La contribution vise à analyser, sur la base de documents publiés et non publiés, la véritable consistance du bâti des implantations urbaines subalpines des XIIe-XVe siècles, au-delà des clichés et des convictions plus ou moins fondés de l’historiographie. A cet égard, on a toujours supposé que, pour l’Italie communale, le XIIIe siècle représente un moment crucial dans les processus de transformation des techniques de construction : la réouverture des carrières, l’accroissement de la capacité de production briquetière ainsi que les premières tentatives de standardisation des éléments – accompagnés d’une réglementation plus précise et plus stricte – ont souvent été interprétés comme des indications certaines d’un rapide passage du bâtiment en matériaux périssables à une utilisation extensive de la pierre et de la brique. Si, dans sa substance, l’idée paraît être partageable, de nombreux aspects restent à étudier. Il suffit de constater que, au milieu du XVe siècle même, l’effort de limiter l’utilisation de bois et de la paille dans les édifices et dans les toits des bâtiments, pour des raisons de sécurité ou de décence de l’espace urbain, était une préoccupation fréquente des institutions qui avaient le gouvernement des villes. Il semble, donc, que le temps soit venu pour un réexamen des procédés de construction, de la production au chantier, de la chronologie relative à la diffusion des artefacts et de la véritable image de quelques-unes parmi les agglomérations urbaines les principales du Piémont à la fin du moyen-âge.