Lavaur est une ville du département du Tarn, au cœur du pays de Cocagne, sous le soleil du Midi, elle est notamment connu pour son épisode cathare, nous allons nous intéresser à cet événement cathare qui a gravé l’histoire de la ville de Lavaur du XIIe au XIIIe siècle. Avant d’entrer dans le vif du sujet il faut comprendre le contexte géo-politique de l’époque, le catharisme est intercontinental mais nous allons surtout nous intéresser au catharisme dans le midi de la France. Il faut savoir que le Sud-Ouest et le Sud de la France d’Ancien régime se distingue par une langue régionale qui est la langue d’oc, des règles et des différences juridictionnelles avec par exemple la loi qui est écrite pour que tout le monde puisse la voir tandis que dans le Nord les lois sont transmises oralement. Ensuite, le Sud est loin du roi et donc moins sous sa domination ce qui permet une liberté culturelle plus élargie et une ouverture aux idées nouvelles. En 1209 est lancée la croisade albigeoise qui a un double objectif : assurer au roi un contrôle plus ferme sur le Sud-Ouest et éradiquer l’hérésie que représente le catharisme. Lavaur durant le conflit a été un bastion cathare dirigé par Guiraude de Laurac aussi connu comme Dame Guiraude. Lavaur a accueilli et protéger les cathares de la région jusqu’au 3 mai 1211.

I/ Une divergence du christianisme : le catharisme
Le mot cathare vient du latin Catharis et du grec Kataros qui veut dire pur, l’origine du catharisme est assez controversé, certains historien pense que l’introduction de cette religion trouve son origine dans le Bogomilisme (une secte religieuse d’origine bulgare) ou bien juste une divergence religieuse. L’Eglise quant a elle n’est pas du tout favorable à cette nouvelle religion les appelant même les hérétiques. Ils rejetaient les sacrements de l’Église catholique, ils avaient juste un seul sacrement : le consolament qui est l’équivalent de la prononciation des vœux monastiques. Ils vivaient en communauté d’hommes et de femmes,et faisaient des travaux essentiellement manuel. À l’inverse de la religion catholique ils ne croyaient pas en l’incarnation humaine du christ. Ils avaient une hiérarchie assez différente de l’église catholique puisque divisé en quatre ordres : évêque (dirige son Église), diacre (gère sa communauté), fils majeur et fils mineur (ils aidaient l’évêque et les membres de la communauté).
Ils vivaient très simplement, car ils n’avaient pas le droit de se reproduire, le jeûne était assez fréquent, de plus ils doivent se nourrir que de légumes et de fruits et devaient se débarrasser de tout bien matériel, considérant que le besoin matériel avait été crée par le diable.
Au début de leur expansion, ils n’étaient pratiquement pas persécutés en Occitanie mais dans le nord de la France ils devaient vivre dans la clandestinité pour ne pas être persécuté, le premier inquisiteur sur le sol capétien et très craint était Robert le bougre qui a brûlé beaucoup d’église et d’évêché Cathares, de là commencent les persécutions. Dans le sud ouest, ils étaient assez libre de leurs mouvements, par exemple, grâce aux sources inquisitoriales, les historiens ont pu savoir que dans le midi le catharisme était reconnu comme une forme de christianisme ordinaire, et se développe à la vu de tous. En effet un célèbre moine bourguignon du nom de Bernard De Clairveau en 1145 constatera à quel point ils sont toléré et selon Elie Griffe (1899 -1978), un « castrum » du nom de Castelnaudary , ou casrel nou d’ari qui avait été fondé en 1118,par des seigneurs chevaliers devait sûrement habiter quelques Cathares. Il eu des persécutions durant les croisades, comme la première avec par exemple le siège de Bézier, où il y eu cette célèbre phrase « Tuez les tous Dieu reconnaîtra les siens » prononcée par Arnaud Amaury , il y aurait eu 20 000 morts, mais ce chiffre est probablement exagéré, mais cela insiste sur l’idée d’un grand massacre. La deuxième et ultime croisade scelle définitivement le sort des cathares à Montségur en 1244 quand une armée de montagnards à la solde des croisés prennent d’assaut la forteresse.

