Les voies de communication en territoire rutène

Dès la période protohistorique, chemins et routes sont utilisés par les Rutènes pour exploiter les ressources de leur territoire. Lors de l’arrivée des romains dans la région, des voies sont créées en suivant les tracés des chemins gaulois préexistants. Les axes de communication sont ainsi développés et amplifiés au vu du commerce lui aussi en expansion, même si celui-ci était déjà très présent durant la période gauloise. Ces routes permettent l’émergence d’activités mercantiles liées à la production de céramiques, de poix ou encore une production liée à une activité minière.

Les voies fluviales et terrestres dans la cité des rutènes. Source : Gruat P., Pailler J-M., Schaad D., Les Rutènes ; du peuple à la cité, Bordeaux, Aquitania, 2007, p.336.

Les itinéraires fluviaux sont assez limités concernant la région Rutène car les rivières de l’Aveyron et du Tarn ainsi que du Viaur et de l’Agoût sont trop peu profondes et trop agitées pour être navigables. Seul le Tarn demeure navigable au niveau de l’actuel Albi ainsi que le Lot qui le devient lorsqu’il s’agrandit au confluent avec la Truyère (Entraygues).

Au vu de l’impossibilité d’emprunt de voies fluviales, les axes de communication en territoire Rutène sont en majorité terrestres. Le point de passage obligé de ces axes de communication est la capitale rutène, Segodunum l’actuel Rodez. Ainsi les axes relient, soit les Rutènes aux Cadurques, l’axe Nord Ouest, Segodunum/Divona (Cahors), soit le territoire Rutène aux Arvernes, l’axe Nord-Est, Segodunum/Anderitum (Javols), soit l’espace garonnais à Segodunum passant par l’actuel Albi et arrivant à Tolosa (Toulouse). Un autre axe, certainement la route la plus fréquentée, relie Segodunum à Condatomagos(Millau) en direction de Loteva (Lodève) et de la Mer Méditerranée. Certains de ces tronçons de voies sont encore visibles de nos jours ce qui facilite leur visibilité, c’est notamment le cas de l’axe Segodunum/Javols et Segodunum/Condatomagos. Cependant pour d’autres axes le tracé est plus incertain, les quelques indices dont bénéficient les archéologues sont les bornes romaines ou encore des agglomérations secondaires et relais routiers. Certaines de ces voies font partie de la voie romaine Agrippa partant de Saintes en ligne droite vers Lyon pour enfin descendre vers le Sud dans le but de relier la voie Domitia en traversant la cité rutène.

Les itinéraires antiques connus en relation avec le pays rutène. Source : Gruat P., Pailler J-M., Schaad D., Les Rutènes ; du peuple à la cité, Bordeaux, Aquitania, 2007, p.334.
Borne routière mise au jour à Rodez (musée Fenaille à Rodez, cliché J.-F. Peiré, DRAC Midi-
Pyrénées).