Lo Stato libero Di Fiume

La fin de la Première Guerre mondiale fut un tournant pour l’Europe. Cette guerre est en effet l’apogée de la puissance européenne dans le monde, mais elle marque aussi le début de la fin de l’hégémonie européenne, du fait craquellement des empires coloniaux ou encore de l’émergence de rivaux telle que les Etats-Unis. Cela nous est connu est semble logique, voire évident, pour toutes personnes du XXIe siècle qui s’intéresse un tant soit peu à l’histoire du XXe siècle. Cela n’est cependant pas le cas pour les acteurs de ces événements, ou du moins, ils étaient conscients du fait qu’il y avait un “avant” et un “après” la Grande Guerre, la “der des der”. Ils étaient conscients que l’aube de la seconde décennie de ce XXe siècle serait un temps de changement majeur, l’écroulement des anciens empires européens avait annoncé un nouvel ordre. En effet, du fait de notre historiographie, les années folles sont bien connu des pays occidentaux tel qu’en France ou en Angleterre. Les choses sont néanmoins largement différentes dans le reste de l’Europe. 

C’est dans ce contexte que nous avons choisi de plonger, de faire découvrir au plus grand nombre l’histoire de l’entreprise de Fiume, un épisode précis mais méconnu de cette Europe en pleine mutation. Nous avons décidé pour cela d’écrire un ensemble d’articles fictionnels. Fictions de toutes pièces mais ancrées dans notre réalité, ces articles ont pour but de plonger le lecteur au plus près de ce qu’était l’atmosphère de ces années troublées. De rendre compte et d’analyser le mieux possible ce qu’était Fiume, de qui étaient les acteurs, des idéologies à l’œuvre, etc… tout en restant agréable à lire. Finalement, de ne pas sacrifier le plaisir de la lecture pour une précision universitaire. Il faut cependant se garder de penser que l’inverse n’est pas vrai. Nous avons aussi refusé de sacrifier toute rigueur universitaire pour du divertissement. Le but ici est d’allier l’utile à l’agréable, non pas de sacrifier l’un au profit de l’autre. Voici quel à été notre démarche, notre angle d’approche pour ce sujet qu’est Fiume.

Restitution des péripéties et conflit en Adriatique,  qui aurait pu paraître le 19 avril 1925

Bien que relativement inconnue du grand public, la ville de Fiume, Rijeka pour les croates, fut récemment le théâtre d’événements qui eurent un certain retentissement dans notre vieille europe encore fraîchement marquée par la Grande Guerre. Conscient, chers lecteurs, de la complexité des péripéties ayant eu lieu dans cette petite ville portuaire de l’Adriatique, nous nous voyons obligés de vous en faire un résumé, nécessaire pour toute analyse dont notre journal à le secret. 