II- Les enjeux que représente la ville de Lavaur
Lavaur, cette ville cathare importante à une époque où l’Eglise devient de plus en plus influente est rattachée au vicomte d’Albi et au comte de Toulouse. Tout d’abord Lavaur est situé entre deux comtes : le comte de Toulouse et le vicomte d’Albi. Lorsque c’est deux derniers entre en conflit Lavaur se trouve alors au milieu. C’est au même moment que le catharisme s’étend dans la région du vaurais avec chaque jours plus de fidèle quittant l’église pour se retourner vers cette nouvelle forme de religion vue comme étant hérétique aux yeux de Rome. C’est pour cela que le Pape Alexandre III donna l’ordre d’assiégé Lavaur étant l’une des principal ville ou se situait les Cathares. Non loin d’Albi et de Carcassonne cela assurerai un bastion cathare en moins. Malgré de puissante force et une résistance rude Roger II Trencavel et son épouse Adélaïde suzeraine de Toulouse préfère livré la ville où les hérétiques se trouve.
Le catharisme s’étend dans le Midi sous la protection du Compte de Toulouse. Lavaur entre temps est devenue une place forte du Catharisme. Regroupant plusieurs communauté se réfugiant dans la ville. La ville devient alors un carrefour commercial important. Situé près de Toulouse, Albi et Carcassonne les échange commerciaux ne se font pas rares. Cette afflux de marchandise permettra a la ville de bâtir un château puissamment fortifié. La ville étant protéger par la rivière l’Agout et construite en hauteur cela lui donne un avantage militaire stratégique sur les alentours puisque la ville peut voir arriver de loin les troupes. En 1207 le Pape Innocent III appela a la croisade contre la ville jugé hérétique par l’église. Cet appel a la croisade montre a quel point la ville avait de l’influence dans le midi que ça soit religieux ou marchande pouvoir avoir sous une domination une ville influente économiquement et religieusement est un double atout pour les croisés. Le 24 Juin 1209 est rassemblé l’armée des croisés avec comme chef Simon de Montfort et la ville sera prise en 1211 au terme du siège de Lavaur.

Avant toute chose la croisade avait pour but de réapproprié les terre Cathare a l’Eglise et ainsi assuré que cette dernière se voit comme unique religion. Pour Rome reconquérir ces terre est également une assurance de la loyauté du comte de Toulouse et du vicomte d’Albi. C’est pour cela que en 1255 et 1282 fur ordonné la construction des cathédrale de Lavaur et Albi. Il n’y avait aucune place forte de la religieux chrétienne dans la région, ces deux dernière donneront à l’église sa supériorité définitivement dans le midi. La cathédral de Lavaur et un symbole de la puissance de Rome la où autrefois les cathares vu comme des hérétiques dominaient. Il y aura maintenant une cathédral pour montré au yeux de tous que l’église catholique et en tout supérieur.
Lors des traité de Paris en 1229 Le vicomte de Toulouse s’engage à remettre Lavaur au Roi pour dix ans pour lui permettre d’y installer une garnison de l’armée. Par cet acte on se rend compte que la ville compte désormais plus comme une place militaire stratégique aux yeux du Roi qui lui permet une présence constante dans le Sud-Ouest et de décourager les habitants de faire une autre révolte. Les enjeux politique était donc de reprendre la ville pour affirmé l’influence de l’église catholique et donner au Roi de nouvelle terre lui permettant alors de contrôler des terre éloignés de Paris.
