semaine après le début de la crise sociale © Pedro Ugarte/ AFP

Le Chili est en proie à une crise sociale qui plonge le pays dans la paralysie. Si les manifestations ont d’abord commencé en réponse à la hausse du prix du métro, elles se sont transformées en revendications politiques. Le peuple chilien demande désormais le changement du système économique et politique du pays, hérité de la dictature d’Augusto Pinochet. Face à la situation, le gouvernement de Sebastian Piñera a décidé d’organiser un référendum en avril 2020 pour procéder à un changement de Constitution. « Si les citoyens le décident, nous avancerons vers une nouvelle Constitution, la première élaborée en démocratie » a déclaré le président chilien. 

Annulation des événements internationaux  au Chili

Le déplacement du championnat de football sud-américain intervient après la suppression de plusieurs événements d’envergure internationale : le conflit social a entrainé le report de la COP25 en Espagne, l’annulation du forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) et la suppression de rencontres sportives. L’équipe nationale de football a exprimé son soutien aux manifestants en annulant plusieurs rencontres amicales prévues avec la Bolivie et le Pérou durant le mois de novembre. «  Les joueurs se sont réunis et ont pris cette décision en raison du climat social, pour tout ce que traverse le pays, celle de ne pas jouer face au Pérou, considérant qu’ainsi ils montreraient leur solidarité  » a déclaré Reinaldo Rueda, sélectionneur de l’équipe. La Fédération chilienne de football a également décidé de suspendre le championnat national face au conflit qui agite le pays.

 

Soutien des stars aux manifestants

La chanteuse Mon Laferte aux Latin Grammys avec l’inscription « En Chile torturan, violan y matan » ©Getty Images

La chanteuse Mon Laferte a également apporté son soutien aux manifestants lors des Latin Grammys, le 14 novembre dernier. La chanteuse de 36 ans a protesté contre les violences policières en arrivant à la cérémonie seins nus, avec l’inscription « En Chile torturan, violan y matan »  (« Au Chili ils torturent, violent et tuent »). De nombreux manifestants ont déposé plainte contre les forces de police pour torture, violences ou agressions sexuelles. Selon Amnesty International, cinq personnes auraient même perdu la vie suite aux répressions. Les victimes sont nombreuses et le comportement des forces de l’ordre ne fait qu’aggraver le climat de tensions qui règne actuellement au sein de la société chilienne.

Claire DOREY