Du lycéen albigeois au professeur de lettres jusqu’à la présidence de la République, Georges Pompidou a construit sa propre histoire. Originaire du Cantal, il entame ses études dans la ville d’Albi. Le lycée Lapérouse sera le lieu de ses études qui le conduiront à l’École Normale Supérieure.
Engagé pendant la seconde guerre mondiale, il est décoré de la Croix de guerre et séduit par le gaullisme ; Professeur de lettres classiques en hypokhâgne au lycée Henri IV , il est chargé de mission auprès du Ministère de l’Education nationale .
Sa carrière politique est lancée: Conseil d’Etat Conseil Constitutionnel , Premier Ministre, Président de la République . Il mènera simultanément ses deux passions : la politique et l’art.
Il incarne pleinement les Trente Glorieuses : cette parenthèse marquée par la croissance et le progrès tous azimuts ( technologie , culture … ). Homme de culture , roué aux instances politiques, sociales, économiques et financières, il va marquer de son empreinte toute la France de la fin du 20ème siècle : un héritage important .
Les études de Georges Pompidou:
Pour commencer, il étudie d’abord ici à Albi au lycée Lapérouse où il obtient son bac.
Élève brillant, il obtient le premier prix de version grecque au concours général en 1927.
Il entre par la suite au lycée Pierre de Fermat à Toulouse et fait une classe préparatoire littéraire, Puis à Paris au lycée Louis le Grand où il étudie notamment avec un autre grand homme, Aimé Césaire.
Il milite lors de cette époque à la LAURS (ligue d’action universitaire républicaine et socialiste), mais aussi au SFIO (section française internationale ouvrière ) sous l’impulsion de son père.
Il se passionne avant tout pour la littérature et la politique à ce moment là de sa vie
Georges Pompidou est admis à l’école normale supérieure à Paris et obtient l’agrégation de lettres en 1934. Il obtient également le diplôme de l’école libre des Sciences politiques.
A la fin de ses études, il hésite entre une carrière littéraire et une carrière dans le secteur de la haute fonction publique. Finalement il choisit la politique pour l’aspect financier mais aussi pour sa volonté de faire bouger les choses et faire part de sa vision. Néanmoins il gardera sa passion première pour la littérature et écrira des livres durant sa vie.
Son rôle durant la guerre et son ascension politique:
En 1940 au début de la seconde guerre mondiale Pompidou intègre le 141ème régiment d’infanterie alpine qui opère en Allemagne, Alsace, Bretagne et lors des combats dans la Somme. Il est nommé officier de renseignement pour sa maîtrise de la langue germanique.
Il est même décoré de la croix de guerre avec son régiment.
Il est ensuite démobilisé après la bataille de France à la fin du mois de juin 1940 et retourne enseigner au lycée Henri IV en classe préparatoire littéraire. La guerre a été pour lui un véritable tournant.
Pompidou se sent alors investi d’une nouvelle envie : aider à la reconstruction du pays. Grâce à son ami résistant René Brouillet, il entre dans l’équipe du chef du Gouvernement provisoire de la République Française. Étant donné son passé de professeur, il est chargé du secteur de l’éducation et devient un proche collaborateur du Général de Gaulle. Au départ de ce dernier en Janvier 1946, Pompidou devient directeur du commissariat au tourisme jusqu’en 1949, avant d’entrer en 1953 à la banque de Rothschild.
Georges Pompidou revient sur la scène politique en 1962 suite au retour au pouvoir du général De Gaulle. Le 14 Avril 1962, il devient le deuxième Premier Ministre de la Ve République. Alors inconnu des français, il a dû faire face à de nombreux défis jusqu’en 1968. Il est vu comme le successeur de De Gaulle, de par sa qualité de gaulliste et par la nouvelle impulsion qu’il souhaite donner à la France . Mais la crise de mai 68 fragilise la relation entre le Président et son Premier ministre.