Ainsi, pour commencer, la ville de Fiume appartenait au désormais disparu empire Austro-Hongrois depuis des siècles. Petite ville portuaire, elle abrite une modeste industrie navale et de tabac. Il y a néanmoins une particularité à cette modeste ville, celle d’abriter une importante population italophone. La ville fait ainsi partie des terres irrédentes, terme dont nous allons étudier de plus près dans un prochain article dédié à ce sujet/dont nous avons déjà parlé dans un précédent article. La ville se trouva donc dans une position instable lors des différentes conférences pour ramener la paix en Europe. La ville fut alors revendiqué par les italiens en vertu de traité et d’accord précédent, mais aussi par le nouveau royaume des serbes, croates et slovènes sur des critères ethniques. C’est ainsi dans ce contexte d’incertitude et de tension qu’entre en scène un homme qui va radicalement changer la situation. Cet homme, Gabriele d’Annunzio, n’est plus à presenter, poète, aventurier, aviateur mais aussi fervent nationaliste, il décida de monter une expéditions avec d’anciens soldats et, selon certaines sources, des soldat italiens anciennement stationné à Fiume. Passant à l’acte le 12 septembre 1919, il marcha sur la ville avec ses hommes et força le départ des troupes franco-britannique qui occupaient la ville et annonça son annexion par le royaume d’Italie. Celle-ci fut refusée par le gouvernement italien qui annonça un embargo sur la ville. Il s’ensuivit alors de nombreuses négociations entre le gouvernement italien et d’Annunzio qui aboutit à un vote de la population de Fiume sur son désir de rejoindre le royaume d’Italie le 18 décembre 1919. Ayant été présent sur place lors de cet événement, je peux personnellement rapporter nombres d’irrégularités. Le résultat largement en, faveurs de l’annexion fut cependant annulé par d’Annunzio, officiellement en raison de violence lors du vote. C’est ainsi qu’en septembre 1920, d’Annunzio proclama la Régence Italienne du Carnaro dont il se nomma dictateur. La ville devint rapidement un repaire d’aventuriers, de révolutionnaires, d’excentriques et de criminels en provenance de toute l’Europe et d’au-delà, réalisant régulièrement des coups d’éclat qui n’apaisèrent en rien le gouvernement italien. En parallèle à cela, un traité fut signé entre le gouvernement italien et son homologue slave. Le traité concernait la “Question Adriatique”, c’est-à-dire les revendications italiennes sur la côte est de l’Adriatique et, entre autres, la question de Fiume. La solution trouvée fut de reconnaître l’indépendance de Fiume à condition de destituer d’Annunzio. Ce fut chose faite avec l’intervention de l’armée italienne à noël 1920. Le nouvel État libre de Fiume fut marqué par son instabilité politique avec les rivalités des différents partis et groupes ethniques présents dans la ville. Malgré des élections au suffrage universelle en 1921, la situation ne se stabilisa pas et un coup d’État fasciste eut lieu en 1922. Les deux années qui suivirent virent une implication de plus en plus directe de l’Italie dans la gestion de la ville qui culmina avec le partage du territoire de l’Etat libre de Fiume entre l’Italie et le royaume des serbes, croates et slovènes en 1924.

Les légionnaires de d’Annunzio défilant dans Fiume avec le drapeau de la Régence du Carnaro, 1920

Première guerre mondiale et traité de paix sur le vieux continent, qui aurait pu paraître le 4 décembre 1918

Après un peu plus de 4 ans de conflits, la paix, enfin, touche de sa grâce l’Europe avec la capitulation de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Après un peu plus de 4 ans d’horreurs et 13 millions de morts selon les estimations, la victoire de l’entente était inévitable face à une Allemagne qui perdait de son souffle et une Autriche-Hongrie au bord de la fracture. L’Autriche-Hongrie sera la première à capituler, avec un armistice signé le 5 novembre 1918 suivit de peu par l’Allemagne le 11 novembre de la même année.

C’est face à cette défaite que doivent donc répondre les pouvoirs centraux au cours des traités de Saint-Germain-en-laye pour l’Autriche-Hongrie et de Versailles pour l’Allemagne.

Bien que des réflexions aient été menées sur le fait de complètement dissoudre l’Allemagne aux traités de Versailles, cette proposition fut finalement rejetée pour opter pour quelque chose de plus doux. Dans les grandes lignes, voilà ce qui est dit lors du traité.

L’Alsace revient à la France. Un état polonais est libéré à partir des territoires allemands et russes occupés au cours de la guerre. L’Allemagne doit payer de lourdes réparations de guerre pour les dommages causés en Europe. La Rhénanie deviendra une zone démilitarisée et l’Allemagne ne pourra pas avoir une armée de plus de 100 000 hommes. Ses navires ne devront pas dépasser les 10 000 tonnes et il lui est interdit de produire des sous-marins. Aussi son territoire sera coupé en deux avec la ville de Danzig et la province qui l’entoure étant donné à la Pologne, séparant donc la Prusse orientale et l’Allemagne.

Du côté Austro-Hongrois ce n’est pas non plus très glorieux. Leur empire est complètement divisé dans le but de créer de nouveaux états qui viendront stabiliser les Balkans. L’Autriche et la Hongrie deviennent donc deux entités distinctes. La Roumanie gagne la Transylvanie. Le royaume des serbes croates et slovènes est fondé ainsi que la Tchécoslovaquie. Aussi la péninsule italienne est enfin unifiée lors de ces traités et l’Istrie leur est aussi donnée. Bien que les promesses de gain territoriaux à l’Italie aient été disons… Peu respectées, ces traités garantissent la stabilité et l’équilibre des pouvoirs dans la région et il y a peu de chance que l’Italie ne fasse quoi que ce soit.

