[SCI LE MONDE M’ÉTAIT CONTÉ] ALICE, AHOJ DEPUIS LA RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

« SCI le monde m’était conté », c’est le nom de code du projet web des étudiants du master Stratégies Culturelles Internationales, actuellement en stage aux quatre coins du monde.
Aujourd’hui, on part en République Tchèque retrouver Alice en stage à Pardubice au sein de l’Alliance Française en tant qu’assistante culture et communication.


Prague, une immersion en douceur…

22 janvier, arrivée à Prague. Après avoir parcouru plus de 1000 km en voiture depuis Lille, me voici en terre tchèque. Étape indispensable de 3 jours avant de reprendre la route vers la ville de Pardubice où je vais y résider pendant 5 mois.
Le thermomètre affiche les -15° et la « ville aux cents clochers » est recouverte d’un éblouissant manteau blanc. En ce début d’année, il est plaisant de découvrir paisiblement la cité pragoise avant la nuée de visiteurs attendue à la première fonte des neiges. Le Château Royal et la cathédrale gothique Saint-Guy surplombent la ville de Bohême au passé tumultueux. A travers les âges et les dynasties (Přemyslides, Habsbourg), Prague s’est développée de part et d’autre du fleuve Vltava et est devenue un lieu au rayonnement culturel incontestable. En témoignent l’Université Charles (la première d’Europe Centrale…et n’allez surtout pas dire « Europe de l’Est » à un Tchèque !) et sa magnifique bibliothèque, les nombreux musées ou encore l’imposant Théâtre National au toit d’or sur la rive droite de la Vltava. Malgré les périodes sombres de l’époque communiste (le mémorial aux victimes du communisme, oeuvre du sculpteur Olbram Zoubek, nous le rappelle), le dynamisme culturel de Prague n’a jamais perdu de sa vivacité et la capitale demeure un centre culturel européen de taille.
Du baroque, du gothique, du roman, de l’art nouveau et de l’art déco, des façades aux milles couleurs… Prague ne cesse d’étonner à chaque coin de rue. Déambulant dans les différents quartiers de la ville, les arrêts dans les tavernes traditionnelles sont de rigueur. Rien de tel pour se plonger dans le monde de la cuisine tchèque, essentiellement composée de viande, pommes de terre et choux déclinés en plusieurs façons…et bien sûr le fameux breuvage dont raffolent les Tchèques : la bière ! Elevés au rang n°1 des buveurs de bière avec environ 419 bouteilles de 33 cl consommées par an et par personne, ils restent indétrônables. Une immersion des plus agréables donc avant de prendre la direction de Pardubice, située à 100 km à l’est de la capitale, en Bohême Orientale.

 

Pardubice : zámek vs. panelák

25 janvier, arrivée à Pardubice. Je me gare devant l’adresse de mon futur logement que je ne tarde pas à distinguer à travers le brouillard : un « panelák ». Véritable symbole de la vie collective, ce mot tchèque désigne un ensemble d’immeubles bétonnés construit pendant l’époque communiste. A titre de comparaison, cela ressemble aux grands ensembles de la France d’après-guerre. Situés à la périphérie de la veille ville, les paneláky représentaient une grande mixité sociale et culturelle et étaient très dynamiques (commerces, écoles,…). Un village dans la ville. Aujourd’hui, les jeunes générations les désertent et les constructions deviennent vieillissantes. Sauf à Prague. La photographe française Sophie Knittel a réalisé une exposition sur ces constructions et résume très bien la situation : « Pour l’instant il y a trois trajectoires : soit ça se passe bien et ça continue à bien se passer comme à Prague, soit ça peut aller en ghettoïsation (…) et puis au milieu, ça essaye de se maintenir mais on ne sait pas trop où ça va aller. » Les paneláky de Pardubice se situent « au milieu » et je ne suis pas mécontente d’en faire l’expérience !
Cet alignement d’immeubles aux couleurs à la fois ternes et vives se trouve à moins de 2 kilomètres du centre historique. Le château (zámek) de style Renaissance (on compte pratiquement un château par ville et village en République Tchèque !), renfermant de magnifiques fresques et aujourd’hui devenu musée régional, se dessine à travers les arbres du parc municipal fraîchement rénové. Puis, apparaît la place Pernštejn, la grand-place, avec ses maisons colorées de style art déco et l’hôtel de ville. La plupart des manifestations y sont organisées, venant troubler l’impressionnante sérénité de la ville, équivalente à Albi de par sa taille et le nombre d’habitants. C’est sur cette même place que se trouve la Maison des Associations Européennes. Elle accueille trois centres de langue : le British Centre, le Goethe Institut et l’Alliance française (AF) au sein de laquelle j’effectue un stage en tant qu’assistante culture et communication.

 

Créer un lien : un leitmotiv quotidien difficile à mettre en oeuvre

Ayant quitté une multinationale de la grande distribution pour me reconvertir professionnellement dans les relations internationales, il m’a fallu un temps d’adaptation pour appréhender le fonctionnement de l’association et m’approprier ses missions. La diversité culturelle est une des valeurs clés véhiculées par l’AF.
Sa diffusion est un défi de tous les jours. Cela se fait évidemment par la création et le maintien d’un lien entre l’AF et les personnes et organisations avec lesquelles elle interagit. L’Alliance Française de Pardubice est parfaitement intégrée dans le réseau associatif local et est toujours à la recherche de nouveaux partenariats. Participer à une aventure culturelle et humaine enrichissante, c’est exactement ce que je cherchais.
Malheureusement, je me retrouve vite heurtée à la barrière de la langue qui m’est totalement inconnue. Mais j’essaie tant bien que mal : des gestes, du français, le peu de tchèque que je connaisse, de l’anglais voire de l’allemand et du russe que tente mon interlocuteur quand aucune des langues précédentes ne font guère avancer les choses mais qui, dans mon cas, s’avèrent peine perdue. Alors on sourit et on rit même parfois…du comique de situation certes mais également en réponse à la frustration que cette « communication » engendre. D’ailleurs, elle ne dure jamais bien longtemps, interrompue par ma collègue tchèque venant à la rescousse ou par pur abandon de chacun. Il m’est difficile d’accepter cette passivité « forcée » mais je relativise en mettant à profit mes compétences et en apprenant d’autres.
En tout cas une chose est sûre : la Tchéquie est un chouette pays qui regorge d’une multitude de choses à découvrir et je compte bien y retourner après mon départ.
Ahoj !


Site de l’Alliance Française de Pardubice

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L’interview de Sophie Knittel sur Radio Prague