PATSTEC EN RÉGION MIDI-PYRÉNÉES

Tout d’abord confiée au GIP Réseau universitaire Toulouse Midi-Pyrénées – RUTMP en 2004, la mission PATSTEC MiP est intégrée en 2008 à l’Université de Toulouse – Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur. Depuis le 1er janvier 2010, cette sauvegarde constitue une des priorités du Service de Diffusion de la Culture des Sciences et des Techniques, du Département Recherche, Doctorat et Valorisation de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées – Communauté d’universités et établissements (COMUE).

Renforcée par l’expertise nationale, elle est organisée autour d’un chef de projet ; d’un chargé d’inventaire ; d’étudiants ou vacataires pouvant aider à réaliser les inventaires ; d’un comité scientifique composé d’une soixantaine de « correspondants collections », experts dans leur domaine, aidant au repérage, à la documentation des objets et à la mise en place d’actions de valorisation ; et d’un comité d’orientation fixant les orientations stratégiques et validant nos actions. Une convention avec le Conservatoire national des arts et métiers définit les modalités de réalisation de l’inventaire du patrimoine scientifique et technique contemporain et de sa valorisation dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche en région Midi-Pyrénées.

Son activité s’articule autour de 4 axes :

A.    L’INVENTAIRE

Depuis plus de 10 ans, la mission PATSTEC MiP, implantée au sein d’une structure fédérative rassemblant des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, a pu visiter des laboratoires dans les domaines divers et variés comme les Sciences de l’univers, Informatique, Electricité – Motorisation, Chimie, Mécanique des fluides, Robotique, Physique, Microscopie électronique, Biologie, Aéronautique, Géographie, Géologie, Médecine –Santé, Météorologie …

Plus de 3000 instruments de sciences et techniques, outils, machines, modèles réduits et prototypes, dispositifs pédagogiques ont été inventoriés. Mais aussi des centaines de notices, plans ou dessins techniques, cahiers de laboratoires, photographies, brevets… ont été scannés. Enfin, une quarantaine d’interviews d’acteurs de la recherche ont été collectées, inventoriées et valorisées pour certaines.

Le but de l’inventaire est d’éviter que des instruments scientifiques ne soient jetés mais aussi que les savoir-faire associés à la recherche ne soient perdus.

A.1. Les critères

Il s’agit d’identifier et d’inventorier dans une base de données spécifiquement développée par la cellule nationale PATSTEC, les instruments, pour la plupart obsolètes, des laboratoires. Ils doivent répondre à certains critères : être les témoins de l’évolution des pratiques de recherche dans un domaine, d’une activité plus ou moins récente, d’une rupture ou d’une évolution scientifique, être utiles d’un point de vue pédagogique, rares ou enfin témoins de l’activité d’une personnalité.

La sélection concerne les outils, machines, modèles réduits, prototypes, ensemble de collections techniques, grandes installations, bases de données, plans, dessins techniques, photographies, cahiers de laboratoire, brevets, logiciels ou encore dispositifs pédagogiques.

A.2. La campagne

Après une première rencontre sur site, il s’agit de mettre en place une méthodologie de sauvegarde, de conservation et de valorisation avec les responsables des établissements, et de s’adapter à leurs contraintes. Le travail d’inventaire commence alors par une « campagne photo » permettant d’identifier, de photographier, d’étiqueter (attribution d’un numéro d’inventaire, voire d’une étiquette « NE PAS JETER »), d’observer et de noter les spécificités (plaques constructeurs, matériaux…).

A.3. La base de données

L’alimentation de la base de données web PATSTEC, consiste à créer principalement des fiches instruments de la table « inventaires » et à les compléter. 58 champs, avec ou sans listes d’autorités, organisés en cinq onglets « identification », « description », « localisation », « lien » et « journal », permettent ainsi de renseigner l’objet sauvegardé. La validation de ces fiches est réalisée par le correspondant collection scientifique identifié au sein de l’entité visitée. Trois autres tables complètent les informations : « personnes », « organismes » et « médias ».

A.4. La récolte de témoignages

Le patrimoine immatériel est quant à lui enrichi par des d’interviews d’acteurs de la recherche racontant leur métier, leur passion, leur sujet de recherche ou encore leur parcours comme dans le film réalisé en 2014 sur l’histoire de l’ultrafiltration par fibres creuses et l’aventure humaine liée au développement d’une recherche, d’un procédé et de son industrialisation : « L’ultrafiltration de l’eau par fibres creuses – Une aventure toulousaine »

 

B.     LA CONSERVATION

Depuis juillet 2013, la mission PATSTEC MiP dispose de 240m2 d’espace de stockage sur le campus de Rangueil. L’entrée des instruments dans les réserves n’est pas régie par une politique d’acquisition. Les réserves pallient aux impératifs et sont à la disposition des laboratoires en cas d’impossibilité pour eux de conserver in situ leur patrimoine instrumental. Une gestion raisonnée des réserves a été mise en place via un classement des objets et une organisation des rayonnages (labo/étagère/n° réserve), des modalités d’accès et le suivi du taux d’humidité et de la température par capteur. Parmi les 4 salles de cet espace, une salle est dédiée à l’étude, la manipulation ou la restauration des fonds. Ainsi, cette gestion tend vers les méthodes muséales et ne constitue pas un lieu de simple stockage. Environ 200 instruments sont actuellement en dépôt.

 

C.     LA FORMATION ET LA RECHERCHE

Intégrée au sein de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, la mission s’implique également dans des modules de formation et des programmes de recherche orientés patrimoine.

En 10 ans d’existence, la mission PATSTEC MiP a proposé et participé à des modules de formation pour les étudiants, les doctorants, les enseignants-chercheurs et BIATOSS ; dans le but de sensibiliser la totalité de la communauté universitaire, d’enrichir le réseau de correspondants Patrimoine et de limiter les « actes de vandalisme ». Elle intervient notamment auprès des étudiants du Master « culture et communication », parcours « médiations scientifiques techniques et patrimoniales » de l’Université Toulouse Jean Jaurès.

La mission a également mis en place une série d‘ateliers professionnels à destination des universitaires, visant à améliorer les pratiques de conservation des patrimoines universitaires. Ce projet est mené en partenariat avec le service commun d’étude et de conservation des collections patrimoniales de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, l’Unité Régionale de Formation à l’Information Scientifique et Technique – URFIST, la DRAC Occitanie et la Direction de la Culture Scientifique et du Patrimoine Historique de l’Université de Montpellier. Cinq ateliers professionnels ont été programmés entre 2017 et 2019 et la réalisation d’un guide de bonnes pratiques est en cours de rédaction.

Par ailleurs, plusieurs partenariats avec des laboratoires ont été développés à des fins de recherche scientifique :

 

D.    LA VALORISATION

Afin de faire connaitre le patrimoine scientifique et technique, sensibiliser à la production des sciences et aux métiers de la recherche, la mission PATSTEC MiP produit, coordonne, réalise différents outils de médiation. Ils peuvent être sous forme muséographiée avec des expositions itinérantes, ou sous forme papier pour les supports pédagogiques comme les « jeux de 7 familles patrimoine ». L’audiovisuel et le web sont des vecteurs de diffusion incontournables pour un rayonnement à l’international : chroniques radio, billets « héritage » sur le site Exploreur, jeu OSNIs sur les réseaux sociaux… en sont des exemples.

Elle participe régulièrement aux différents rendez-vous de Culture scientifique comme la « Nuit européenne des Chercheurs », « Scientilivre », les « Journées européennes du Patrimoine », la « Fête de la Science » … sous forme de stands thématiques, d’expositions ou de visites théâtralisées.