Fiume : la patate chaude de la géopolitique européenne des Années Folles, qui aurait pu paraître le 16 juin 1947

L’Etat libre de Fiume était un Etat prototype, ayant un gouvernement fantoche ne fonctionnant qu’à la piraterie et l’opium. Seule sa constitution était plutôt bien pensé présentant une vision anti capitaliste et anti bourgeoise, si on écarte la vision fasciste, impérialiste et nationaliste pro-italienne ! Cela engendra des répercussions au niveau international, aucun Etat durant cette période ne voulait s’en occuper, aucun ne voulait le reconnaître en tant qu’entité souveraine. L’Italie, voulant initialement annexer le territoire, recula en raison de l’opposition féroce de la France à ce sujet, opposition qui faillis faire rompre les relations entre les deux États. De son côté, l’ancien Royaume des serbes, croates et slovènes, l’actuelle République socialiste de Yougoslavie, était trop occupé à stabiliser sa politique intérieure à cause de tensions ethniques entre ses peuples. Il ne s’en préoccupait seulement dans la vision qu’un jour lui aussi, pourrait absorber la ville du nom croate de Rijeka. Une rivalité s’installa entre la prochainement Italie fasciste et la future Yougoslavie. Alors, pour régler l’affaire géopolitique en cours une proposition avait été émise : Fiume pourrait être le siège de la nouvelle Société des Nations. Mais personne n’a vraiment pris en compte cette idée et elle fut donc rapidement abandonnée. C’est à ce moment-là que Gabriele d’Annunzio, le poète fasciste prit les armes et monta une expédition pour conquérir la ville. Rapidement, l’État libre de Fiume, de par sa nature paradoxale et révolutionnaire, devint un refuge pour toute les personnes fuyant leur pays respectifs, entre socialistes, communistes, homosexuels, tsaristes et nombre d’autres criminels et autres personnes indésirables. De plus, d’Annunzio tenta de créer à sa manière une ligue internationale rivale à celle du président des Etats-Unis, Wilson, du nom de la Ligue de Fiume. Ironie du sort, cette ligue qui avait pour but de rassembler tous les peuples opprimés, n’a pas réuni autant d’adhérents que ça, mais un pays a répondu à cet appel. Le pays dont son leader avait déclaré que d’Annunzio était un véritable révolutionnaire du nouveau monde. Ce pays n’est autre que l’Union Soviétique de Lénine. Il est dit en raison de l’admiration qu’avait Lénine envers le poète soldat. En effet, ces deux États totalement différents ont été respectivement les premiers à se reconnaître l’un envers l’autre…

Politique et Géopolitique régionale de l’Adriatique entre 1918 et 1929, qui aurait pu paraître le 14 février 1932 

Fiume et son impact sur la politique régionale ? Avant d’aller plus loin, il est important de définir notre sujet d’étude. C’est-à-dire que nous nous intéresserons à la politique des pays présents en mer adriatique (Italie,Yougoslavie) et l’influence de ces derniers dans la région des années 1918 à 1924.  

Avec la fin de la Première guerre mondiale, des États ont disparu, c’est le cas de l’empire des Habsbourg. À l’inverse, d’autres sont apparus, comme par exemple  pour le Royaume des serbes slovènes et croates qui devient à partir de 1929 la Yougoslavie. Nous conserverons ce nom pour l’article pour des raisons pratiques. Mais d’autres États se sont agrandis dans la région, c’est le cas du Royaume d’Italie. Hors justement ces vainqueurs de la guerre ont des revendications sur les mêmes territoires. Parmi ces territoires disputés l’on retrouve fiume. Cette ville va faire l’objet de nombreux litiges pour l’Italie. En effet après le coup de force de d’Annunzio (prise de Fiume) en septembre 1919, le Royaume se retrouve isolé politiquement car responsable de cette situation. Cette isolement diplomatique va perdurer jusqu’en 1920 date à laquel les deux royaumes (Italie,Yougoslavie) vont reconnaître l’état libre de Fiume. C’est le traité de rapallo signé le 12 novembre 1920. Avec ce traité l’Italie se retrouve dans l’obligation d’aller chasser d’Annunzio et ses partisans de la ville. Cela débouche sur l’événement du noël sanglant de décembre 1920 qui est l’affrontement entre l’armée Italienne et les partisans de d’Annunzio. Cela se termine par le départ de d’Annunzio et l’instauration d’un gouvernement provisoire qui organise les premières en avril 1921. De septembre 1920 à mars 1922 les tensions entre le Royaume  des serbes slovènes et croates et Royaume d’Italie vont s’apaiser. Mais rien ne dure éternellement. Ainsi donc lorsque survient le coup d’État faschiste à Fiume, la Yougoslavie  estime que c’est à l’Italie d’intervenir. Hors cette dernière ne fait rien. Surtout qu’est c’est à son tour de tomber dans le fachisme avec la marche sur Rome de Benito Mussolini le 27 octobre 1922. Les relations entre les deux états seront de piètre qualité jusqu’en 1924 où la situation de Fiume et de nouveau débattue par les deux Royaumes. Cela débouche sur le traité de Rome signé en Janvier 1924 qui établit une partition de la ville entre les deux Etats. Ainsi le 16 Mars 1924 l’état de Fiume disparaît et ce malgré une présence d’un gouvernement d’exil en yougoslavie majoritairement composé de croates. 

