Bailando, l’Equateur vu par Ananda

« SCI le monde m’était conté », c’est le nom de code du projet web des étudiants du master Stratégies Culturelles Internationales, actuellement en stage aux quatre coins du monde.


« SCI le monde m’était conté », c’est le nom de code du projet web des étudiants du master Stratégies Culturelles Internationales, actuellement en stage aux quatre coins du monde.
Fin du périple avec Ananda qui nous emmène à Cuenca en Équateur, où elle fait son stage dans l’Alliance Française de la ville…

Après un mois de janvier et de février à passer des entretiens, à chercher des structures susceptibles de prendre un stagiaire et voir les copains partir aux quatre coins du monde, j’ai enfin trouvé un stage !
Candidature envoyée, réponse dans la journée, entretien deux jours après, et dix jours plus tard me voilà dans un avion, destination Ecuador.
Vite fait, bien fait, parfait !

Retour sur le sol Latino

38 degrés, 80 pour cent d’humidité et pluie tropicale, bienvenue à Guayaquil. Dans le taxi, cumbia et reggaeton à fond, chauffeur dragueur, qui a eu son permis dans une pochette surprise, pas de doute je suis bien sur le sol Latino Américain et ça fait plaisir !
Après cet atterrissage chaud et humide et quelques heures de sommeil me voilà dans une buseta pour traverser le parc national des Cajas (4700m) et atteindre Cuenca : destination finale.

Cuenca la Paisible

Troisième ville du pays après Quito (capitale administrative) et Guayaquil (capitale économique), Cuenca est la capitale culturelle de l’Équateur. Situé à 2500m d’altitude, la ville est classée au patrimoine culturel de l’UNESCO. Petit ressemblance avec Albi ! C’est donc une ville très jolie, très propre et très touristique. Première destination des retraités américains, il n’est pas rare d’entendre parler anglais au détour des rues mais aussi allemand, québécois, et bien sûr français !
L’autre ressemblance avec Albi, c’est le rythme de la ville. Bondée en journée, en pleine effervescence à partir de 19h/20h, les rues se vident et Cuenca s’endort très tôt.
Ville contradictoire puisqu’elle est d’un côté capitale culturelle et offre donc un panel d’activités ; et de l’autre, les autorités de la ville sont très strictes et il existe une pression, subtile mais présente. Il est interdit de boire de l’alcool dans les rues (dommage alors qu’il y a de jolies rivières, de jolies berges et de jolis parcs). Les bars ferment à minuit en semaine, 1h à 2h durant le week-end et passée cette heure là, difficile de trouver des lieux d’afters. Certes cela ne paraît pas forcément étrange pour un Français, cependant, comparé aux pays voisins et au rythme latino, cela peut surprendre. La police est là pour faire régner l’ordre avec des amendes et en fermant les bars…
Malgré tout, comme toutes les villes où il y a de la répression, il émerge des lieux un peu alternatif, des scènes culturelles marginales qui permettent d’écouter autre chose que du reggaeton, et de voir des blockbusters américain en mangeant des salchipapa ! Il y a donc tout le temps des choses à faire : petit concert acoustique, projection de ciné social engagé, spectacle de danse…

Une identité Équatorienne ?

En Équateur, selon les régions, rien n’est pareil. Ici, être de la côte, de la sierra, ou de l’oriente, ne veut pas du tout dire la même chose. Il existe d’ailleurs un racisme entre les différentes régions. Les Cuencanos, appellent les gens de la côte les monos(singes) : ils les trouvent dévergondés et aux mœurs légères. Ici, nous sommes dans les montagnes, les gens sont plus réservés, plus froids, plus conservateurs. Il existe encore de l’hypocrisie due à la religion (et oui, encore celle-là). On ne va pas dormir chez son copain avant d’être mariée. Quand une fille prend la pilule, ce n’est pas qu’elle a des rapports sexuels, mais un kyste aux ovaires… La liste est longue et identique à tous les pays où la religion est encore présente. Il existe aussi un racisme étonnamment fort envers les « noirs », qui sont peu nombreux à part dans une région du Nord de l’Équateur.

