Jean-François Champollion : un égyptologue de génie [2018]

« Je tiens l’affaire » sont les mots de Jean-François Champollion lorsqu’il a réussi à déchiffrer les hiéroglyphes. L’investigateur de l’égyptologie, est un scientifique passionné par l’Égypte, qui a consacré une bonne partie de sa vie à l’étude de ce pays. Il est né le 23 décembre 1790, à Figeac dans le Lot et est mort le 4 mars 1832 à Paris. Provenant d’une famille de libraires, Champollion possède un goût pour la lecture et l’apprentissage des langues très développé. Cet amour pour les langues le mène à la découverte de l’Égypte et des hiéroglyphes, pour lesquels il consacre la majeure partie de sa carrière.

Statue de Jean-François Champollion, par Frédéric-Auguste Bartholdi, (marbre, 1875) – Cour sur rue du Collège de France, rue des Écoles, 5e arr. de Paris.

Jean-François Champollion est éduqué par deux précepteurs, des prêtres, suite à des perturbations du collège par la Révolution. Il rejoint son frère Jacques-Joseph à Grenoble en 1800. Ce dernier se charge de son éducation et s’attache à développer l’intérêt de son jeune frère aux études. Celui-ci a déjà une inclinaison pour les langues. En 1802, Jacques-Joseph confie l’éducation de son frère cadet à l’abbé Dussert. Jean-François poursuit ses études au lycée impérial de Grenoble en 1804. Il continue à Paris et suit des cours de perse, de sanskrit et d’arabe afin de continuer son étude de l’Égypte Antique. Il travaille au Collège ou à l’école spéciale. Il s’intéresse aux langues de l’Orient, passées et présentes pour l’aider dans ses recherches de découverte des inscriptions antiques. Il s’intéresse aussi à la géographie et à la l’histoire de l’Égypte mais également de l’Orient pour mieux comprendre les langues et leurs origines. En 1808 il commence une étude sur le Saïd, la Haute-Égypte mais ne parle pas de hiéroglyphes mais de papyrus. Après ses études il devient professeur adjoint d’histoire ancienne à l’université de Grenoble. A vingt-huit ans, le jeune homme reprend d’arrache-pied ses recherches. A partir des collections égyptiennes qui circulent en Europe, il accumule une riche documentation.

La pierre de Rosette a été découverte le 19 juillet 1799 dans le village surnommé « Fort Julien », par un officier, lors d’une campagne militaire menée en Égypte entre 1798 et 1801 par Bonaparte. Ce bloc de granite sombre mesure 112 cm de haut sur 76 cm de large, 28 cm d’épaisseur et pèse 760 kg. Mais par dessus tout, la pierre comporte

La Pierre de Rosette, dans le British Museum
21 Novembre 2007
Photographe : Hans Hillewaert
Wikipéda

trois écritures différentes, le hiéroglyphe, le démotique ou le syriaque et le grec ancien. C’est le jeune Jean-François Champollion, qui se lance dans ce difficile travail. A partir d’une estampe procurée en 1818 et en s’aidant de la partie rédigée en grec, il comprend que les trois textes de la pierre ont le même sens. En 1821 il déchiffre deux cartouches avec le nom de Ptolémée mais c’est le 14 septembre 1822 qu’il annonce à son frère Jacques-Joseph, qu’il a réussi à déchiffrer entièrement l’écriture des hiéroglyphes. Le 27 septembre, c’est la consécration, Champollion fait une communication à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres. En 1826, il est nommé conservateur chargé des collections égyptiennes au musée du Louvre, et cela lui permet ainsi de partir en Égypte.

 En 1824, le roi de Piemont-Sardaigne achète la collection dite la « Drovettiana », au consulat de France : Bernardino Drovetti. La collection est déplacée à Turin. Grâce à ses connaissances Champollion obtient une audience avec le roi qui accepte de financer son voyage en Italie. Une fois là-bas il est chargé d’établir le catalogue officiel de la collection Drovetti. De plus, il doit reconstituer le « papyrus de Turin », qui est le canon royal. Ce document permet à Champollion de comprendre les normes numériques ainsi que le calendrier égyptien.
A partir de 1825, Champollion voyage en Italie. Son périple dans la péninsule italienne continue à Rome, où il étudie les papyrus et les obélisques de la collection du Vatican. A la suite de ces voyages Champollion convainc le roi d’ouvrir un département égyptien au musée du Louvre et l’enrichit avec les collections qu’il ramène d’Égypte.

En 1828, se lance une expédition franco-toscane en Égypte dont Champollion a été directeur général. Pour représenter la France, il est accompagné de professeurs d’histoire du collège de France, de peintres, d’archéologues et d’ingénieurs. Chaque site est exploré minutieusement. Au cours de ce voyage Champollion constate que son alphabet hiéroglyphique est valable pour toutes les époques. De plus, il arrive même à établir une chronologie des temples et des monuments funéraires. Son voyage en Égypte lui a permis d’établir une grammaire ainsi qu’un dictionnaire. Tous ses travaux ont été publiés, pour la plupart après sa mort. Mais ce voyage a surtout permis la naissance de l’égyptologie, cette science qui étudie l’Égypte antique.

Inscription en hiéroglyphes sur un mur du temple de Philaé
Source Wikipédia
Auteur Codex(pseudo Wikipédia)

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