Nous avons vu que la ville de Fiume a été le centre de toutes les attentions de la région durant ces années. Pour autant, malgré la disparition de l’état libre de Fiume, nombres d’événements qui le précéderont y sont liés. Ce notamment dans le royaume des serbes  slovènes et croates qui indirectement à cause de Fiume prendra le nom de yougoslavie. Mais c’est une autre histoire qui dépasse nos bornes chronologiques. Ainsi donc nous pourrions nous intéresser à l’influence de Fiume dans l’adriatique notamment en yougoslavie durant l’entre de guerre.  

Notre pays fête ses 100 ans, une rétrospective de notre histoire, qui aurait pu paraître le 20 septembre 1961

L’Italie unifiée telle que nous la connaissons aujourd’hui fête son 100ème anniversaire. A l’occasion de ce centenaire, je vous propose de jeter un œil à l’histoire qui a façonné notre pays du XIXe siècle à nos jours. 1861, date historique, date de proclamation du Royaume d’Italie. Cette date, fondatrice pour notre péninsule, point d’arrivée. Mais aussi le commencement d’une nouvelle revendication majeure, celle de l’Irrédentisme, un terme dont vous avez certainement entendu au moins une fois dans votre vie. Qu’est ce que l’Irrédentisme ? Quel impact a-t-il eu dans les mentalités de nos aïeux  ? C’est que nous verrons ici, commençons.

L’Irrédentisme est une idéologie politique et culturelle visant à intégrer au sein de notre pays toutes villes et régions ayant un lien ethnique, linguistique ou historique avec notre pays. Ces “régions” se trouvant principalement de l’autre côté de la Mer Adriatique sur la côte de la Yougoslavie, autrefois appartenaient à nos anciens rivaux, les Autrichiens. Cet empire détenait la Dalmatie, Trieste ainsi que Rijeka ou Fiume en Italien, des espaces historiquement italophones. Dès le Moyen-Age, la République de Venise avait été en effet passée maître de l’Adriatique, notamment par la prise de territoire sur la côte balkannique, diffusant sa langue et sa culture dans la région. Au XIXe siècle, l’émergence des nationalismes en Europe causa un désir d’unification dans notre cas, c’est la naissance du Risorgimento, mouvement à l’origine de notre unification. Par le biais de guerres d’indépendances entre 1848 et 1870, nous avions achevé l’unification de notre péninsule, avec l’officialisation de Rome comme notre capitale. Pour certains, ce n’était pas assez, il manquait des Italiens à l’appel, ceux restant encore sous le joug des Autrichiens. Ceux des terres que ces nationalistes ont appelé “Irrédentes”, les terres manquantes au Royaume d’Italie. 