Pour ce qui est de la politique, j’étais extrêmement intéressée avant de partir par la politique anti-capitaliste et anti FMI par exemple, mise en place par Raphael Correa et dont on entend que très peu parler en Europe. Malheureusement je n’ai pas encore eu beaucoup de discussion sur le sujet avec des équatoriens. Le peu que je puisse dire c’est que tout le monde reconnaît qu’il a fait de grande choses pour le pays socialement : éducation gratuite, infrastructures, santé,…mais que beaucoup reste encore à faire. Et bien sûr, énormément de récriminations envers les impôts qui augmentent (eh oui toujours la même histoire, on veut avoir une éducation gratuite, un système de santé gratuit…mais ne pas payer d’impôts !!) et aussi beaucoup d’énervement par rapport aux taxes sur les importations (consommer local ou acheter un pot de Nutella à 14 dollars, pour ma part le choix est vite fait !).

Un milieu d’expat’

Des Français, des français et encore des Français. Bienvenue dans le milieu des expatriés. En travaillant dans une Alliance Française, je m’attendais bien sûr à rencontrer des Français. Mais pas tant ! Je suis à Cuenca depuis maintenant un peu plus de 3 mois et mon cercle comporte beaucoup trop de français.
En plus du personnel de l’AF, il y a les profs de l’école française de Cuenca et les gens du tramway (un gros chantier pour un tramway est en construction à Cuenca, dirigé par une entreprise française). Du coup pas beaucoup d’inter culturalité mais une bonne vision de la vie avec des expatriés.

Assez blablater, parlons des choses sérieuses

Le Stage. L’AF de Cuenca est l’un des acteurs importants de la vie culturelle cuencanaise. Avec plus d’une centaine d’événements par an, elle propose des concerts, des spectacles, des expositions et participe au dynamisme culturel de la ville.
C’est là que je fais mon stage. Bâtiment moderne et tout neuf : rénové en 2013, l’espace et agréable et convivial, avec une super cuisine pour les pauses cafés ! C’est une Alliance de taille moyenne en réseau avec les grandes de Guayaquil et de Quito et une petite à Loja. L’équipe de profs est jeune et dynamique et se compose d’une dizaine de membre plus la médiathécaire, la secrétaire et le factotum (qui sont les deux seules équatoriens), et enfin la directrice, la coordinatrice culturelle et moi !
Le grand événement de l’année, c’est la fête de la musique organisée par l’AF et plus spécifiquement par Audrey la directrice, Juliette la coordinatrice culturelle (ma responsable de stage) et moi-même. C’est l’un des plus grands festivals de musique du pays et nous sommes une toute petite équipe ! Le festival se déroule en deux temps. Un premier jour dans les espaces privés de la ville (restaurants, bars, galeries…), puis le suivant dans les lieux publics. Sept scènes, plus de 50 groupes de musique, 367 musiciens, une centaine de bénévoles. Autant vous dire que c’est du boulot et que c’est extrêmement enrichissant et formateur. Je ne vais pas m’étaler sur toutes les choses que je fais car il y a trop à dire et nous sommes en plein dans le rush à moins d’un mois de l’événement avec des coupures de budgets, des artistes qui nous plantent, un municipio qui nous met des bâtons dans les roues, des réunions de crise, des doutes, des joies, des coups d’énervements…Bref, pour ceux que ça intéresse vous n’aurez qu’à lire mon rapport !

Ecuadortierra de contraste y riquesa surreal

Bref, assez parlé de Cuenca, l’équateur est un pays qui vaut le détour. Entre plages, volcans, et forêt amazonienne, il y a de quoi découvrir. Le pays de Rafael Correa mise énormément sur le tourisme et il a raison. Au vu de ses richesses, l’équateur n’attend que vous !

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