(Posté par Louis pour Nicolas)
Nicolas est actuellement en Nouvelle-Zélande pour un minimum de six mois dans le cadre de son Master Stratégie Culturelle Internationale avec Champollion.
Départ pour une nouvelle vie
Aéroport de Toulouse-Blagnac, lundi 28 janvier 2013. Je dis « au revoir » à ma famille, ce n’est pas le moment le plus joyeux de ma vie, c’est même assez dur. J’ignore à ce moment à quel point 30 heures de vol plus tard, j’allais prendre la claque de ma vie.
(Posté par Louis pour Nicolas)
Nicolas est actuellement en Nouvelle-Zélande pour un minimum de six mois dans le cadre de son Master Stratégie Culturelle Internationale avec Champollion.
Départ pour une nouvelle vie
Aéroport de Toulouse-Blagnac, lundi 28 janvier 2013. Je dis « au revoir » à ma famille, ce n’est pas le moment le plus joyeux de ma vie, c’est même assez dur. J’ignore à ce moment à quel point 30 heures de vol plus tard, j’allais prendre la claque de ma vie.
Première escale: Londres. Après avoir fait Toulouse-Londres dans une ambiance bon enfant avec le groupe Commando Percus (connu plutôt des festivaliers de la région), je me retrouve pour la première fois seul dans Heathrow. Pour faire bien les choses et me faire remarquer dans un des aéroports les plus stricts d’Europe en matière de sécurité, j’ai oublié une vieille paire de ciseaux dans la mallette du PC que je trimballe avec moi. Résultat? Un passage à la sécurité qui prendra le double du temps. Quatre heures plus tard, je pars pour 18 heures d’avion, et un changement brutal d’horaires, de saison et d’hémisphère. Je découvre la mégapole de Singapour et les petits îlots qui l’entourent, depuis l’avion. La découverte sera brève, car ensuite, huit heures de vol direction Sydney pour l’avant-dernière étape. Je découvre un premier spectacle d’une beauté à couper le souffle, le lever du soleil au-dessus des nuages, puis l’Opéra de Sydney. Mon but se rapproche. Je change de compagnie pour un court vol de Sydney à Auckland. À bord, des hôtesses de l’air tout droit sorties d’une agence de mannequins nous donnent des formulaires pour nous familiariser avec la très stricte douane de Nouvelle-Zélande. Interdiction d’amener de la nourriture, certains types de boissons ou de médicaments. Par ailleurs, passer la douane requiert de la patience, environ 1h30 pour passer les différentes étapes.
Premiers pas en Aotearoa
Je viens d’arriver à Auckland, un décalage horaire de 12h dans les jambes, mais rien n’entame mon enthousiasme. Mon adorable maître de stage vient me chercher à l’aéroport. Une douche plus tard, elle m’emmène voir des collocations dans un périmètre proche de sa maison, pour pouvoir faire du covoiturage pour aller au travail. Les premières personnes que je rencontre m’emmènent à penser que comprendre l’accent local sera comme monter un meuble lorsqu’on a seulement une notice en allemand. Heureusement, Simran, ma maîtresse de stage sera mon interprète. L’affaire sera vite conclue, le lendemain, j’emménage dans mon nouvel appart’. La première nuit, je suis hébergé par Simran et son mari. Je me familiarise avec l’hospitalité et la gentillesse néo-zélandaises. Le lendemain, direction mon lieu de stage: le Te Tuhi Centre for the Arts. Là, je réalise que nous, Européens, ne connaissons pas du tout la Nouvelle-Zélande. Après tout, ce qu’on sait, c’est qu’ils ont des paysages magnifiques, qu’ils sont super bons en sport (notamment le rugby), et….c’est tout.
Auckland, ville d’art et de cultures
Nous ne savons pas à quel point l’art néo-zélandais est riche et diversifié. On peut voir des galeries partout à Auckland, et leur approche de l’art est très intéressante. Le street art est très présent (notamment à Karangape Road-alias K’Road), tout comme le design, le print art, la peinture abstraite et le perform art. Mon lieu de stage, le Te Tuhi s’inscrit dans cette pluralité en proposant des expositions de qualité, originales et diversifiées depuis sa création. Prochaine exposition en date « Destroyed Word », une installation vidéo du performer espagnol Santiago Sierra, connu pour son anticapitalisme virulent et sa provocation. Auckland est une ville cosmopolite, avec une multitude de communautés différentes, l’interculturalité est au cœur même de la ville. Du coup, on peut manger tous les jours une cuisine totalement différente, rencontrer des gens de tout pays et échanger avec eux. Les Aucklanders sont du coup très ouverts d’esprit. Par exemple, l’ouverture du mariage aux couples homosexuels est ici aussi en discussion. Pourtant, pas de réaction homophobe hystérique, et la Gay Pride, très populaire, se déroule dans une super bonne ambiance, avec la participation des commerces aux différents chars. Ici, d’ailleurs, les réactions en France font rire (tout comme le récent scandale sur la viande de bœuf/cheval).
Auckland et ses trésors (en attendant que je bouge sur d’autres villes)
Vivre dans un pays aussi beau, et ne rester concentré que sur le stage serait criminel. J’ai donc décidé de troquer mes habitudes d’étudiant occidental un peu nerd sur les bords pour bouger à chaque fois que j’ai eu l’occasion. Tout d’abord, le centre-ville d’Auckland. Déjà, rien que ça, ça vaut largement le détour. Le Waterfront, ancien port industriel a été entièrement réhabilité à l’occasion de la coupe du monde de rugby, pour en faire un lieu touristique attractif, avec des aires de jeu et de repos un peu partout. Les silos ont été transformés en lieux d’exposition ou en écran géant pour des projections en plein air, et du matériel naval réutilisé pour toute autre chose. Ponsonby, quartier gay et artistique avec ses bars, ses boutiques, ses belles maisons. K’Road, coin animé où se regroupe un milieu alternatif. Queen Street, les Champs-Élysées locaux. La Skytower, tour emblème de la ville, plus haute que la tour Eiffel, et visible de partout. Tout est fait pour vous mettre une claque. Autre chose appréciable, nous avons beau être dans une métropole d’un million et demi d’habitants (en comptant les suburbs, rattachés récemment à Auckland), soit près d’un tiers de la population du pays, il règne une atmosphère de tranquillité, chose que l’on ne verrait pas dans les grandes villes chez nous. . Au-delà de la ville, le spectacle offert par les coins environnants est à couper le souffle, que ce soit le One Tree Hill – volcan donnant une vue sur Auckland, et reconnaissable à son obélisque – le très joli suburb de Devonport, les plages multiples, ou, cerise sur le gâteau (pour l’instant, car à chaque fois, je prends une claque supplémentaire), les îles de Rangitoto (une île volcan émergée il y a 600 ans) et Motutapu, rattachées l’une à l’autre. Un voyage à Auckland serait incomplet sans un tour au mythique Éden Park, temple du rugby et du cricket et sa ferveur. La Nouvelle-Zélande est une expérience majeure dans une vie. Le bonheur procuré, l’épanouissement relèvent presque du mystique, un orgasme visuel qui n’a nul autre pareil. À l’heure où j’écris, le voyage a pris une autre tournure et j’envisage sérieusement de rester ici quelque temps.
Pour suivre Nicolas dans sa découverte de la Nouvelle-Zélande et voir plus de photos : The Frog And The Fern