Au début du XXe siècle, notre pays en tant qu’entité indépendante cherche encore à étendre son influence. C’est un Etat impérialiste et colonial en s’accaparant des Ottomans la Libye mais aussi en revendiquant ses fameuses terres Irrédentes.  Août 1914, la Première Guerre mondiale éclate entraînant avec elle une bonne partie des Etats européens mais pas l’Italie, nous restions neutre. Mais durant cette période de troubles, les nationalistes irrédentistes voyaient une grande opportunité : finaliser l’unification du pays, reprendre aux Autrichiens les dernières terres italophones, en d’autre termes, réaliser la 4e guerre d’indépendance italienne. Prenant de plus en plus d’importance au sein de la politique italienne, on parle encore aujourd’hui d’un coup d’état nationaliste. L’Italie, influencée par ses irrédentistes et par le Traité de Londres qui promettait la restitution totale des terres manquantes au royaume, entre en guerre du côté de l’Entente en mai 1915, le mois de mai “radieux”. Suite à la boucherie qu’est devenue cette guerre, les différents traités de paix n’ont pas vraiment respecté les clauses que nous voulions, convenues avec le Royaume-Unis et la France. Cela a été perçu par l’armée et les irrédentistes comme une trahison de leur part. Pourquoi s’être battu à leur côté pour au final être laissé de côté au profils d’autres ? On parle alors de la “Victoire mutilée”.  Concept utilisé par les nationalistes comme un certain Gabriele D’annunzio, vétéran de guerre, poète soldat, irrédentiste convaincu. 

Gabriele D’annunzio, un bourgeois considéré comme l’un, si ce n’est le plus grand poète, écrivain et scénariste italien de la fin du XIXe siècle avec des œuvres telle que L’Enfant de volupté. Il était aussi un fervent nationaliste, partisan de l’entré en guerre de son pays en 1915. Il rejoint l’armée en tant que volontaire à l’âge de 52 ans. Il marqua les esprits de par ses actions, notamment lors du raid de Vienne de 1918 où il largua des tracts propagandistes sur les Viennois les menaçant de bombarder la ville. Suite à la guerre, en réaction aux clauses des traités perçus comme ne prenant pas compte le prix que nous avons payé durant la guerre. D’Annunzio monte alors une expédition composée de vétérans désillusionnés des unités d’Arditi, (forces spéciales italiennes) pour réparer les “torts” faits au Royaume d’Italie en s’emparant de la ville de Fiume en 1919…..

le Panslavisme, qui aurait pu paraître le 9 mars 1930

Dans les nombreuses causes liées à la Première guerre mondiale, l’on y retrouve la notion du Panslavisme. Cependant, cette notion ne va pas disparaître après la fin de la Première Guerre mondiale. Encore aujourd’hui le Panslavisme influence et perdure dans les pays slaves, mais qu’est donc le Panslavisme ?

Avant de chercher à comprendre ce qu’est le Panslavisme, l’on doit s’intéresser aux peuples Slaves. Pour autant l’on ne fera pas une étude anthropologique étant donné que cela fut source de conflit encore actuel. Ainsi nous resterons donc factuels. Les Slaves sont le plus grand groupe ethnolinguistique en Europe et sont subdivisés en trois grandes familles linguistiques. Les Slaves du sud que l’on retrouve aujourd’hui dans la région des Balkans, comprenant la Bulgarie, la Yougoslavie et d’autres encore. Les Slaves de l’Ouest sont présents en Pologne, en Tchécoslovaquie . Il y a aussi les Slaves de l’Est que l’on retrouve en Russie, Biélorussie et Ukraine (URSS). Cette rapide présentation schématique de la répartition des Slaves en Europe va nous permettre de comprendre ce que représente le Panslavisme et les enjeux soulevés par ce dernier. 

Les origines du Panslavisme remonte au mouvement des humanistes du 16 siècle où des penseurs vont commencer à exprimer l’idée d’une union des peuples slaves pour former une nation ayant la même religion et la même langue. L’âge d’or de cette idéologie culmine avec le congrès Panslaves de Prague 1848 qui va aboutir à la création d’un drapeau et d’une hymne. Ces symboles seront repris par la Yougoslavie au moment de sa formation.

Comme nous l’avons vu, le Panslavisme est un mouvement pour unir les Slaves. Sauf qu’il est impossible de parler de Panslavisme sans parler de Russie et ce non pas parce qu’il sont des Slaves mais bien par le fait que c’est la puissance qui à utiliser le Panslavisme comme une véritable doctrine. Ainsi la Russie impériale utilisera le Panslavisme pour déclarer la guerre à l’empire ottoman à plusieurs reprises. La raison étant de libérer les peuples slaves comme les bulgares et les serbes. Mais cette doctrine repose sur le principe du Panslavisme or cette idée fait apparaître une question. Qui est Slaves et qui ne l’est pas ? Par exemple, les Croates sont parmi les premiers à avoir débattu de l’idée de Panslavisme sauf que certains croate ne se considèrent pas slaves mais illyriens. La question se pose avec d’autres peuples comme les magyars (hongrois), les roumains ou encore les grecs (helléniques). Le sujet  fait débat dans l’empire russe entre les partisans d’un Panslavisme limité et celui d’un Panslavisme étendu dont la finalité serait de reprendre Constantinople et la renommer Tsargrad. Mais il est impossible d’affirmer que l’idée de Panslavisme est propre à la Russie. Les États de Yougoslavie et de Tchécoslovaquie sont nés de cet idéal. Sauf qu’il rencontreront nombre de problèmes liés à leurs jeunes âges. 