Il abandonne son poste de premier ministre et l’année suivante, le général De Gaulle démissionne de la Présidence de la République le 28 avril 1969.
L’apogée d’une carrière
C’est le 30 Avril 1969, suite à la démission de De Gaulle que Georges Pompidou se déclare candidat à la présidence. Il bénéficie du soutien de l’UDR et est nommé Président de la République à 58,3 % contre Alain Poher. Il fait de Jacques Chaban-Delmas son premier ministre.
Le septennat de Pompidou est placé sous le signe de la continuité de De Gaulle. Le tout en s’ouvrant sur des réformes économiques et sociales encore en vigueur de nos jours comme le SMIC et les salaires mensualisés.
Bien qu’étant considéré comme conservateur il était aussi assez moderne sur le plan industriel en encourageant notamment les investissements dans les entreprises.
C’est sous sa présidence que le Royaume-Uni fut enfin accepté dans la CEE.
En 1973, Pierre Messmer devient son Premier ministre tandis que des rumeurs autour de l’état de santé défaillant du Président commencent à émerger.
C’est après des mois de bataille pour cacher sa maladie, sans jamais penser à démissionner, que finalement le 2 Avril 1974 le président de la Ve République s’éteint à l’âge de 62 ans.
Pompidou un héritage riche
A l’échelle nationale…
La Présidence de Georges Pompidou fait office de référence nostalgique. En effet, Pompidou laisse un héritage riche. Tout d’abord au niveau politique avec le Gaullisme, mais aussi avec l’aménagement du territoire et la création de la DATAR notamment.
Son héritage reste aussi sur le plan culturel , avec le Centre Beaubourg prenant son nom à sa mort.
Il marque également de son empreinte la culture populaire, avec de nombreuses chansons sur son compte comme “Il était un petit ministre d’André Pacher en 1998 ou encore “Pompidou “de François Morel en 2006. Un film fait aussi référence au président Pompidou : Mort d’un Président de Pierre Aknine en 2011.
On compte aussi de nombreux ouvrages, celui d’Eric Roussel: Georges Pompidou, ainsi que des articles dans les encyclopédies sur les présidents. Enfin on le retrouve aussi dans les manuels d’histoire scolaires.
Plus de 424 lieux portent son nom en France comme des avenues et des places ou même des bâtiments comme l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris.
…dans notre région ?
Les deux grandes étapes majeures de son éducation se déroulent à Albi et Toulouse avant son départ pour la capitale.
Concernant Albi, on retrouve une plaque commémorative, encore présente aujourd’hui, installée en 2019 à l’ancien domicile de ses parents .
Nous retrouvons également une rue très importante pour la ville, en effet l’axe reliant le Pont Neuf à la place Jean Jaurès, appelé auparavant « les Lices » accueille désormais un boulevard passant devant le lycée où à étudié l’ex Premier Ministre, et est ainsi nommé Lices Pompidou.
Des projets à son initiative sont toujours présents dans le paysage Albigeois, c’est le cas de l’ancienne centrale thermique Pélissier ou encore la carte scolaire des trois lycées du centre ville comprenant son ancien lycée Lapérouse mais aussi les lycées Rascol et Bellevue.
Concernant Toulouse, une des allées les plus connues de la ville rose porte le nom de l’ancien président. En effet à la mort de ce dernier, le maire de Toulouse à cette époque Pierre Baudis décide de donner le nom de Pompidou à l’allée Marengo, choisie géographiquement car se situant dans le prolongement des avenues Jean-Jaurès et Léon Blum, eux aussi des personnages historiques importants.
Pour le reste de notre région, Pompidou n’est pas omniprésent mais laisse sa trace dans plusieurs autres villes à Castres notamment ou encore à Montauban où respectivement un pont et un stade portent son nom.
BREBAN Romain, BALDIT Léo, BILLARD Camille, TREILLES Thibaut.