Paul Sabatier (1854-1941)
Paul Sabatier nait à Carcassonne le 5 novembre 1854. Reçu à l’École Polytechnique et à l’École Normale Supérieure, il choisit cette dernière et termine major de l’Agrégation de Sciences Physiques en 1877.
En 1878 il est nommé assistant au Collège de France et, deux ans plus tard, il soutient une thèse de doctorat ès sciences préparée sous la direction de Marcelin Berthelot. La même année il accepte un poste de maître de conférences à Bordeaux où il enseigne la Physique. En 1882, chargé de cours de Physique, puis de Chimie, à Toulouse, c’est dans cette ville qu’en 1884, il est promu professeur dans la chaire de Chimie Générale : il est âgé seulement de trente ans, l’âge minimum requis.
Elu Doyen de la Faculté des Sciences en 1905, il occupe ce poste pendant vingt- quatre ans. Universitaire moderne, il crée trois écoles d’ingénieurs : Institut de Chimie en 1906, Institut d’Électrotechnique et de Mécanique appliquée en 1907, et Institut Agricole en 1909.
Ses travaux scientifiques l’amènent à réaliser la première hydrogénation catalytique des hydrocarbures insaturés et le conduisent à proposer une explication quant au mécanisme de la catalyse. Pour ses découvertes en chimie, Paul Sabatier a reçu de nombreuses récompenses internationales : outre le prix Nobel de Chimie en 1912, il est le premier membre non-résident élu à l’Académie des Sciences française en 1913.
Distinctions :
Prix Lacaze (1897), Mainteneur de l’Académie des Jeux floraux (1909), Prix Nobel de chimie (1912), Membre de l’Académie des Sciences française (1913), Davy Medal (1915), Membre étranger de la Royal Society (1918), Grand Officier de la Légion d’honneur (1931), Médaille Franklin (1933), Membre honoraire de plusieurs sociétés et confréries universitaires à travers le monde (Londres, Madrid, etc.).
Jean-Jacques Laffont 1947-2004
Jean-Jacques Laffont nait le 13 avril 1947 à Toulouse, d’une mère enseignante et d’un père professeur de Gestion. Après une maîtrise de mathématiques et une licence d’économie à Toulouse en 1968, il reçoit le diplôme d’ingénieur-statisticien de l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique ParisTech en 1970. Il est également titulaire d’un DEA en analyse stochastique, d’un DEA en mathématiques économiques, d’un doctorat de troisième cycle en Mathématiques Appliquées, et d’un Ph.D. en sciences économiques de l’Université Harvard obtenu en 1975. Il occupe le poste de maître de conférences à l’École polytechnique entre 1975 et 1987, puis celui de professeur agrégé à l’Université Toulouse I – Capitole en 1979, et celui de directeur d’études à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) en 1980. En 1990, il fonde l’Institut d’Économie Industrielle de Toulouse, centre d’économie quantitative à l’origine de la célèbre Toulouse School of Economics.
Jean-Jacques Laffont est l’un des pères fondateurs de la théorie de l’information qu’il a déclinée dans de nombreux domaines, notamment dans celui de la régulation économique. Son travail sur l’économétrie (étude de l’économie par une approche quantitative et statistique) des enchères est considéré comme révolutionnaire, tout comme ses recherches sur l’économie des incitations et des institutions, du droit ou du développement.
Distinctions : Médaille d’argent du CNRS (1990), Wells Prize de Harvard University (1975), Prix scientifique de l’Union des Assurances de Paris (1991), Membre honoraire de l’American Economic Association (1991), Chevalier de la Légion d’honneur (1991), Président de l’Econometric Society (1992), Membre honoraire étranger de l’Academy of Arts and Sciences (1993), Officier de la Légion d’honneur (2001). Conjointement avec Jean Tirole, il obtient le Prix Yrjo-Jahnsson de la « European Economics Association », accordé chaque année au meilleur économiste de moins de 45 ans (1993).
Ernest Mérimée 1846-1924
Ernest Mérimée nait le 27 mars 1846 à La Guillotière (dans le Rhône). Fils de médecin, il choisit la voie des lettres en intégrant en 1867 l’École normale supérieure où il prépare et obtient l’agrégation ès lettres en 1871. Après une carrière dans l’enseignement secondaire à Pau, Lyon et Toulouse, il est chargé de cours à la faculté des lettres de Toulouse (1882), puis devient maître de conférences de littérature latine (1885). Mais ce sont les lettres espagnoles qui l’attirent. En 1886, sa thèse française porte sur la vie et les œuvres de Francisco de Quevedo, 1580-1645 (Paris, 1886) et en 1887, il devient le premier titulaire, en France, d’une chaire de langue et littérature espagnoles. Il inaugure alors la riche histoire des études hispaniques à Toulouse qui, depuis, n’ont cessé de se déployer. Pour favoriser la formation des étudiants, il organise des stages pratiques en Espagne, d’abord à Burgos, puis à Madrid. En 1908, il créé l’Union des étudiants français en Espagne, puis avec l’université de Bordeaux, l’institut français de Madrid, dont l’action se prolonge à Barcelone et au Portugal. À Toulouse, il est aussi doyen de la faculté des lettres (1898-1903) et s’assure, par des missions d’inspection dans les collèges et lycées du Midi, de la qualité de l’enseignement de l’espagnol. C’est son fils Henri qui lui succède dans sa chaire en 1919. Son petit-fils, Paul Mérimée occupera lui aussi une chaire de langue et littérature espagnole de 1956 à 1945.
