Dans la ville de Foix, se dresse un piton rocheux où fut établi un château riche sur le plan architectural, politique ou encore religieux.
Bien qu’il ne soit pas à exclure l’existence d’un site fortifié à une époque antérieure, c’est vraiment au XIe siècle que le château est pour la première fois mentionné dans le testament du comte de Carcassonne, Roger-le-Vieux. Ce dernier partage ses domaines entre ses fils ; le comté de Foix revient à Bernard-Roger devenant ainsi le premier comte de ces terres.
Le château est construit sur le modèle des châteaux pyrénéens. Cependant, sa grande particularité fut ses modifications défensives au fil des siècles grâce aux nouvelles innovations militaires. La construction du château fut accompagnée par l’édification d’une enceinte. Une deuxième muraille fut bâtie englobant le donjon, la tour Nord et le bâtiment central. On construisit également une barbacane, appelée « barbacane de Fouichet » au sud du château. La défense était donc le rôle principal du château et celui-ci a parfaitement rempli son but car il était reconnu dans la région pour n’avoir presque jamais été pris par la force.
Outre son utilité défensive, le château de Foix était aussi un lieu d’habitation pour les comtes de la région.
Le plus illustre d’entre eux est sans doute Gaston III dit Fébus de Foix Béarn. Il entreprend en 1370 de grands travaux sur ses terres et notamment au château de Foix pour lutter contre d’éventuels conflits que pourrait engendrer la guerre de Cent Ans.
En 1434, les comtes de Foix deviennent roi de Navarre grâce à l’alliance matrimoniale de Gaston IV de Foix-Béarn et d’Eléonore Ière de Navarre. En 1572, lorsque le roi de Navarre, Henri III, devient roi de France sous le nom d’Henri IV, la Navarre et donc le comté de Foix sont rattachés au royaume de France. C’est à cette époque que le château devient un foyer du protestantisme.
Cette conversion au protestantisme n’a pas été la première “hérésie” en terre fuxéenne ; trois siècles auparavant, une autre hérésie était présente : le catharisme. En effet, à la fin du XIIe siècle, l’Église catholique riche et puissante coexiste avec cette deuxième religion plus attachée à la spiritualité.
Le comté de Foix adhéra à l’hérésie cathare et en fut l’un des plus énergiques défenseurs. Simon de Montfort entra dans cette région pour diriger la répression sanglante contre les cathares dans le Midi. Le château résista toujours à l’assaut des croisés mais finit par être donné en gage au légat du pape en 1214. Celui-ci le remit à Simon de Montfort qui le garda jusqu’à sa mort en 1218.
Après la croisade, la stabilité religieuse n’est restée dans le comté de Foix que pendant trois siècles jusqu’à l’arrivée du protestantisme.
Le protestantisme s’est vite répandu en Ariège au détriment du christianisme ayant pour conséquence des massacres dans le territoire. Un apaisement a eu lieu lorsque Henri IV est devenu roi. Cependant, cette paix a cessé au couronnement de Louis XIII qui a révoqué l’Édit de Nantes, Édit reconnaissant le protestantisme. En outre, pour anticiper toutes éventuelles révoltes Louis XIII a fait amener des canons à Foix. Ce sera d’ailleurs cette armée qui chassera définitivement les protestants de la région.
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Lucas Giovanolla, Luca Ladowicht