Les usines Brusson Jeunes de Villemur-Sur-Tarn ont, au cours du XXe siècle, connu un âge d’or. Seule usine de pâtes du département du Tarn et la seule de cette ampleur si on inclut la Haute-Garonne. Elle a su s’imposer dans le monde industriel de son époque, fournissant les armées françaises au cours des deux guerres mondiales, et finissant par exporter ses produits à l’international, en basant principalement son succès sur sa communication et sa maitrise de la publicité. Elle a exporté ses produits aux Etats-Unis et dans tous les pays du Commonwealth. A la fin du XXe siècle, les usines Brusson Jeunes sont rachetées par la marque Panzani à la suite de problèmes de gestion financière et de la concurrence étrangère.
Les débuts de l’usine et les premiers liens avec la commune.
L’un des atouts majeurs de la réussite de la famille Brusson et de leur entreprise est le lien étroit entretenu avec la commune de Villemur-Sur-Tarn. La famille Brusson utilise les atouts de la commune comme base de son développement. La ville est un ancien « grenier à blé » comme en témoigne le Grenier du Roi situé dans le centre-ville de la commune. Lors des premières décennies du XXe siècle cette production de blé se vend moins bien, ce qui permet aux Brusson de racheter le blé afin d’en faire de la farine à moindre coût. En installant leurs usines au cœur même du village, ils limitent également les frais de transport.
Un autre atout est le Tarn qui la traverse. Notons que les Brusson ont contribué, bien avant de bâtir leur entreprise à moderniser le Tarn afin de permettre l’émergence des premières industries et favoriser le transport fluvial. Cela permet d’exploiter la force hydraulique du fleuve pour produire les pâtes grâce au rachat du moulin de la tour de la défense, situé au bord du Tarn, au sein même de la commune de Villemur-Sur-Tarn.
La contribution de la famille Brusson à la ville.
Seulement une dizaine années après les débuts de l’entreprise les Brusson font bâtir une nouvelle usine de l’autre côté du Tarn, située en face de la ville. Cette usine, d’une ampleur bien plus importante, entraine le besoin de bâtir de nouvelles infrastructures. Ce sont ces besoins qui justifient la création en 1834 d’un pont à piliers, désormais remplacé par un pont Eiffel d’une ligne de chemin de fer et d’une gare en 1986, mais aussi d’un réseau électrique et de conduites d’évacuation des eaux usées.
Toutes ces infrastructures ne desservent pas uniquement les usines Brusson, elles sont aussi un atout important pour la commune, qui grâce à l’expansion de l’usine et aux nouvelles infrastructures connait un essor démographique et économique.
Le paternalisme.
Ces infrastructures ne sont pas les seules contributions de la famille Brusson à la commune. Les Brusson ont également à cœur le sort de leurs employés. Convaincus que le bien être des employés favorise le travail mais leur permet aussi un contrôle de la vie au sein de l’entreprise et par extension sur la commune.
Pour améliorer ces conditions de vie, les Brusson, font construire une garderie pour les enfants de leurs employés, ainsi qu’une école. Les anciens employés blessés lors des deux guerres mondiales reçoivent aussi une aide financière ou des prêts pour payer leurs soins médicaux
Les Brusson et la politique.
L’influence des Brusson dans la commune permet à Jean-Marie Brusson, qui laisse la gestion de l’entreprise à son frère, afin de se lancer dans une carrière politique en 1985. Prenant la place du candidat du parti conservateur suite à sa mort la même année. Jean-Marie Brusson se présente aux élections cantonales. Grâce au soutien de la commune et de ses employés Jean-Marie Brusson est presque élu aux élections cantonales, mais perd cependant, même si c’est à peu de voix.
Par la suite, avec le soutien du journal Le Paysan transmettant sa parole et ses idées, Jean-Marie Brusson finit par être élu en 1996 à la mairie de Villemur-Sur-Tarn puis au conseil général en 1901.
Mais en 1905 à la suite de sa prise de position contre la Laïcité Jean-Marie Brusson perd le soutien de sa commune et se retire de la politique.
La chute de l’entreprise
La génération d’Antonin Brusson et Jean-Marie Brusson laisse la place à une nouvelle. Mais peu à peu, l’entreprise connaît des problèmes de gestion et ne peut faire face à la nouvelle concurrence étrangère. Les usines sont donc rachetées par Panzani en 1970. Des 1980, le chiffre d’affaires des usines continue à chuter et le nombre d’employés diminue. Panzani décide de délocaliser la plupart des services dans d’autres communes et en 1989 seuls 80 employés demeurent dans les usines de Villemur-Sur-Tarn. Les usines présentes à Villemur ferment leurs portes définitivement en 2006 L’année suivante ce sont celles de Molex installées hors de la commune qui ferment leurs portes.
La commune de Villemur-Sur-Tarn perd presque l’entièreté de ses activités industrielles, seules quelques entreprises, plus modestes, restent en place. La commune est très négativement impactée par la perte des usines Brusson, ce sont plusieurs centaines d’emplois qui disparaissent, amenant à une baisse démographique.
L’héritage culturel de l’entreprise.
L’entreprise est aujourd’hui fermée mais ses bâtiments restent un lieu de production culturelle, d’exposition, de conférences, de projection de film, d’accueil touristique. Si la vie culturelle de la commune tourne encore aujourd’hui autour des usines Brusson c’est par héritage. Déjà à l’époque où les usines étaient encore actives plusieurs films furent réalisés dans ses locaux tels que « le téléphone Rose » par Molinaro en 1975 et après sa fermeture fut réalisé « ils ont tué Jaures » en 2013. Elles furent aussi dessinées et prises en photos par de nombreux peintres et photographes. Cette volonté de la commune de faire des usines un lieu de culture vient de l’unité apportée par les usines Brusson. Elles sont un facteur commun et un acteur de l’histoire et du patrimoine de nombreux habitants de la commune. Les signes de ce lien sont les deux associations de défense des usines Brusson présentes sur Villemur. Encore aujourd’hui la vie de la commune tourne en partie autour de ces usines qui représentent la moitié de la commune en superficie et prennent à elles seules une rive du Tarn.
Test
- Etudiants
- Nicolas Pierchon
- Benjamin Algans
- Boutry Simon