[SCI le monde m’était conté] Buenos Aires, mon Paris Latino

SCI le monde m’était conté », c’est le nom de code du projet web des étudiants du master Stratégies Culturelles Internationales, actuellement en stage aux quatre coins du monde. C’est beaucoup plus au sud que nous partons maintenant retrouver Solène, à Buenos Aires pour son stage au Centro Cultural Ana Frank…

SCI le monde m’était conté », c’est le nom de code du projet web des étudiants du master Stratégies Culturelles Internationales, actuellement en stage aux quatre coins du monde. C’est beaucoup plus au sud que nous partons maintenant retrouver Solène, à Buenos Aires pour son stage au Centro Cultural Ana Frank…

Il semble que le continent américain soit une destination de prédilection pour notre promotion cette année. Ayant élu domicile à Buenos Aires pour 4 mois, je ne serais donc pas une exception. Je suis arrivée début mars et je fais mon stage au Centro Ana Frank Argentina en tant qu’Assistante de programmation de projet culturel. Ces deux premiers mois furent intenses et les deux prochains promettent encore beaucoup d’aventures et de découvertes !

Buenos Aires la plus belle !

Avec une superficie deux fois plus importante que Paris, Buenos Aires compte 48 quartiers bien définis. Chacun revêt une architecture et une identité culturelle qui lui est propre. Au delà de ses climatiseurs suspendus aux balcons, ses trottoirs carrelés, ses quelques chiens errants, ses garages et parkings à chaque coin de rue et l’air ambiant latino, il est des endroits qui vous ferons étrangement penser à Paris, Madrid et même Londres. Le sentiment à l’arrivée est alors un mélange entre le dépaysement et « être comme à la maison ».

Pour ce qui est de la diversité culturelle, elle est déroutante et se traduit sur les murs comme sur les visages. On dit que si les Mexicains descendent des Aztèques et les Péruviens des Incas, les Argentins, eux, descendent des bateaux. En effet la population argentine est principalement issue d’immigrants. Ainsi oubliez le stéréotype latino, les argentins ressemblent à vous et moi, au Monde entier.

La vie culturelle est particulièrement intense à Buenos Aires et se joue donc sur tous les tableaux de jour comme de nuit. Les nombreux musées et centres culturels en témoignent, tout comme les théâtres et salles de spectacle qui se dressent le long de l’avenue Corrientes, le Broadway argentin. Buenos aires est une ville qui ne dort jamais. La ville a même banalisé la fameuse Avenida de Mayo le temps d’une journée pour célébrer les Droits de l’Homme et le pluralisme culturel, mettant à l’honneur les communautés culturelles étrangères.

Au delà du mur

A côté de ces aspects culturels riches et flamboyants, de fil en aiguille, vous vous rendez compte que tout n’est pas rose par ici, surtout pour les Argentins. En cette année d’élection présidentielle, beaucoup d’espoirs sont tournés vers le changement qu’annonce peut être (sûrement) novembre 2015.

La situation économique catastrophique du pays et les scandales à répétition soulèvent de nombreuses indignations et promet de grands chamboulements dans l’avenir politique du pays. Le gouvernement actuel maintient une certaine pauvreté et une production essentiellement nationale. Si bien que toute possession d’objets de luxe et issus de production étrangère doit être déclarée.

La politique est comptée parmi les sujets les plus sensibles que les argentins se gardent bien d’aborder avec n’importe qui. En raison des nombreux coups d’Etat dans l’Histoire argentine et de la politisation importante de la population, le gouvernement impose la fermeture des bars et boliches (boîtes de nuit) à la veille de chaque élection. Les rues se remplissent alors de distributeurs de tracts et la vie semble se ralentir le temps d’un week-end.

Quand à l’insécurité qui est un des stéréotypes qui caractérisent l’Amérique du Sud, elle est certes présente mais de toutes les villes d’Amérique Latine, Buenos Aires est sans aucun doute la plus sûre. Tout dépend du lieu et du moment comme partout. Et quand bien même vous vous faîtes voler, la violence y est somme toute différente. La menace est rapide et si vous coopérez peu vous arrivera. Alors pas d’hésitations, Buenos Aires vous accueillent les bras ouverts !

Anne Frank en Argentine ?

Le Centro Ana Frank Argentina où je réalise mon stage, a été fondé suite à plusieurs interventions de la fondation La Maison Anne Frank d’Amsterdam, sur le sol argentin. Le Centre a acquis une certaine indépendance vis à vis de la fondation hollandaise mais garde quand même un lien administratif fort en fournissant des rapports d’activités et budgétaires tous les trois mois.

C’est une organisation non gouvernementale dont l’objectif principal est l’enseignement des Droits de l’Homme par une pédagogie interactive. Le musée, à travers l’histoire d’Anne Frank mais également du Nazisme, cherche à raviver la mémoire silencieuse des Argentins vis à vis de leur propre histoire. Le parallélisme entre l’Histoire européenne et l’Histoire argentine permet ainsi de soulever des débats plus larges tels que vivre ensemble dans la diversité culturelle par exemple.

Pourquoi en Argentine ? S’il est vrai que de nombreux chefs nazis s’y sont réfugiés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive y avait déjà trouvé refuge dès l’institution des premières lois antijuives en Allemagne. Le Centre Anne Frank marque donc un lien entre l’Europe et l’Argentine.

Les activités et projets tournent principalement autour des thèmes de la diversité culturelle, de la discrimination et la violence dans l’exclusion sociale, des Droits de l’Homme. Son public cible est avant tout celui des écoles, élèves comme enseignants.

Et moi, et moi, et moi …

Mon poste d’assistante est assez ambivalent à vrai dire. Je fais partie de l’équipe de guides qui organisent les visites pour les écoles mais également pour les particuliers. Je m’occupe du projet web dans une optique de reconstruction du site qui est pour l’instant très sommaire et un peu chaotique concernant la hiérarchisation de l’information. Je participe ponctuellement aux projets culturels qui se mettent en place. Et pour finir je fais connaître le Centre et ses activités culturelles auprès de la communauté française de Buenos Aires en contactant l’ambassade et les écoles franco-argentines de la ville.

L’équipe est particulièrement jeune (quasiment tous sont étudiants) mais pleine de ressources et de dynamisme. Il y a encore beaucoup à faire pour organiser les tâches de chacun et les budgets. Le rythme de travail est cependant très différent et beaucoup moins stressant.

Il est parfois difficile de faire comprendre ce qu’est un stage concrètement car les étudiants ici n’en font pas, étant donné que la plupart travaillent à temps plein à côté de leurs études. Mais petit à petit, les missions se dessinent plus clairement et mon aide sert à droite et à gauche.

Pour en savoir plus sur mes découvertes, rendez vous sur mon site wordpress.