La précarité du système routier indochinois exige, pour espérer le succès des manœuvres françaises, des opérations aéroportées. Le 8 est le seul bataillon à être resté trois ans en Indochine. Sous le nom de 8e bataillon de parachutistes de choc (1953), il est complètement engagé en 1954 à Dién Bién Phû pour l’opération « Opéra ». Le bataillon tient six jours sous la pluie d’obus de l’artillerie Viet, et laisse la quasi totalité de ses hommes : sur 656, seulement 100 reviennent. Le bataillon est dissout la même année. En souvenir de ce sacrifice, la salle de réunion PC1 du quartier Fayolle à Castres est baptisée Opéra en 2004. En outre, on peut observer au régiment depuis cette année, une statue d’un « para » d’Indochine.
Deux ans plus tard (1956), le bataillon revient sous le nom de 8e régiment de parachutistes coloniaux, et se prépare à la Guerre d’Algérie, où la situation politique s’est dégradée depuis 1954. Trois camps s’opposent : les partisans de l’Algérie française, ceux qui préconisent un statut plus nuancé, et le Front de Libération Nationale (FLN), déterminé à obtenir l’indépendance pure. C’est suite au « drame de Palestro », où vingt-et-un militaires français sont tués par le FLN, retrouvés mutilés et dénudés, que le 8e RPC débarque en Algérie, en mai 1956. Composé d’engagés, de rappelés, d’engagés africains, notamment des Maliens, Guinéens, Sénégalais et Congolais, ainsi que d’un nouveau groupement commando, le 8 prend part aux opérations tout au long de la guerre. Les traditions du régiment sont marquées par cette période, et dans le langage des troupes de marine subsistent des mots et expressions issus de l’arabe : cahoua pour café, caïd pour chef, fissa pour vite, baraka pour bénédiction, etc. Présent jusqu’en 1961, le 8 s’illustre notamment dans la meurtrière Bataille des frontières (1958), qui se déroule à la frontière entre l’Algérie et la Tunisie. Cette dernière, indépendante depuis 1956, est un soutien important du FLN.