L’origine de la Cité internationale
L’origine de la Cité internationale est intimement liée à la volonté de reconquête du quartier des sciences historique de l’Université de Toulouse et au redéploiement de son rayonnement international. Depuis la création officielle du Pôle universitaire européen de Toulouse en 1995, précurseur du Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) devenu Communauté d’universités et d’établissements (COMUE) en 2015, le milieu académique toulousain a réussi à allier mise en valeur de son patrimoine architectural et ambitions scientifiques par la création d’une résidence-services réservée à ses invités internationaux ou non-toulousains. Ayant d’abord défini les contours du Pôle universitaire européen dont les premiers bureaux sont situés 39 allées Jules Guesde, Romain Gaignard (1936-2021) met alors l’accent sur l’intérêt qu’aurait la communauté universitaire à édifier un lieu d’accueil adapté à ses collaborateurs étrangers. Ce projet est poursuivi par César Juvé (1941-2017), directeur du Pôle universitaire européen de 1996 à 2001, puis porté par les instances de gouvernance successives du PRES et de la COMUE dont le siège est au 41 allées Jules Guesde. Cette idée se transforme ainsi en une des ambitions phares du projet Toulouse Campus signé en 2009 entre l’État et le PRES, dont l’objectif vise « à remettre l’université au cœur de la ville … en particulier avec la création d’un quartier des sciences au centre-ville, comportant le siège du PRES, point d’entrée unique et vitrine de l’université et une cité internationale des chercheurs. » (Dossier Toulouse Campus, 3 novembre 2008, p. 19)
En 2012, sous l’impulsion de Marie-France Barthet alors présidente du PRES, la Cité internationale prend réellement sens via la mise en place d’un comité de pilotage qui, au fil des ans, valide les différentes études. En 2015, le conseil d’administration de l’Université fédérale Toulouse Midi- Pyrénées (UFTMiP) approuve le dossier de demande d’expertise envoyé au Ministère qui le valide par la suite.
En 2017, le permis de démolir est accordé pour neuf des dix bâtiments, avec conservation du bâtiment historique du professeur Paul Sabatier. La même année voit le lancement de l’appel à projets auprès d’opérateurs privés qui aboutit à la signature du traité de concession le 22 juillet 2019 entre Philippe Raimbault, président de l’UFTMiP et Alain Carré, président de la SA HLM La Cité Jardins, titulaire du groupement de concession. En mars 2020, le permis de construire est attribué et les travaux commencent l’été même. La cérémonie de la première pierre se tient en novembre 2021.
L’ouverture de la résidence-services en janvier 2023 est l’aboutissement de la volonté de la communauté universitaire de voir réalisé « un site central, visible et « innovant » au cœur de la ville, dans un bâtiment emblématique tant au niveau de sa qualité architecturale que de son emplacement… qui constitue une vitrine de l’Université de Toulouse au service de son rayonnement international » (Dossier Toulouse Campus, 3 novembre 2008, p. 20)
Dominique Duport, Véronique Prévost & Christophe Sonnendrücker