Les Cisterciens en Occitanie (2023) Réalisé par Rieucau Eugénie, Thomas Jules, Gary Ian

Qui sont les cisterciens ?

            Les Cisterciens ou l’Ordre Cistercien est un ordre monastique qui provient d’un remaniement de l’ordre des bénédictins. Son origine est marquée par la fondation de l’abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098. L’Ordre Cistercien joue un rôle majeur dans l’histoire de la France médiévale (XIIème siècle) et de ce fait, il reçoit l’approbation pontificale au cours de cette période le 23 décembre 1119 par le pape de l’Eglise catholique Calixte II. L’Ordre de Cîteaux (ou Ordre Cistercien) à comme ambition principale de rénover la vie monastique et l’application de la règle de Saint-Benoît.

« Les Cisterciens voulaient mener une vie monastique parfaite, sans compromission avec le siècle »

PRESSOUYRE Léon, Le rêve cistercien, 2011, Découverte Gallimard, 144 pages. 

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Abbayes mères cisterciennes et leurs filiations en Europe

L’économie cistercienne à une importance toute particulière car elle est locale. En effet les aspects économiques de l’ordre se font aux alentours de l’abbaye. Dans le cas de l’Occitanie, nous avons l’exemple de la Grange cistercienne de la Peyrière. Il s’agit d’une grange monastique fondée en 1136 avec une façade « caractéristique de l’art cistercien méridional » (Ministère de la culture). Le système de grange permet à l’abbaye de vendre des productions locales et d’obtenir un chiffre d’affaires pour financer les besoins de l’abbaye en fonction des ressources de la région.

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Cîteaux, la première abbaye cistercienne

                L’abbaye Notre-Dame de Cîteaux est l’abbaye fondatrice de l’ordre cistercien. Elle est fondée en 1098 par Robert de Molesme. Elle devient un centre spirituel majeur qui exerce une grande influence durant plus de 7 siècles sur la vie religieuse et économique de l’Occident chrétien au Moyen-Age.

L’expansion de l’ordre avec Bernard de Clairvaux           

Dès la création de l’abbaye mère de Cîteaux, l’ordre s’agrandit et de nouvelles abbayes cisterciennes prennent vie en France. Ce phénomène était tout d’abord français puis il s’est propagé en Europe à partir de 1120. L’ordre s’implante à l’étranger notamment en Espagne, en Italie ou au Royaume-Uni où elles sont les plus présentes. On dénombre environ 525 abbayes à la fin du XIIe siècle en Europe. L’ordre cistercien se développe considérablement en France notamment avec Bernard de Clairvaux (1090-1153), il est devenu une figure incontournable et le plus célèbre des cisterciens. Son but était d’allier les cisterciens et d’avoir la reconnaissance de la papauté. En 1113, la première abbaye-fille est fondée, La Ferté, suivie par celle de Pontigny en 1114. Puis celle de Clairvaux en 1115 et enfin l’abbaye de Morimond est fondée la même année. C’est sur cette souche des quatre filles de Cîteaux que l’ordre cistercien va se développer et croître durant tout le XIIe siècle.

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Eglise Saint-Bernard de Fontaine-lès-Dijon

Organisation de la journée d’un cistercien

                La journée était rythmée par les prières et les offices. Il y avait peu de repas et leur nombre variait selon les saisons, très souvent au nombre d’un sauf pour les novices, jeunes moines ou les abbés qui avaient un travail physiquement épuisant. Ce nombre de repas variait selon la saison bien sûr, en hiver les rations étaient plus consistantes et les repas plus nombreux.

                Différents métiers manuels étaient exercés au sein de l’abbaye, liés notamment à la conservation et la préparation de la nourriture, à l’entretien des lieux et à l’habillement. Au total, les religieux devaient travailler sept heures par jour sans compter la lecture spirituelle ou les travaux d’écriture. Les cisterciennes ont le même quotidien que les cisterciens mais elles vivent dans des couvents de moniales séparées des hommes. Par exemple, l’abbaye de Boulaur dans le Gers, un prieuré fondé au XIIe siècle qui a été restauré au XXe siècle. C’est maintenant un monastère cistercien, des moniales s’y sont installées, encore aujourd’hui, elles sont présentes et vivent des marchés, de l’agriculture et de l’élevage, le travail de la terre est donc très important encore aujourd’hui pour la communauté cistercienne.

L’art Cistercien

L’art se diffuse dans toutes les constructions cisterciennes entreprises, les règles sont respectées et des similitudes entre chaque abbayes sont distinguables. Pour autant, les constructeurs à leur époques ont dus tenir compte du climat, du terrain dans lequel il lançait leur entreprise. 

Pour rappel, Les abbayes cisterciennes se distinguent initialement par la simplicité et la sobriété de l’architecture et des ornements. Les abbayes cisterciennes connaissent l’évolution de l’architecture romane vers le gothique et se caractérisent par un grand dépouillement des lignes et de la décoration. Les oculi ( ouverture ronde) des abbatiales reçoivent des vitres blanches sans croix et sans couleurs. Aux tympans des portails et aux chapiteaux des églises, pas de sculptures car rien ne doit détourner la pensée de l’idée de Dieu. Tout est fait pour mettre en valeur la parole de Dieu et ne pas détourner la spiritualité des moines. Les formes, les proportions elles-mêmes révèlent à la raison les perfections de Dieu. C’est cette présence et ce jeu de la lumière qui permet de dire que cet art est finalement, malgré son dépouillement, un art d’incarnation. Dans l’église ou les autres bâtiments, elle n’est jamais violente, aveuglante, mais toujours mesurée, guidée, par l’architecture. L’ombre intervient aussi et cela signifie encore que la lumière éternelle s’est accommodée à notre vie humaine. Le jeu de la lumière dans l’espace symbolise cette présence de Dieu dans l’intériorité. 

Ces architectures correspondent à une démarche de foi pour laquelle l’ouïe vient d’abord, la vision ensuite, et l’odorat lors des cérémonies où l’encens est utilisé. Tout ici est ordonné à l’ouïe car, pour voir Dieu, selon saint Bernard, il faut d’abord l’écouter. Aussi la dimension la plus importante est sans doute la plus invisible, à savoir l’acoustique.