Le centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez [2017]

L’architecture médicale et le traitement des maladies mentales (XIIIe-XVIIIe siècle)

Le traitement des maladies remonte à l’Antiquité, comme en témoignent des écrits d’Hippocrate en 400 av. J-C, ainsi sa « Théorie des humeurs » basée sur l’observation et le raisonnement. D’autres réflexions mettent en avant des explications surnaturelles pour certaines maladies comme l’hystérie. Elle serait, selon les contemporains de l’époque antique, un phénomène lié au genre féminin. Pour autant, il faut attendre longtemps pour que ces réflexions sur les maladies aboutissent à la création d’établissements hospitaliers spécifiques. En France, ceux-ci se développent à l’époque médiévale.

Ces établissements étant organisés par l’Église, il y a donc une présence majeure de la religion dans ces établissements et notamment dans ceux que l’on qualifiait Hôtel-Dieu. Mais on ne peut pas parler d’architecture médicale. A l’époque médiévale, la maladie était une punition divine ayant un rapport direct avec le diable. Le fou était donc traité et exorcisé. En outre, ces établissements rassemblaient tout le monde : malades, orphelins et mendiants. Parmi les premiers établissements, il y a ceux créés au XIIIe siècle par Marguerite de Bourgogne à Tonnerre, qui a pu, grâce à son statut de comtesse, les mettre en place et les maintenir. Imitant la charité du Christ, elle se distingue par son souci de l’architecture, par exemple en tenant à la présence d’une salle de malades. 

 

Salle des malades de l’Hôtel-dieu de Marguerite de Tonnerre

C’est au XVIIe siècle que le nombre d’établissements s’accroît. Dans les villes, ils forment des hôpitaux généraux, ainsi celui de Paris en 1680. C’est aussi le siècle du développement de l’architecture médicale. On passe des grandes salles du XIIIsiècle à de vrais bâtiments compartimentés et structurés. L’Hôtel-Dieu de Lyon illustre cette évolution. Construit entre 1741 et 1764 par Soufflot, il possède un dôme produisant un appel d’air constant dans l’hôpital. Au XVIIIe siècle la notion de « traitement moral » par le médecin Willliam Battie renforce cette évolution. On considère alors que l’environnement peut avoir autant d’effets sur le patient que la médecine. Les architectes doivent donc prendre en compte les spécificités de chaque maladie. 

 

Le dôme de l’hôpital de Lyon

 

En savoir plus : reportage de Clara Sanchez.

 

 

Etudiantes : L2 : Sarah Anglade. L1 : Clara Sanchez & Lucie Montero.