Encore aujourd’hui le Panslavisme continue de façonner la pensée politique russe et l’idée de Panslavisme n’est pas encore morte dans les pays slaves. 


La montée du fascisme dans l’Adriatique, qui aurait pu paraître le 3 Novembre 1922

Quatre ans après les traités de Saint-Germain-en-laye alors ne serait-il pas temps de faire un point sur la situation dans l’adriatique ? En effet, au contraire de ce que nous avions pu prévoir dans l’article sur la paix après la grande guerre, la zone a eu des mouvements politiques et territoriaux plus que mouvementés. En effet l’Italie subissait des troubles politique motivé par un mouvement politique nationaliste nommé « l’irrédentisme » qui a pour principe d’affirmer que les territoire qui lui avait été promis leurs sont dû et que l’adriatique est donc leur par extension. Ce mouvement nationaliste qui a pris au sein de la bourgeoisie et des restes de l’armée Italienne a d’abord été international avec des expédition mené par d’anciens commandant ou soldat pour occuper des villes sur la côte Adriatique, avec le cas de Fiume par exemple. Cependant c’est au sein de la nation italienne que l’idée a continué d’évoluer et de fleurir. Sous l’impulsion de monsieur Mussolini qui fondera son propre parti populiste nommé le « parti fasciste républicain » que le mouvement irrédentiste va prendre de l’ampleur. Au fur et à mesure de la progression du parti fasciste en Italie des milices vont se former pour soutenir Mussolini et créer de l’agitation au sein d’une Italie déjà fragilisée politiquement par la guerre. Finalement il y a quelques jours de ça, monsieur Victor-Emmanuel III a proposé à Mussolini de former un nouveau gouvernement avec lui. Bien que l’avenir de l’Italie reste incertain, l’arrivée d’un gouvernement populiste et ouvertement revanchard des traités dû à son irrédentisme ne laisse présager rien de bon pour la région dans les années à venir.

Centenaire de la disparition de l’Etat libre de Fiume, qui aurait pu paraître le 22 février 2024

A l’occasion du centenaire de la disparition de Fiume, nous avons pensé qu’il serait alors intéressant de se pencher, non pas comme bien d’autres avant nous, sur les répercussions immédiates de cet Etat éphémère ou encore sur le flamboyant personnage de Gabriele d’Annunzio. Nous avons plutôt décidé d’adopter l’approche de l’héritage, des traces qu’ont laissé ces hommes et ces femmes sur la région et dans l’inconscient collectif. Tout d’abord, le plus évident que Fiume servit de modèle pour les fascistes, d’abord italiens puis internationaux. Ensuite, un certains souvenir de l’Etat libre de Fiume survécut dans l’esprit des habitants de Rijeka, la raison en est qu’à la sortie de la seconde guerre mondiale, les habitants de la ville demandèrent une autonomie par rapport à la Croatie au sein de la Yougoslavie, demande qui fut rapidement ignoré, la ville intégrant ainsi son voisin plus imposant.

Bibliographie

  • Foro Philippe, L’Italie fasciste, Edition Armand Colin, Paris, 2016, 304p.
  • GERWARTH Robert, Les vaincus. Violences et guerres civiles sur les décombres des empires, 1917-1923, Edition Le Seuil, Paris, 2017, 496 p.
  • PÉCOUT Gilles, Naissance de l’Italie contemporaine, Edition Armand Colin, 2004, 416p.
  • TOSSERI Olivier, La folie d’Annunzio: L’affaire de Fiume, Paris,Buchet et Chastel, 2019, 272 p.

réalisé par les étudiants : 

Boudon Maël L2

Molia Antoine L2

Bayol–Douziech Enzo L1

Guidez Nathan L1