Introduction
Conques est un petit village situé en Aveyron, non loin de Rodez, dans la région Occitanie. C’est un village qui est principalement connu pour deux raisons principales. La première, est que Conques possède l’une des premières églises a avoir été bâtie dans le style roman, un style architectural qui s’est imposé en Europe du XIème au XIIIème siècle. Sa construction a débuté précisément en 1040, sous l’ordre de l’abbé Odolric. Il faudra attendre le début du XIIème siècle pour que l’édifice soit complètement achevé. Il est aussi important de mentionner que l’église de Conques fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, ce qui peut expliquer d’une part sa grande popularité. La deuxième raison est que Conques est située directement sur le chemin menant à Saint-Jacques de Compostelle, qui est l’une des trois grandes destinations dans le monde chrétien avec Rome et Jérusalem. De ce fait, le village accueille chaque année des milliers de pèlerins pouvant provenir de l’Europe toute entière. Une fois à Conques, ces derniers en profitent pour vénérer les reliques de Sainte-Foy, une jeune martyre chrétienne de 14 ans, victime des persécutions anti-chrétiennes sous le règne de l’empereur Dioclétien durant le IVème siècle. C’est ainsi qu’à travers cet article nous nous pencherons sur les nombreux aspects qui peuvent se rattacher à ces
reliques.
Le personnage de Sainte Foy
Morte à l’âge de 12 ans en 303 à Agen, Foy est une sainte chrétienne qui est célébrée le 6 octobre par les catholiques. Foy est une sainte qui est morte en martyr, brûlée et décapitée pour sa foi qu’elle a défendu jusqu’au bout. Une martyr étant une personne qui a été mise à mort pour être fidèle à la religion chrétienne et qui refuse de l’abandonner. De plus, Foy va être qualifiée de vierge, désignant une personne n’ayant jamais eu de contact avec un homme, seul titre religieux rattaché à la femme du début du christianisme. Sainte Foy va donc prendre une position importante dans le monde chrétien et faire partie des martyres vierges. Sainte Foy va ensuite faire la renommée de l’abbatiale de Conques suite à ses miracles qui vont piquer l’intérêt de Bernard d’Angers qui va les mettre à l’écrit dans plusieurs livres. Sainte Foy restera une véritable icône dans le monde jusqu’à aujourd’hui où le positionnement stratégique de Conques sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle lui permet de continuer son rayonnement à travers l’Europe.
La société et les reliques
La société médiévale eu Europe, est une société dans laquelle la religion joue un rôle important dans le vie des fidèles. Ces derniers ont pour obligation de remplir plusieurs règles décidées par l’Église afin de s’assurer une éventuelle place dans l’au-delà, et parmi elles, celle du pèlerinage. Il s’agit d’un voyage que les croyants doivent effectuer à pied vers un lieu religieux afin d’y vénérer les reliques d’un ou d’une sainte (ici, sainte Foy), cela en y faisant part de leurs différents désirs comme par exemple, celui de guérir d’une maladie ou de demander le pardon des péchés. Il s’agit d’une étape primordiale dans la vie des fidèles. C’est pourquoi les reliques possèdent un aspect social fort, pouvant ainsi fédérer de nombreux pèlerins des différents pays qui peuvent ainsi tous se retrouver pour y pratiquer leur foi au sein d’un seul et même lieu.
Les reliques, un symbole de pouvoir
Au Moyen âge, les reliques religieuses étaient des objets très convoités qui
apportaient gloire, richesse et reconnaissance aux institutions qui les possédaient.
L’église de Sainte Foy par exemple, a été victime de corruption et de népotisme de
la part de certains de ses clercs qui ont abusé de leur pouvoir pour s’approprier des reliques et les vendre illégalement. Malgré les interdictions de l’Église, le commerce de reliques était courant et certains textes parlent même de «commerce régulier». Cependant, l’Église ferma les yeux sur cette pratique, se concentrant davantage sur l’interdiction de montrer des reliques en dehors du reliquaire et des lieux religieux.
Les reliques étaient des symboles de pouvoir et de prestige, tant pour les institutions religieuses que pour les pouvoirs politiques. En effet, la possession de reliques apportait une légitimité supplémentaire aux autorités et renforçait leur puissance lors des rituels religieux. Les reliques étaient également un formidable moyen d’attirer les foules, ce qui apportait richesse et renommée aux territoires qui les possédaient. En somme, les reliques religieuses étaient des enjeux majeurs de pouvoir et de prestige au Moyen âge, et leur possession avait des implications à la fois religieuses et politiques. Malgré les tentatives de l’Église pour réguler le commerce des reliques, celui-ci a persisté, contribuant à la corruption et à les abus de pouvoir de certains clercs.