A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Thierry Gentilhomme, préfet du Tarn, a invité une trentaine de Tarnaises, au côté d’Hélène Prévost, déléguée aux droits des femmes, à échanger le 10 mars autour d’un brunch dans les salons de la préfecture.
Pour son dossier spécial « Elles font le Tarn », La Lettre de l’Etat pour le Tarn (préfecture du Tarn) a interwievé Nawel Bensetti, chargée de développement local à l’AFEV Tarn/Aveyron.
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Thierry Gentilhomme, préfet du Tarn, a invité une trentaine de Tarnaises, au côté d’Hélène Prévost, déléguée aux droits des femmes, à échanger le 10 mars autour d’un brunch dans les salons de la préfecture.
Pour son dossier spécial « Elles font le Tarn », La Lettre de l’Etat pour le Tarn (préfecture du Tarn) a interwievé Nawel Bensetti, chargée de développement local à l’AFEV Tarn/Aveyron.
Vous êtes permanente de l’AFEV à la Fac Champollion. Quel est le but de cette association et les actions mises en œuvre ?
L’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV), implantée à l’université Champollion à Albi, met en relation des étudiants bénévoles avec des enfants ou des jeunes en difficulté sociale, scolaire. Le but est de remobiliser, redonner confiance à ces jeunes. L’accompagnement se fait à domicile afin d’apporter un soutien aux parents également. Il s’agit d’un véritable engagement citoyen pour les étudiants bénévoles.
Le travail s’effectue en collaboration avec l’Education Nationale mais aussi avec les travailleurs sociaux (sauvegarde de l’enfance, associations des différents quartiers…).
Chaque année, nous recrutons des jeunes en service civique (14 cette année). Ils effectuent 24 heures par semaine au sein de l’AFEV. Diverses missions leur sont données telles qu’être référents des étudiants bénévoles, encadrer des groupes d’enfants au sein d’écoles…Nous prévoyons d’en recruter 16 l’année prochaine.
Deux actions majeures sont également menées au côté de l’accompagnement individualisé:
– la plate-forme de l’engagement: l’AFEV donne la possibilité aux étudiants de s’engager dans diverses associations étudiantes. Le but est de promouvoir l’engagement étudiant au sein de l’université ;
– «Tous acteurs de l’école»: des jeunes en service civique encadrent des groupes d’enfants dans les écoles de Gaillac et Saint-Juéry, autour d’animations choisies soit par l’enfant, soit par l’équipe pédagogique.
Des projets pour la rentrée 2015-2016?
Oui, l’AFEV a le projet de développer l’action «Colocation à projet solidaire» (KAPS). L’idée est de mettre des jeunes étudiants en colocation dans un quartier d’habitat social. En contrepartie, ces jeunes vont monter un projet solidaire au sein du quartier où ils seront résidents.
Cela leur donnera encore plus de légitimité et de proximité dans les actions qui seront mises en place. Le KAPS a déjà fait ses preuves dans d’autres villes comme Toulouse, Lyon…
Qu’est-ce qui vous a amenée à vous impliquer activement dans cette association et quelle est votre fonction?
J’étais étudiante à Champollion et j’ai décidé de m’engager en tant que bénévole pendant 2 ans au sein de l’AFEV. J’effectuai deux heures par semaine. Je m’occupais des gens du voyage et d’une jeune fille d’un quartier d’Albi. J’ai pu à travers mes deux ans de bénévolat, développer des projets d’animation. J’ai été
de ce fait beaucoup plus impliquée.
L’AFEV m’a proposé de candidater sur un poste de salarié. Je ne savais pas quel poste j’allais occuper mais j’ai accepté.
Actuellement, je suis chargée de développement local. Je suis chargée de mettre en œuvre le projet éducatif de l’AFEV sur l’ensemble du territoire, d’accompagner et soutenir les différentes associations étudiante de la fac. Je fais également en sorte qu’elles puissent se rencontrer et échanger facilement.
L’AFEV m’a fait confiance, m’a donné ma chance car je n’avais que le bac : c’est mon engagement associatif, mon bénévolat, ma motivation qui ont permis à l’AFEV de me faire confiance et de me proposer ce poste.
A mon tour, je fais également confiance aux jeunes en service civique que nous avons embauchés, je les accompagne, les forme, les responsabilise afin qu’ils puissent également s’épanouir dans leur volontariat et repartir avec une expérience citoyenne riche pour leurs parcours de vie.
Qu’est-ce que cela vous apporte sur le plan personnel et surtout en tant que femme ?
Lorsque j’étais étudiante, j’étais assez réservée. Mon engagement associatif m’a donné beaucoup plus confiance en moi. J’ai alors su et compris que j’avais toute ma place dans la société et que j’avais un regard et une vision a apporter. Ma parole a été de ce fait légitimée.
Il faut noter que 90% de filles s’ engagent à l’AFEV. Rigoureuses, patientes, imaginatives et forces de propositions sont des valeurs qui les caractérisent et me caractérise!
Les femmes ont combattu pour avoir certains droits aujourd’hui elles le font encore, notamment à travers l’engagement fort qu’elle portent dans des actions de solidarité. Je ne dirais pas qu’elles sont l’avenir de demain mais elles y contribuent énormément, elles font bouger les choses, et il faut l’entendre et le valoriser. Je me sens parmi elles, car en tant que femme, c’est ça qui me construit et qui me permet de renforcer mon esprit critique.
Jusqu’à me poser même la question d’un nouvel engagement possible qui s’ouvre à moi : la politique. Pourquoi pas moi?