Masdar City, la ville du futur ?

Masdar City, éco-cité expérimentale, Abu Dhabi

Située à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, Masdar City est la première ville qui mise sur la fin du pétrole, avec une vie « sans émissions de carbone et sans déchets ». Masdar, qui signifie « source » en arabe, est localisée à 30km à l’est d’Abu Dhabi, en plein milieu du désert, et s’étale sur 6540 hectares. En 2006, face à la croissance de la demande énergétique de l’émirat, et sa dépendance aux importations de gaz, Cheikh Zayed avait conçu ce projet. Les travaux ont commencé en février 2008, et devaient se terminer en 2016. Or, il ne s’achèvera qu’en 2030, et la cité pourra accueillir 40 000 habitants et 1500 entreprises. Le projet s’inscrit dans le programme Abu Dhabi Economic Vision 2030, dont le but est de transformer le modèle économique de l’émirat, et d’en faire une économie fondée sur la connaissance et l’innovation. Dessinée par le cabinet britannique de design et d’architecture Foster and Partners, la ville devrait coûter entre 18 et 20 milliards de dollars.

Un pôle d’excellence technologique

Mais pour l’instant, Masdar City se résume à deux îlots d’une superficie totale de 150 000 m² : l’Institut des sciences et des technologies (Masdar Institute of Science and Technology, ou MIST, en anglais), et l’Agence internationale des énergies renouvelables (International Renewable Energy Agency, Irena). 2000 personnes, étudiants chercheurs, employés et ouvriers du bâtiment, travaillent au sein du MIST et l’Irena ne compte pour l’instant que 250 occupants, et les résidents permanents de Masdar sont à peine plus nombreux.

Une cité alimentée par les énergies renouvelables

Parmi les infrastructures envisagées, il y a :

– la construction d’une centrale solaire d’une puissance de 100 mégawatts, équipée de 768 miroirs paraboliques sur 2,5 km²

– la couverture des toits de la ville de 5000 m² de panneaux photovoltaïques

– le recours à l’hydrogène et à des agrocarburants issus de cultures utilisant les eaux usées pour remplacer les carburants fossiles

– l’utilisation des eaux usées, après recyclage, pour l’irrigation des cultures destinées à l’alimentation

– la construction d’une ferme éolienne de 20 mégawatts.

Des transports optimisés

La mise en place d’un système de transports sans émissions de gaz à effet de serre va être mis en place : le PRT (Personal Rapid Transit). Avec des cabines de taille moyenne (1 à 10 personnes), les véhicules se déplacent automatiquement à la demande selon une voie définie. Les flux peuvent varier en fonction du trafic et des trajets possibles. La marche à pieds et le vélo seront également privilégiés comme moyens de transport.

Malgré tout, si cette éco-cité est présentée comme un modèle, il y a de forts contrastes : les Émirats Arabes Unis présentent l’une des pires empreintes carbone de la planète et exploitent toujours sans retenue leur rente pétrolière. Dans les grandes villes comme Dubaï et Abu Dhabi, ce sont les grosses voitures et la climatisation qui sont utilisées toute l’année.

Noémie Thirot