Distinctions : Officier de l’Instruction publique (1884), Commandeur de l’Ordre d’Isabelle la catholique (1898), Chevalier de la Légion d’honneur (1901), Officier de la Légion d’honneur (1919).
Marthe Condat 1886-1939
Marthe Condat nait le 19 juillet 1886 à Graulhet dans le Tarn, d’une mère modiste et d’un père mercier. Élève brillante de la pension des Dames Lafont à Toulouse, elle débute ses études supérieures aux facultés des sciences (1905) puis de médecine (1906) de Toulouse et les poursuit à Paris à partir de 1907. Externe (1908) puis interne (1910-1914) des hôpitaux de Paris, elle obtient son doctorat en médecine en 1916 en présentant une thèse sur la leucocythose et la fragilité leucocytaire. Pendant la Première Guerre mondiale, alors qu’elle a terminé son internat, elle conserve ses fonctions d’interne à l’hôpital des enfants malades pour faire face à la pénurie des médecins alors massivement mobilisés sur le front. Ses collègues, impressionnés par son dévouement, tentent en vain de lui faire attribuer la Légion d’honneur. Contrairement aux premières femmes qui commencent à investir les facultés, mais y restent cantonnées dans des positions subalternes, Marthe Condat décide de se présenter au difficile concours de l’agrégation de médecine. Reçue en 1923, elle devient la première femme agrégée de médecine de France et, en 1932, la première femme titulaire d’une chaire universitaire à Toulouse. D’abord professeure de thérapeutique, elle est transférée en 1936 dans la chaire de clinique médicale infantile et de puériculture médicale. Il faudra des décennies pour qu’une deuxième femme suive son exemple.
Distinctions : Médaillée de l’Assistance publique (1919), Officière d’Académie (1929), Officière de l’Instruction publique (1935).
Charles Camichel 1871-1966
Charles Camichel naît le 15 septembre 1871 à Montagnac (dans Hérault), d’un père pasteur protestant et d’une mère musicienne. Reçu en 1889 à l’École normale supérieure, agrégé de sciences physiques en 1892, il soutient en 1895 une thèse d’optique au Collège de France.
Après un premier poste à Lille, Charles Camichel obtient en 1900 un poste de maître de conférences à la faculté des sciences de Toulouse où il initie l’enseignement de l’électricité industrielle. Le succès de ce cours et le soutien de Paul Sabatier et de la municipalité conduisent à la création, en 1907, d’un institut électrotechnique (IET) dont il prend la direction. Soutenu par l’industrie de l’hydroélectricité et par le ministère des Travaux publics, l’IET ouvre une section de mécanique appliquée et se développe rapidement : il compte 597 inscrits en 1913 (dont une forte proportion d’étrangers), soit plus de la moitié des effectifs de la faculté. Un laboratoire d’hydraulique créé en 1913 acquiert une grande réputation nationale et internationale pour ses études de mécanique des fluides et sur modèles réduits.
En 1930, la notoriété du laboratoire d’hydraulique incite le ministère de l’Air à créer à Toulouse un institut de mécanique des fluides, associant des recherches d’hydraulique et d’aérodynamique, et dont Charles Camichel prend la direction.
Distinctions : Président de la section d’hydraulique de la Société hydrotechnique de France – SHF (1930), Membre de l’Académie des sciences (1936), Commandeur de la Légion d’honneur (1952). Honoré à l’étranger (institut de Coïmbra, université de Bruxelles), il occupe de nombreuses fonctions nationales notamment au Comité consultatif de l’Enseignement supérieur, au ministère des Travaux publics et au sein de diverses sociétés savantes.
Paul Lucien Montané 1858-1916
Paul Lucien Montané nait le 9 juin 1858 à Lavelanet de Comminges, d’une mère au foyer et d’un père propriétaire agricole et maréchal-ferrant. Il obtient son diplôme de vétérinaire à l’École nationale vétérinaire de Toulouse en 1879 et réussi le concours de répétiteur chef de travaux pour la chaire d’anatomie et d’extérieur à l’École de Toulouse en 1882. En 1887, il est nommé professeur d’anatomie. Il révolutionne l’enseignement et fait progresser la connaissance en médecine vétérinaire grâce à ses nombreuses recherches en anatomie pathologique, histologie, ainsi qu’en tératologie étudiant les anomalies. En 1912, il publie le premier volume du « Traité d’anatomie régionale des animaux domestiques. Tome I : le cheval », ouvrage qui fait de lui aujourd’hui le père de l’anatomie régionale comparée des animaux domestiques. Il est maire de Lavelanet-de-Comminges en 1911.
Distinctions : Chevalier (1892) puis Officier du Mérite agricole (1897), Chevalier de la Légion d’honneur (1901), Officier d’Académie (1907).
