Sainte Eulalie de Cernon, anciennement appelée Sainte Eulalie du Larzac, est une cité fortifiée. Elle se situe sur une partie du causse du Larzac, dans le sud de l’Aveyron, auparavant appelé le Rouergue, non loin de Millau. Dès le XIIe siècle, Ste Eulalie du Larzac et son territoire sont contrôlés par les ordres religieux-militaires, d’abord par les Templiers, puis par les Hospitaliers à la suite de l’arrestation des Templiers le vendredi 13 octobre 1307.
La place prépondérante de Ste Eulalie dans le sud du Rouergue
Ste Eulalie du Larzac était l’établissement Templier le plus important de tout le midi de la France. En effet, avec environ 1000 km² de terres, elle devint une véritable capitale régionale. Dès le XIIe siècle, on trouvait sur tout le Larzac ainsi que dans les vallées avoisinantes des commanderies et des villages dépendants de Ste Eulalie, comme La Cavalerie et La Couvertoirade.
Les Templiers n’ont pas choisi Ste Eulalie par pur hasard. Le plateau du Larzac était un passage obligatoire entre la mer Méditerranée et le Massif Central. Il y avait alors un transit important de personnes et de marchandises, ce qui entraina un danger omniprésent. La sécurité de la population fut donc une des raisons de l’installation des Templiers à Ste Eulalie.
La hiérarchie de la commanderie
La commanderie de Ste Eulalie était formée de deux groupes bien distincts de population : les “maîtres”, qui étaient les Templiers, et les paysans. A Ste Eulalie, 19 commandeurs se sont succédé entre 1166 et 1303. En plus de ces titres, au XIIe siècle, plusieurs commandeurs ont porté le titre de “maître en Rouergue” ou de “commandeur en Rouergue”. Ces titres montrent bien que le commandeur de la cité de Ste Eulalie avait une influence, une autorité très importante sur l’entièreté du Rouergue. On trouvait dans la commanderie un maréchal, un trésorier, un cellérier et un chapelain, ainsi que 4 à 6 chevaliers.
Les revenus : donations et taxes
En 1152, Raymond, abbé de St Guilhem le Désert fit don aux Templiers de l’église du village en échange d’une rente annuelle de 80 sols melgoriens et six fromages. Par la suite, en 1158, Raymond Bérenger II, vicomte de Millau, donna au Temple sa terre de Ste Eulalie du Larzac pour fonder une commanderie. Peu après, en 1159, le roi d’Aragon et comte de Barcelone, Raymond Bérenger, donna la ville en elle-même et une partie du Larzac au commandeur du Rouergue. Des seigneurs locaux ont aussi fait des dons aux Templiers. Les Templiers et Hospitaliers avaient alors la place de seigneur temporel et spirituel à Ste Eulalie. Ils percevaient donc les impôts directs et indirects dus à un seigneur.
Les activités agricoles
Les Templiers étaient d’abord et avant tout des éleveurs, ils avaient donc un grand nombre de pâturages. La production ovine était la plus importante. Ils possédaient aussi des chevaux, des bovins et des porcs. Les Templiers furent des promoteurs en matière d’industrie fromagère. Les Templiers produisaient du blé, du froment, du seigle et de l’avoine, et ils cultivaient aussi de la vigne.
La commanderie
La commanderie est un ensemble de bâtiments qui s’articulent autour d’une cour carrée. On peut diviser la commanderie en plusieurs parties : la partie réservée au commandeur (chambre, bureau), une partie commune (salle de chapitre, repas, dortoir, église) et une partie agricole (granges, ateliers, greniers, tour de quarante).
Quand la commanderie passa aux mains des hospitaliers, des remparts furent construits autour du village.
L’église
L’église était déjà présente dans le village à l’arrivée des Templiers. Ils la reconstruisirent et la transformèrent. Elle était l’un des bâtiments les plus importants, car elle régissait l’emploi du temps journalier des frères présents à Ste Eulalie. L’église était à l’usage unique des frères de l’Ordre. Les Hospitaliers la modifièrent à nouveau et y ajoutèrent une chapelle.
Bien que Ste Eulalie soit prospère à cette période, l’influence du village tomba définitivement pendant la Révolution Française. Par conséquent, les biens des Hospitaliers furent vendus et la commanderie fut divisée en de nombreux lots pour être vendue à différents propriétaires privés.
Pour aller plus loin :
Auteurs : CAILHOL Lucie (L1), GODEY Manon (L2), HERAN Mélissa (L2), MOUTIER Chloé (L1)