III/ Le siège de Lavaur et ses conséquences
La région étant marqué par le début de la croisade, la ville de Lavaur accueille les hérétiques des villages voisins venus chercher écoute et protection derrière ses remparts.A cette époque, Guiraude de Laurac était la châtelaine de Lavaur. Elle fait partie de la petite noblesse convaincue ayant grandi dans une famille de parfait. Son frère Aimery de Montréal était un important seigneur (seigneur de Laurac et co-seigneur de Montréal) qui se soumettra à Simon de Montfort. Dépossédé de ses terres il renie son allégeance et rejoint sa sœur Guiraude à Lavaur. L’armée de Simon de Montfort arrive fin mars 1211 à Lavaur et encercle la ville. La population du castrum voit augmenter chaque jour le nombre de ses assaillants. Les croisés en supériorités numériques (bien que peu nombreux) voit leur tâche compliqué car en plus de ces défenses la ville bénéficiait des protections naturelles de l’Agout et du profond ruisseau de la Naridelle. Plusieurs centaines de croisés seront tués en tentant de rejoindre les assiégeants de Lavaur. Le siège de la ville dura environ un mois, l’ennemi harcèle les assiégés et tente de créer des brèches dans les défenses de la ville au moyen de machines de guerre tel que les pierrières. La population de Lavaur vie dans la peur mais dispose en suffisance de vivres et d’eau. Ils espèrent l’intervention d’un de leurs alliés cathares dont notamment le comte de Foix, mais ce dernier n’ayant pas suffisamment de moyen pour attaquer s’est replié dans son domaine.

Finalement le 3 mai 1211 les hommes de Montfort pénètre dans la citadelle en ayant ouvert une brèche dans les remparts. Les habitants se réfugient dans le château du Plô en guise de dernier refuge et les soldats submergés par le nombre sont vaincues. Le siège est fini, Lavaur est vaincue. La ville sera pillée par les croisés. Le montant est reversé par Simon de Montfort à l’un des financeurs de sa campagne militaire, le banquier Raymond de Salvagnac. Le plus grand bûcher de la croisade des albigeois y a été érigé : trois à quatre cents parfaits périrent dans les flemmes du gigantesque bûcher allumé dans un champ non loin de la ville. Les chevaliers qui défendaient la ville de Lavaur sont distingués en deux groupes, ceux qui avaient auparavant prêté allégeance à Simon de Montfort et donc par conséquent ont reniés leurs paroles et ceux qui avait obéi à leur seigneur, le comte Raimond VI. Ainsi les premiers que sont 84 chevaliers seront donc pendus ou passé au fil de l’épée pour acte de félonie dont le frère de Guiraude : Aimery de Montréal. Tandis que les seconds seront incarcérés à Carcassonne comme prisonniers de guerres. A l’exception de Dame Guiraude qui a été déclaré comme hérétique, elle est précipitée vivante dans un des puits du Castrum qui sera rebouché de pierres.
Lavaur passe dans le domaine de Montfort, sera confié à l’un des proches de Simon de Montfort : Bouchard de Marly. Puis elle sera reprise en 1220 par le comte de Toulouse, la ville restera longtemps imprégnée de catharisme. Les derniers parfaits seront chassés tout au long du XIIIe siècle par les inquisiteurs Toulousain. Vigoureuse reprise en main spirituelle, qui est assurée par les franciscains. Création d’un monastère autour des années 1226-1230 en relation avec l’expansion des ordres mendiants dans le sillage de la croisade albigeoise. (Le couvent n’existe plus aujourd’hui, il se situait à l’extérieure de la ville vers l’actuelle Grand-Rue et sera reconstruit au XVIIe siècle collé à l’église St François). Ce siège ouvre la conquête du comté de Toulouse, qui est une vaste entreprise de spoliations des terres du comte de Toulouse au profit des Montfort. La ville sera à nouveau sur le devant de la scène en 1213 soit deux ans après le siège, lorsqu’un concile sera réuni à Lavaur pour faire valoir les intérêts du comte de Toulouse. Sera présent le comte de Toulouse avec à ses côté de roi d’Aragon, le comte de Foix et le vicomte de Béarn. Face à eux l’Église sera représentée par une vingtaines d’archevêques et d’évêques qui rejetterons finalement toutes demandes. Cependant il faut noté que le catharisme resta enraciné dans la ville malgré le siège de 1211, jusqu’à la fin du XIIIe siècle. Le nombre de noms d’hérétiques livrés à chaque interrogatoire par des juges de l’Inquisition concernait à chaque fois des habitants de la ville était tel que le château de Lavaur (site du Plô) devient en 1269 une prison royale sous l’impulsion d’Alphonse de Poitiers, nouveau maître du Toulousain.